Actualités :: Lutte contre l’excision : 62% de femmes excisées au Yatenga

Le comité national de lutte contre la pratique de l’excision a organisé les 18, 19 et 20 août 2009 des séances d’information et de sensibilisation contre la pratique de l’excision au Yatenga. Les communes de Ouahigouya, Thiou et Séguénéga ont été concernées par ce plaidoyer.

L’excision a la peau dure dans la région du Nord. Malgré les multiples campagnes d’information et de sensibilisation et l’adoption de la loi qui interdit les mutilations génitales féminines (MGF), la pratique de l’excision persiste toujours. C’est pour venir à bout de cette pratique avilissante pour la femme et la jeune fille que cette campagne de plaidoyer pour l’élimination des MGF a été initiée par le comité national de lutte contre la pratique de l’excision en partenariat avec l’UNICEF. Dans le Yatenga, le plaidoyer a concerné trois communes à savoir Ouahigouya, Thiou et Séguénéga.

De l’entretien avec des populations, les communicateurs ont laissé entendre que la région du Nord a le plus fort taux d’excision. « 63% de femmes excisées dans la région du Nord dont 62% pour la province du Yatenga. Le Passoré est la province la plus touchée au Burkina Faso avec 69% d’excisées », a déclaré Louis Marie Kaboré du comité national de lutte contre l’excision. Pour le gouverneur de la région du Nord, Mme Viviane Yolande Compoaré, la complexité et la diversité socio-culturelles ne sont pas de nature à faciliter l’abandon de l’excision qui reste toujours un sujet tabou. Pour elle, l’objectif de ce plaidoyer est d’informer, de former et d’obtenir l’adhésion des responsables politiques, administratifs, coutumiers et religieux, les élus locaux et les populations pour faite d’eux des acteurs de premier plan dans la lutte contre la pratique de l’excision.

Cette pratique est très développée dans la province du Yatenga et dans la région du Nord. Les acteurs de la pratique de l’excision avancent plusieurs raisons dont la tradition et la religion. Selon le maire de la commune de Séguénéga, « les raisons avancées ne sont recevables ni sur le plan ethnique, ni sur le plan religieux » ; et d’ajouter que la pratique semble liée au désir des hommes d’assujettir les femmes et de contrôler leur sexualité. Les communications qui ont été suivies de projections d’images sur l’excision ont essentiellement porté sur la définition de l’excision, des différents types d’excision, des motifs avancés par les pratiquants et des conséquences de l’excision. Les participants ont approfondi leurs connaissances sur l’excision mais beaucoup ont surtout été choqués par les images horribles montrant les complications dues à l’excision. Il est ressorti des communications que l’excision est le fait de couper les organes génitaux externes de la femme ou de la jeune fille. Il existe trois types d’excision dont deux sont fréquents au Burkina Faso. Il s’agit de l’ablation de tout ou partie du clitoris et de l’ablation du clitoris plus les petites lèvres.

Pour le communicateur, Louis Marie Kaboré, les fondements de cette pratique sont essentiellement coutumiers ou religieux. Le Dr Issa Ouédraogo a, quant à lui montré que les conséquences de l’excision sont multiples et très néfastes pour la santé de la femme. Elles varient du saignement à la mort, en passant par l’infection au VIH /Sida, les accouchements difficiles, les troubles mentaux, l’incapacité d’avoir des rapports sexuels etc. La lutte contre l’excision s’avère âpre et de longue haleine car le sujet reste tabou dans nos sociétés. Elle doit impliquer nécessairement plusieurs acteurs et la contribution de tous. « Nous devons rester mobilisés et réaffirmer notre volonté de lutter pour préserver la dignité des femmes », a recommandé Mme Suzanne Bicaba, représentant le gouverneur à Séguénéga. Un numéro vert existe pour dénoncer les éventuels cas aux tentatives d’excision. Il s’agit du 80-00-11-12.

Jean –Victor OUEDRAOGO

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