Suite à la pluie diluvienne qui a provoqué des sinistrés hier mardi 1er septembre 2009 à Ouagadougou, le Premier ministre, Tertius Zongo et plusieurs membres du gouvernement ont fait le tour de la capitale pour encourager les populations et les rassurer du soutien de l’Etat.
Au quartier Lanoag-Yiri situé au Sud de Ouagadougou sur la route de Pô après l’échangeur, c’est la désolation. Presque toutes les maisons se sont effondrées, les habitants tentent de sauver ce qui reste. Tel est le constat amer qu’a pu faire le Premier ministre Tertius Zongo accompagné de plusieurs ministres dont celui de la Défense, Yéro Boly, de l’Administration territoriale, Clément P. Sawadogo, de la Communication, Filippe Savadogo, des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, des Infrastructures, Seydou Kaboré, de l’Urbanisme, Vincent T. Dabilgou, et de la Sécurité, Emile Ouédraogo. Après la première halte, la délégation gouvernementale s’est rendue au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO).
Le mur côté Nord a cédé sous les eaux inondant presque tous les services de l’hôpital. Grâce à l’aide des sapeurs-pompiers et des militaires, de nombreux malades ont été évacués à l’hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle et dans les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) de la ville, ont expliqué, la mine déconfite, les responsables de Yalgado.
"A ce stade, on ne peut pas avancer exactement le nombre de malades évacués. Quand les eaux ont commencé à inonder les salles, l’urgence pour nous était d’évacuer les malades. Ce qui a été fait très rapidement", a souligné le directeur général du CHU-YO, Dr Lansané Bagagné.
A l’exception de trois services, tous les autres ont été inondés : la pneumologie, l’urologie, la cardiologie, la neurologie, la dermatologie, la neurochirurgie, la pédiatrie et une bonne partie de la chirurgie. Mais le Dr Lansané Bagagné rassure : "C’est l’équipe de Yalgado qui ira s’occuper de tous les malades évacués. Nous prévoyons les moyens nécessaires pour la continuité des soins".
Tertius Zongo et les ministres ont par la suite mis le cap sur la centrale de la SONABEL située au quartier Paspanga. Ils ont pu toucher du doigt l’ampleur causée par "le déluge" du 1er septembre. La surprise se mêlait à la désolation. Dans les quartiers Dapoya et Nemnin, les membres du gouvernement ont visité des écoles primaires abritant des sinistrés. Des familles entières ont trouvé refuge dans les salles de classe avec le peu qu’ils ont pu sauver : chaises, matelas, sacoches, bidons…
Les instructions du Président du Faso
"Nous gérons la situation avec beaucoup de calme quand bien même nous sommes débordés. J’avoue que nous n’avons jamais vu autant d’eau dans une ville, dans un secteur", a indiqué le chef du gouvernement, le 1er adjoint au maire de Baskuy, Mme Pauline Traoré. "Nous sommes en train de recenser tous ceux qui sont dans les écoles pour voir ce que nous pouvons faire parce qu’il y a des familles qui ont tout perdu", a-t-elle relevé. Près de 300 sinistrés ont élu domicile à l’école primaire catholique de Dapoya et près de 450 à l’école primaire publique de Nemnin. "Il y a des sinistrés qui continuent d’être accueillis. D’autres sont dans la rue ou chez des parents", a précisé Mme Pauline Traoré. Sur place, Tertius Zongo a donné des instructions pour la prise en charge nutritionnelle et sanitaire des victimes des inondations.
Les forces de l’ordre jouent également leur partition en assurant la sécurité. A toutes les étapes, le chef du gouvernement a également encouragé les populations. "Le fait que le Premier ministre se soit déplacé pour nous voir avec autant de ministres, les mesures qu’il a prises, nous réconfortent", a témoigné Mme Traoré. Selon Tertius Zongo, il n’y a pas de mots pour qualifier ce désastre. "Très tôt le matin, le Président du Faso a appelé pour donner des instructions afin que le gouvernement prenne des mesures d’urgence et toutes les dispositions pour aider et rassurer les populations", a-t-il confié. Le Premier ministre a salué le courage et la mobilisation des populations. "Nous avons essayé de mutualiser les moyens dès le matin. Les sapeurs-pompiers eux seuls ne pouvaient pas faire face à la situation. L’armée a apporté ses moyens, la police s’est joint à eux.
D’autres acteurs ont aussi participé et nous devons vraiment les féliciter", a insisté Tertius Zongo.
Le dernier "déluge" remonte à 1919
Il a signifié que l’important pour l’instant est de reloger les sinistrés. "Nous avons eu une réunion de cabinet ce matin 1er septembre au cours de laquelle nous avons dégagé un certain nombre de sites. Nous sommes en train d’y évaluer les populations, de nous occuper des premiers soins, assurer leur alimentation", a-t-il rappelé. Le ministre des Transports a souligné au Premier ministre que les services de la météorologie ont enregistré environ 300 mm de pluies. "La dernière pluie de ce genre remonte à 1919. C’était à Bobo-Dioulasso et ce n’était que 246 mm", a indiqué Tertius Zongo.
En fait, depuis l’existence des services météorologiques au Burkina Faso, "on n’a jamais eu de pluies de cette intensité, près de 300 mm en moins de 12 heures".
C’est un phénomène rare qui a entraîné le débordement de ponts et canalisations, a dit le chef du gouvernement à propos des infrastructures. Il a appelé l’ensemble des Burkinabè à la solidarité : "C’est dans les moments difficiles qu’on reconnait la solidité d’une nation et chacun doit se sentir concerné".
Bachirou NANA
Sidwaya
