C’est un grand ouf de soulagement qui a dû accompagner la libération du sergent Naon Babou, le 30 octobre dernier de prison. Ce soldat de la garde rapprochée du président du Faso vient ainsi d’achever la peine qui lui a été infligée suite au mythique procès des « putschistes », qui a tenu le Burkina et la communauté internationale en haleine en avril 2004. Le désormais ex-prisonnier s’était alors illustré comme le « Sergent qui fait trembler la République », notamment par ses révélations fracassantes sur le dossier de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
A propos de l’effectivité du projet de coup d’Etat dans lequel il serait mêlé, il avait lancé, au prétoire du tribunal militaire, qu’il s’agissait d’un « dossier bien monté mais mal ficelé ». Une phrase qui l’a rendu célèbre durant tout le procès et dans les colonnes des journaux.
Maintenant qu’il a fini de purger sa peine et qu’il est enfin libre, il faut espérer qu’une autre vie s’ouvre pour lui. Cela ne sera plus avec l’Armée, encore moins avec le Régiment de sécurité présidentielle. C’est plutôt une nouvelle page qui s’ouvrira dans la vie de ce soldat qui a fait la pluie et le beau temps dans son unité et qui est tombé dans la disgrâce, comme de nombreux autres.
Va-t-il se convertir au christianisme et devenir pasteur comme l’un de ses compagnons de « bagne » ? Il a la possibilité de se refaire une vie discrète, loin des coups bas des casernes et des cercles politiques. Surtout que pendant tout son séjour en prison, beaucoup de bruits ont couru sur le fait que « le régime voulait le terminer ». Espérons que maintenant qu’il est libre, il peut décider de son sort. En toute connaissance de cause.
Bark Biiga
Fasozine
