Actualités :: Quartier Wapassi du secteur n°16 de Ouagadougou : Emmanuel Tondé déclaré (...)
Samira Kouanda

Les habitants du quartier périphérique de la zone non lotie dénommée Wapassi ont manifesté leur ras-le-bol, jeudi 20 août 2009, face au comportement qu’ils qualifient d’antisocial d’un des leurs. Rassemblés après le cimetière route de Léo, ils entendaient attirer l’attention sur les agissements de celui qu’ils considèrent, depuis mercredi 19 août dernier, comme “persona non grata” dans leur localité.

Les habitants du quartier Wapassi du secteur n°16 de Ouagadougou dans la commune de Komsilga étaient en courroux ce jeudi 20 août 2009. Ils ont manifesté contre ce qu’ils ont appelé le comportement antisocial d’un de leurs. Ce responsable d’une société de gardiennage, selon eux, a des agissements intolérables. Emmanuel Tondé, puisque c’est de lui qu’il s’agit aux dires des habitants du quartier, s’est érigé en shérif. A notre arrivée sur les lieux de la manifestation, une foule compacte s’est aussitôt regroupée. Chacun voulant témoigner sur les méfaits de Emmanuel Tondé.

Certains l’accusent même de torturer les enfants du quartier. Dans la journée du mercredi 19 août 2009, nous a-t-on dit, il a séquestré et torturé deux enfants. Idrissa Bagagnan, âgé de 6 ans est l’une des victimes de ce “tortionnaire”. Sa mère Fatimata Traoré explique qu’Emmanuel Tondé a accusé son enfant d’avoir volé son portable. Idrissa Bagagnan aura juré son innocence. Malgré l’intervention de Fatimata Traoré, qui proposait que sa maison soit fouillée, le shérif de Wapassi n’en fera qu’à sa tête. Il amèna le petit Bagagnan à son domicile. Et c’est là-bas qu’il l’aurait obligé à se mettre à genoux avant de lui faire porter des briques sur la tête. “Ensuite, pendant que l’enfant pleurait, il a ouvert sa bouche pour taper ses dents avec son arme”, renchérit Fatimata Traoré.

Ces propos corrhoborent les dires de Omar Oumdamdé, habitant du quartier et témoin oculaire. Il affirme avoir vu le sieur Tondé battre un enfant jusqu’à ce qu’il défèque dans son caleçon. “Le sang coulait de ses narines”, a-t-il indiqué. Selon ses dires, Emmanuel aurait emmené cet enfant jusque chez lui. Il s’agit du petit Youssouf Tiendrébéogo, âgé seulement de quatre ans. Il aurait suivi son tortionnaire jusque dans sa cour. “Avant même de descendre de sa moto il a donné un coup de pied au visage de Idrissa Bagagnan qui était déjà à genoux dans sa cour”, a expliqué Omar Oumdamdé. C’est lui qui aurait alerté la police après qu’il eut enfermé les deux enfants dans sa cour avant de disparaître. Tout le monde veut témoigner sur les mauvais comportements de Emmanuel Tondé. Les propos sont d’ailleurs noyés par le brouhaha de la foule. Un jeune homme debout, un haut parleur à la main tente de ramener le silence en vain.

L’impression qui se dégage est que chacun semble avoir eu affaire au “tortionnaire”. Ce ne serait pas non plus la seule fois qu’il torture les enfants. Selon ce que rapporte Omar Omdamdé, il a très souvent obligé les enfants à passer plusieurs heures sous le soleil pour vider des retenues d’eau. Ce qui lui permettrait de pêcher. Pire, il s’adonne à des manœuvrages sur les enfants. “Souvent, il aligne des tessons de bouteilles à terre et oblige les enfants à sauter par dessus. Lorsque l’un d’entre d’eux se blesse, il l’ordonne d’aller se faire soigner par ses parents”, souligne Oumdamdé. Les riverains ont-ils informé les autorités sur les agissements de ce “shérif” d’une autre époque ? Ils auraient contacté l’un des délégués du quartier. Ce dernier aurait affirmé que les problèmes du quartier non loti n’étaient pas de son ressort. Ce qui les a conduits à se rendre chez le Silnoogo Naaba. Les deux enfants torturés ont été transportés à l’Action sociale afin qu’elle constate les sévices subis.

En dehors des cas de maltraitance, il se raconte aussi, que M. Tondé aurait enceinté deux filles mais a refusé d’assumer ses responsabilités. Samira Kouanda est l’une de ses victimes. “Quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte de lui, il a d’abord exigé un test sanguin avant de refuser de le reconnaître”, relate Samira Kouanda, presque les larmes aux yeux. A ce moment précis, un habitant de cette zone non lotie lance : “elle n’est pas la seule. Il a deux enfants. Quand vous les voyez avec leur père on dirait des photocopies mais il refuse de les reconnaître”. Comme le raconte Boukary Ouédraogo, certains parents auraient tenté de négocier avec M. Tondé. Il aurait menacé d’abattre toute personne qui se présenterait devant sa cour. Convoqué plusieurs fois à l’Action sociale, il a refusé de s’y rendre selon les assertions des habitants de Wapassi. Au moment où l’on croit avoir fini avec les témoignages, d’autres personnes se bousculaient pour dénoncer des exactions dont elles ont été victimes. Les riverains pensant trouver l’occasion de s’exprimer ne tarissaient pas de charger Emmanuel Tondé. A en croire les propos de Halidou Pagnagda, le tortionnaire aurait interdit de circuler dans le quartier après 22 heures. “Une fois, il m’a cogné expressément avec sa moto en rentrant avec sa copine.

Pour lui, je ne devais pas être là à partir de 22 heures. J’étais obligé de l’emmener chez mon ami chez qui j’étais venu pour le convaincre. D’ailleurs mon ami logeait juste en face de sa maison”, insiste M. Pagnagda. Pourquoi Emmanuel Tondé est-il craint à Wapassi ? Il posséderait une arme à feu avec laquelle il menace tout le monde dans le quartier. “Même l’Action sociale a peur de lui”, relève Samira Kouanda. A présent, le souhait des riverains est de voir ce “shérif” quitter le quartier. Ils menacent même de le frapper si jamais il y revenait. A notre arrivée, il était détenu au commissariat de police. Le Silnoogo Naaba appelle au calme. Il exhorte la population à avoir confiance aux autorités compétentes.

Charles OUEDRAOGO et Boukari OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya

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