Actualités :: INONDATIONS A OUAGA : Le gouvernement sera-t-il à la hauteur des défis (...)

Des trombes d’eau se sont déversées sur la capitale et d’autres régions du Burkina Faso dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2009. Elles ont provoqué des dégâts dont il est difficile de chiffrer avec exactitude l’ampleur et le coût pour l’heure. Au jour d’aujourd’hui, on déplore 5 morts et 150 000 sans abri. De la nuit au matin, le Burkina est installé dans une crise humanitaire jamais égalée, même au temps des grandes sécheresses. Comment faire pour reloger les 150 000 sans abri, officiellement recensés ? Chiffre provisoire !

Des administrations ont subi de grands dégâts du fait des eaux ; des bureaux ont été littéralement noyés. Des commerçants ont été sinistrés ; après la pluie, la capitale était transformée en un grand séchoir. Tous les secteurs d’activités ont été touchés par la catastrophe.

Ce qu’il faut relever et ce dont on peut se féliciter, c’est l’élan spontané de solidarité qui s’est manifesté. Des voisins et des familles ont accueilli et hébergé des sinistrés. Le gouvernement, le Premier ministre en tête, s’est mobilisé dès les premières heures de la ¬journée du 1er septembre. Un Conseil extraordinaire des ministres s’est tenu dans la journée en vue d’envisager des mesures d’urgence pour faire face à la situation. Des sites d’accueil des sinistrés sont ouverts, ce sont principalement des écoles ; mais la rentrée étant prévue pour le 1 er octobre, ces sites ne sont que des solutions palliatives qui ne sauront durer. En attendant, le gouvernement s’est engagé à apporter de la nourriture à ces femmes et à ces hommes qui ont tout perdu. Du reste que possédaient la plupart d’entre eux ? Car, il ne faut pas avoir peur d’affirmer que le sinistre a frappé des gens qui étaient déjà vulnérables, vu leurs habitats et là où ces habitats ont été construits. La question que l’on se pose est de savoir si le gouvernement sera à la hauteur des défis posés par cette catastrophe jamais vue. Il faut surtout souhaiter que la chaîne de solidarité née au lendemain des inondations ne se distende surtout pas. Il faut se féliciter de cette mobilisation jamais vue du gouvernement et des structures de l’État compétentes dans ces genres de situations : sapeurs-pompiers, police, gendarmerie, etc. En plus de la solidarité manifestée par les voisins, c’est quelque chose qui doit faire chaud au coeur de toutes celles et de tous ceux qui se trouvent du jour au lendemain dans la détresse et le dénuement complets. Il faut leur apporter des secours d’urgence.

Dans ces situations, il est aisé de critiquer, parfois de manière très déplacée les autres. Nous pensons que des propos du genre : "on ne construit plus en banco au 21e siècle" et d’autres, aussi mal venus, les uns que les autres, sont à éviter. Il faut tout de même respecter ces personnes dans leur malheur si l’on ne peut compatir.

Certes, leur responsabilité n’est pas pour autant dégagée car beaucoup d’entre eux ont été avertis plusieurs fois des dangers qu’ils couraient en restant en ces lieux. Une autre question ne peut être occultée : quelle est la responsabilité des pouvoirs publics dans le drame que l’on vit actuellement ? Les pouvoirs publics ont une très grande responsabilité dans cette situation. La principale cause des inondations, il faut la chercher dans le manque de canalisations. Certes, le maire de la capitale avait entrepris une opération de curage de caniveaux. Mais il y a des endroits où le bitume est posé sans que l’on trouve la nécessité de creuser des caniveaux. Nous ne parlons pas des zones nouvellement loties dans lesquelles. on ne trouve aucune voie d’évacuation des eaux de ruissellement. On s’interrogera pendant longtemps sur comment l’Hôpital Yalgado a pu être inondé.

On sait qu’il est situé à proximité du barrage. Cela exigeait que la digue de ce côté soit plus élevée. Le mal est déjà fait, mais ça va servir d’exemple. Mais à quel prix ? Après les populations qui doivent avoir la priorité sur toute autre considération, il faudra penser aux nombreuses infrastructures endommagées. La vie, dit-on, c’est la communication ; le développement, ce sont les voies de communications. A l’heure qu’il est, des habitants de Ouaga doivent faire des tours et des détours pour venir à leur lieu de travail. Le célèbre pont Kadiogo n’a pas résisté à la furie des courants d’eau. De quand date ce pont ? Des vérifications techniques sont¬-elles faites périodiquement pour connaître sa solidité et, le cas échéant, procéder aux consolidations nécessaires ? Nous ne jetons nullement la balle à quiconque. Mais nous pensons que chacun de nous doit assumer la part de responsabilité qui est ou qui devrait être la sienne.

S’il existe des faiblesses de l’Etat que la situation présente a mises à nu, c’est, entre autres, l’absence d’une politique gouvernementale de logement. Cette carence explique en partie le fait qu’un grand nombre de citoyens vivent aujourd’hui. Le Premier ministre a dit que certaines attitudes ne seront plus tolérées. Mais lesquelles ? Il est resté imprécis et vague. Des mesures de déguerpissement de certains endroits habités qui sont en ce moment sous les eaux, avaient été prises, mais différées pour des considérations purement électoralistes. C’est pourquoi nous pensons qu’il ne faut pas aujourd’hui tout rejeter sur les populations sinistrées. Chacun y a sa part de négligence, de laisser-aller. Reconnaissons le et acceptons-le. Maintenant, l’heure est aux réparations et à la reconstruction. Nous devons nous y atteler en faisant de sorte que ce qui s’est produit ne nous arrive plus.

"Le Fou"

Le Pays

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