Actualités :: Saison des pluies au Burkina : Des perspectives de bonnes récoltes à (...)

Ouagadougou et une grande partie du Burkina ont été arrosées ces derniers jours. Pluie bienfaisante s’il en est, cette largesse du ciel tire Simonville et ses habitants de la torride chaleur du mois de mai. En outre, ces flots devraient éloigner certaines redoutables maladies comme la méningite, qui a endeuillé de nombreuses familles. Les Burkinabè ont donc respiré un bon coup. Sans oublier que l’établissement de la saison des pluies est un moment propice aux rêves des producteurs qui s’imaginent les bonnes affaires qu’ils pourront faire si le ciel ouvre ses vannes pour que dame pluie arrose le pays dans le temps et dans l’espace. Car une telle situation serait le signe de bonnes récoltes et la vie sera belle. Cependant, au fil des ans, les Burkinabè ont déchanté car les bonnes récoltes ne sont plus synonymes de joie.

Les consommateurs ont, en effet, constaté avec amertume que les données ont fondamentalement changé dans notre pays. Le pays peut connaître un excédent céréalier sans que, pour autant, les céréales ne soient disponibles à des prix abordables. C’est cette incompréhensible situation que vivent des millions de ménages du Faso. Rien que l’année dernière, nos autorités ont annoncé des excédents céréaliers mais dans la réalité le grenier de la ménagère est resté désespérément vide. Et, selon certaines analyses, le pire est à venir pour la période de soudure.

C’est un vrai paradoxe que de constater que les greniers des producteurs peuvent être pleins alors que le peuple croupit dans la famine. La couleuvre est d’autant plus difficile à avaler que le peuple se sent grugé sur toute la ligne. En effet, c’est au nom de la solidarité nationale que le Trésor public a engagé les fonds publics pour subventionner les producteurs en mettant à leur disposition des semences de qualité. En outre, le gouvernement s’est assumé en assurant l’encadrement de qualité. Que dire alors des impôts du peuple qui ont alimenté l’opération Saaga pour que la pluie soit abondante partout ?! Le consommateur a finalement l’impression d’être payé en monnaie de singe. Il reste perplexe face à la réaction timorée du gouvernement dans un contexte de flambée de prix.

Quand il s’est agi de pomper les fonds publics pour financer les producteurs, les pouvoirs publics ont oublié que le pays était dans un système libéral. C’est seulement au moment de partager les fruits de l’effort collectif qu’on se découvre libéral pur-sang et qu’on refuse de réglementer le marché en plafonnant les prix. Pour toutes ces raisons, les pluies ne créent plus l’enthousiasme chez les Burkinabè. Bien au contraire, les premières gouttes de pluie plongent les habitants dans les angoisses. Ces craintes ont pour noms inondations, noyades, foudres, etc.

Ces drames sont effectivement légion, chaque fois que la nature se fait généreuse. Pour ne pas avoir que des regrets, les populations doivent d’ores et déjà prendre les dispositions pour au moins échapper à ces écroulements de maisons d’habitation ou aux noyades des enfants. Chaque famille doit savoir appréhender le danger pour ne pas exposer inutilement la vie de ses membres. Tirant leçons des désolations vécues par les populations, les autorités communales doivent, pour une fois, renoncer à leur rôle de sapeurs-pompiers. Elles doivent jouer la carte de la prévention en évacuant, de force s’il le faut, tous ceux qui sont installés dans les lits des fleuves, barrages et autres retenues d’eau. Les parents ont eux aussi l’obligation de se soumettre aux exigences de prudence pendant la saison des pluies.

Adam Igor

Le Journal du Jeudi

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