Actualités :: Parc automobile du pont Kadiogo : 25 millions de dégâts chez les vendeurs de (...)

La pluie du 1er septembre a porté un coût aux vendeurs de véhicules du pont Kadiogo. Ceux-ci accusent des pertes de plus de 25 millions de francs.

La pluie du 1er septembre n’aura pas épargné grand monde. Surtout pas les vendeurs de voitures d’occasion installés au bas du pont Kadiogo. En cette matinée du 2 septembre, les flots d’hier ont fait place à un périmètre vaseux, sillonné de traces éparses de pneus. A cet endroit, environ 150 voitures ont subi au cours du déluge un engloutissement sans précédent. Ici et là, des voitures (dont certaines sur le flanc) attendent d’être déplacées.

Des dizaines d’autres, retirées de la boue, ont déjà trouvé place côté CBC, station d’essence PETROFA. Les moins chanceuses, selon les victimes du sinistre, dormaient encore au fond du canal, entraînées par la fureur des eaux. « Nous avons trois de nos véhicules qui ont été emportés par l’eau. Deux Mercedes et une Toyota », renseigne Ablassé Kabré.
L’homme préside l’association des vendeurs de véhicules du Kadiogo, installée depuis quatre ans sur les bords du canal Kadiogo de la ville de Ouagadougou. « C’est à 6 heures du matin que j’ai reçu l’alerte. J’ai immédiatement tenté de rejoindre mon lieu de travail, mais il n’y avait pas de route pour circuler », explique-t-il.

Partir du quartier Pissy où il habite pour rejoindre le pont Kadiogo se révèlera un parcours du combattant. C’est aux environs de 9 heures que M. Kabré arrive sur les lieux.
La désolation est sans appel. Véhicules, bureaux et autres marchandises submergés par l’eau. Surpris, les gardiens des lieux s’accrochent à qui mieux-mieux à tout ce qui peut faire office de bouée. L’un a attendu sa délivrance sur la « crête » d’un véhicule remorque, de 4 heures du matin à 13 heures de l’après-midi, après la baisse du niveau de l’eau. L’autre, réfugié dans un arbre, a dû attendre le secours des
sapeurs-pompiers.
« Il n’y a pas moins de 25 millions de dégâts », apprécie le président de l’association des vendeurs de véhicules du Kadiogo. « Il faut déjà compter plus de 10 millions de pertes pour les trois voitures emportées par l’eau ». Les véhicules endommagés auront besoin d’interventions diverses : tôlerie-peinture, lavage complet et vidange, carte mémoire à changer pour les accessoires électroniques, etc. Aucun des 135 membres que compte l’association n’aura été épargné.

Parer au plus pressé et repartir du bon pied

Pas le temps d’évoquer les dégâts collatéraux. Exemple un mur voisin écroulé sous le choc de quatre véhicules. Il faut parer au plus urgent et espérer reprendre une activité normale. Chose que M. Kabré n’envisage pas avant trois bons mois. « Il y a des véhicules qui doivent séjourner au garage pendant un mois au moins, d’autres dont il faut probablement commander les pièces de l’extérieur du Burkina, vu que nous les importons du Togo, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, des Etats-Unis d’Amérique, etc. ».

Les commerces voisins ne paient pas plus de mine. « Venez vous-même faire le constat », nous invite El Adj Djibril Yanogo, nous faisant observer dans trois petits entrepôts un tas de détritus méconnaissables. Ce sont des kits d’intrants agricoles : engrais et autres produits d’entretiens des végétaux, nous explique ce sexagénaire. Il y avait 6 074 boîtes de ce genre là dedans, fait-il en désignant en contrebat de la station PETROFA une boîte cartonnée complètement déformée par l’eau. Chaque boîte coûte 6 000 francs CFA, nous renseigne-t-il, nous laissant le soin d’estimer la perte financière. Tous les trois entrepôts, explique-t-il, ont été remplis d’eau jusqu’à hauteur d’homme.

Dans le voisinage immédiat, des meubles exposés au soleil particulièrement éclatant pour un lendemain de déluge. Signe que l’atelier de menuiserie placé sur le même alignement n’a pas été épargné. Autant pour l’échoppe de Mamadou Diallo. Devant ce qui reste de sa « Sté Clé rapide » de reproduction de clés, avec deux de ses agents, il s’active à redonner un éclat à des articles épargnés par les vagues. « Chez nous, l’eau n’a pas emporté des marchandises. Il n’y a pas beaucoup de pertes. Mais si nous ne procédons pas dès maintenant à un nettoyage, c’est la rouille qui va causer les dégâts ». Des cartons d’emballage éventrés signalent le passage de l’eau ici aussi, mais il y a plus de peur que de mal. Des sursis malheureusement rares dans cet univers apocalyptique où les hommes multiplient les gestes pour effacer les douloureux souvenirs de ce mardi trop arrosé. Un peu d’espoir tout de même pour l’association des vendeurs de véhicules du Kadiogo : une des Mercedes a été repêchée. Rester à ramener les deux autres voitures sur la terre ferme.

Hortense ZIDA

Sidwaya

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