La SONABEL a organisé une conférence de presse, le vendredi 31 juillet 2009, afin d’informer la population sur la difficulté de produire de l’énergie hydroélectrique compte tenu de la baisse du niveau d’eau dans les barrages hydroélectriques de la Kompienga et de Bagré. La conférence a été animée par le chef du département transport et mouvement d’énergie, Adama Tou et le chef de service hydraulique, Founéné Millogo.
La rareté des pluies et la forte chaleur persistante sont sources de difficultés pour la SONABEL, notamment, dans le Centre régional de consommation de Ouagadougou (CRCO). Pendant que la demande en électricité reste très élevée, la nationale de l’électricité, déjà confrontée à une baisse drastique de sa capacité de production thermique doit maintenant faire face à une baisse de son offre de production hydroélectrique. L’absence de pluies a provoqué une réduction de moitié (de 30 mégawatts à 15 mégawatts) de l’offre en énergie hydroélectrique. Selon le chef du département transport et mouvement d’énergie de la SONABEL, Adama Tou : “le barrage de la Kompienga est à ce jour, à son niveau le plus bas depuis sa mise en service en 1988. Le 26 juillet 2009, le niveau d’eau était à 166,83m soit 3,17m au-dessous du niveau de 2008. A Bagré, le niveau d’eau était de 228,38 contre 230,30 le 26 juillet 2008”.
L’électricité produite par ces deux barrages représente 15 à 20 pour cent de la consommation du CRCO. La capacité de production des centrales électriques est directement fonction du niveau d’eau dans les barrages .Or les barrages hydroélectriques, actuellement, ne sont pas au mieux de leur taux de remplissage.
Par conséquent, l’offre globale en production d’électricité de la SONABEL est en deçà des besoins des populations. La situation est suffisamment sérieuse car selon le chef de service hydroélectrique de la SONABEL, Founéné Millogo, “on a frôlé la catastrophe ! A un moment donné, à Bagré, le niveau d’eau était devenu tellement bas qu’on a failli arrêter la production”. La production de l’énergie hydroélectrique nécessite la présence d’une grande quantité d’eau dans les barrages pour faire tourner les turbines… Pour les semaines à venir, le déficit en électricité pour le CRCO sera de 11 à 9 mégawatts. Ce déficit, selon Adama Tou, “se résorbera progressivement pour atteindre une situation d’équilibre vers la mi-septembre”. La situation d’approvisionnement normale sera rétablie à la fin de l’année en cours avec la mise en service de l’interconnexion Bobo- Ouagadougou.
En attendant, la SONABEL annonce “un plan de délestage léger” pour les deux semaines à venir. Et pour le reste de la période jusqu’à la fin de l’année, les techniciens de la SONABEL estiment que “des délestages en cas de besoin, devraient permettre de rétablir l’équilibre offre-demande”. Pour l’instant, seuls l’installation des pluies et un bon niveau de remplissage des barrages de Bagré et de Kompienga permettront d’atténuer les souffrances des populations.
Toujours dans ce sens, en plus de la réalisation de l’interconnexion Bobo-Ouagadougou, la construction d’une centrale thermique de 18 mégawatts à Komsilga viendra accroître l’offre en électricité pour le Centre régional de consommation de Ouagadougou.
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yaoo.fr)
Sidwaya
