Le mot d’ordre de grève, que la section Kadiogo du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) avait lancé pour le 23 octobre 2009, a été levé la veille pour l’ouverture des négociations avec les autorités du ministère de la Santé. Cette grève visait à dénoncer la délocalisation des services de l’hôpital Yalgado après le déluge du 1er septembre.
L’hôpital Yalgado porte, et pour longtemps, de profonds stigmates de la pluie diluvienne du 1er septembre 2009. De nombreux bâtiments et appareils médicaux techniques ont été inondés et sont parfois hors d’usage. Les services les plus touchés par les eaux sont : pneumo-phtisiologie, maladies infectieuses, urologie, urgences médicales, pédiatrie, etc. Face à ce désastre, les autorités de tutelle de l’hôpital ont décidé de prendre trois mesures essentielles. La première a vu la délocalisation de certains services de l’hôpital dans les autres formations sanitaires de Ouagadougou.
La deuxième mesure va consister au regroupement des différents services de l’hôpital Yalgado dans l’enceinte du Laboratoire national de santé publique (LNSP) pour une période de 12 mois. Enfin, la troisième mesure, c’est la réhabilitation des bâtiments et la réintégration de tous les services dans les locaux de l’hôpital Yalgado.
Pour le SYNTSHA, on aurait pu faire économie de la première mesure et maintenir tous les services de l’hôpital sur le site actuel de Yalgado jusqu’à la fin des travaux du site provisoire au LNSP. Pour les syndiqués, la dispersion des services de l’hôpital n’arrange pas les malades, car un hôpital est un tout où le patient peut faire, sur place, tous les examens et recevoir tous les soins possibles.
Mais au-delà de cet argumentaire, le SYNTSHA craint pour les emplois des travailleurs de Yalgado notamment ceux des contractuels. Une crainte justifiée selon Hamadi Konfé, secrétaire général par intérim de la section SYNTSHA du Kadiogo : « Les recettes de l’hôpital ont beaucoup baissé et si on n’a pas l’appui de l’Etat, il va être difficile de payer les salaires, les avancements et les reclassements ». De plus, Hamadi Konfé estime que le statut des agents de l’hôpital qui travaillent dans les autres formations sanitaires n’est pas clair.
Face au mot d’ordre de grève, les autorités du ministère de la Santé ont proposé l’ouverture d’un dialogue avec le SYNTSHA. Cette offre de dialogue a été faite le 22 octobre dans la soirée. Le SYNTSHA a saisi cette main tendue et les négociations devront débutées cette semaine même. C’est tant mieux pour tout le monde.
Il faut rappeler que cette grève visait à interpeler les autorités sur :
le maintien des différents services à Yalgado en attendant la fin des travaux du site provisoire au LNSP ;
la mise en place d’un minimum de conditions de travail pendant les travaux au LNSP (bureaux des médecins, des surveillants d’unités de soins, salles de gardes ; le tout avec un minimum vital) ;
le respect du délai prévu (un an) pour finir les travaux de réfection de l’hôpital Yalgado ;
l’éventualité de trouver, si nécessaire, un second site non loin du LNSP et tenir compte de l’interdépendance des services et de leurs dispositions sur le site du LNSP ;
la nécessité d’un appui financier exceptionnel à la direction de l’hôpital afin de lui permettre d’assurer le maintien du personnel contractuel, d’apurer les arriérés financiers relatifs aux reclassements, reversements et avancements des travailleurs.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga
