Actualités :: Boukari Kaboré, dit Le Loin du Boulkiemdé : ‘’C’est moi qu’ils étaient venus (...)

Après avoir prié et déposé la gerbe de fleur sur la tombe des militaires tués le 27 octobre 1987, Boukari Kaboré, dit Le Lion, a accepté de répondre à nos questions. D’entrée, il a précisé que la tombe, ironie du sort ou caprice du destin, est située sur le site qui avait été retenu comme lieu d’implantation du Bataillon d’intervention aéroporté (BIA), lequel squattait le palais du Président Maurice Yaméogo.

Qu’est-ce qui s’est vraiment passé ce 27 octobre 1987 ?

• C’est des répétitions, mais je vais seulement dire à l’endroit de ceux-là que ça indispose que nous ne soyons contre personne. En toute sincérité, l’homme ne doit jamais se fatiguer de prier pour ceux qui l’ont devancé dans la mort. Avec le temps, les sentiments de rage, de colère et de haine peuvent s’estomper, mais jamais je ne vais oublier mes hommes qu’on a tués.

C’est ce devoir qui m’amène aujourd’hui. J’ai attendu tout ce temps et je suis venu aujourd’hui, car ce jour tombe un mardi et c’est un mardi que nous avons été attaqués. C’est par suite de cette attaque que mes enfants ont été tués. On avait simulé une rébellion de Koudougou. Mais, c’est moi, le chef, qu’on était venu chercher.

Avec le recul, pensez-vous que ce qui est arrivé pouvait être évité ?

• Bien sûr qu’on pouvait l’éviter. Il aurait fallu qu’on soit seulement sincère. Qu’est-ce qui nous a amenés là ? C’est un coup d’Etat. Initialement, on a prétexté que le président voulait faire un coup d’Etat. Je ne vois pas un président faire de coup d’Etat.

Il y a eu une mésentente d’accord, mais, c’est ça aussi, être démocrate, accepter la différence d’opinion. C’est le refus d’accepter la différence qui a amené l’assassinat de Thomas Sankara ainsi que les événements du 27 octobre, car nous étions contre ce coup, orchestré pour liquider Sankara.

Combien de vos militaires ont été tués au cours de cette attaque ?

• Tout d’abord, nous ne voulons pas qu’on falsifie l’histoire. Mais avec ce monument, mes craintes sont fondées, car il ne comporte aucun nom, de sorte qu’on ne sait pas qui est enterré ici. Pourtant, ce sont des citoyens burkinabè qui y sont. Il faut qu’on répare cette méprise et qu’on mette l’identité de ceux-là qui sont là afin que leurs parents y viennent prier et se recueillir comme il se doit.

Autrement dit, ils sont onze (11) dont quatre officiers, à savoir deux officiers titularisés et deux élèves-officiers. A Bobo, par la suite, on a tué sept de mes éléments, ce qui porte leur nombre à 18. Je ne compte pas les autres qu’on a abattus bien longtemps après le 27 octobre pour la simple raison qu’ils étaient des militaires du Lion.

Vous avez dit que c’est vous qu’ils étaient venus chercher. Est-ce que quelque part vous vous sentiez responsable parce qu’on dira que c’est votre résistance qui a conduit à cette attaque ?

• Non, pas du tout. Mon travail de commandant du BIA, qui était un corps d’élite, c’était d’assurer la sécurité du pays. Cette sécurité passe par la sécurité de celui qui commande la patrie pour qu’il soit en mesure d’assurer la sécurité et l’intégrité du territoire. Je laisse le peuple juger.

Je faisais mon travail, et c’est ce qui était peut-être gênant pour ceux qui venaient de prendre le pouvoir par un coup d’Etat. On a estimé en son temps que me laisser en vie était dangereux pour eux. Cela a été une mauvaise vision des choses, car il n’y a pas plus pacifiste que le Lion.

Vous êtes sankariste ?

• Très !

Propos recueillis par
Cyrille Zoma

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