Actualités :: CMA DE YAKO : Des bébés siamois à la maternité

Ils étaient très peu à disposer de l’information mais tous ceux qui l’ont apprise se sont laissés aller à des questionnements métaphysiques toute la journée du lundi 28 septembre 2009, surtout dans les milieux et cercles réputés comme tels pour les débats de société. Arrivé au service de maternité aux environs de 11h de la journée, c’est un personnel calme et vaquant aux soins de leurs patientes que nous avons trouvé. Un coup de fil au chef de service et après l’accord du médecin chef de district (MCD), nous voilà dans la salle d’accouchement face à ces êtres extraordinaires qualifiés par les spécialistes de "bébés siamois".

Pascal Nikiéma, maïeuticien d’Etat, explique que l’accouchement a eu lieu à 0h29mn le lundi 29 septembre par césarienne et que c’est de là que le constat est établi qu’il s’agit de bébés siamois. Les caractéristiques physiques sont distinctes : 2 têtes, 4 membres supérieurs, 2 membres inférieurs, 2 anus et sans sexe, avec un poids de 4,610 kg. Il est donc impossible d’identifier le sexe des bébés.

Quelle est alors la conduite à tenir dans ce cas d’espèce ? "La fiche d’évacuation est déjà prête et ils seront évacués à la pédiatrie Charles De Gaulle à Ouagadougou", a répondu monsieur Nikiéma, en précisant que les frais d’évacuation sont à la charge du district.

Les parents ont manifesté leur réticence en évoquant l’inutilité de ces soins médicaux. Les moyens financiers font défaut, "ce qui accroît le pessimisme chez nous", a renchéri le père. Visiblement, d’autres raisons moins offficielles expliqueraient le refus catégorique du père.

S’agissant des chances de survie des bébés, elles sont, même minces, tributaires du plateau technique et des compétences disponibles à la pédiatrie, a précisé M. Nikiéma. Par ailleurs, il s’est employé à convaincre les parents en leur rappelant des cas graves ayant connu des suites heureuses après une intervention de spécialistes. Lorsque nous quittions les lieux à 12h, la mère, selon le personnel médical, n’avait pas encore vu ses enfants. Comme il fallait s’y attendre, l’opinion n’a pas tardé à rechercher les causes de cette déformation, qui dans l’occultisme, qui dans l’impénétrabilité des voies du Seigneur. Et pourtant, le simple suivi de la grossesse ou une échographie aurait permis d’éviter cette situation, a-t-on expliqué dans les locaux de la maternité.

A l’heure où nous tracions ces lignes, les parents s’opposaient toujours à l’évacuation ; mais le MCD et ses collaborateurs essayaient de trouver un consensus médical avec eux.

Abdoulaye DIANDA (collaborateur)

Le Pays

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