Actualités :: Mohamed Doumi, président de la fédération Asalam international : “Nous allons (...)
Mohamed Doumi

Mohamed Doumi, l’Algérien du Burkina, s’est résolument engagé pour l’avènement d’une paix sociale en Afrique. Dans cette dynamique, la fédération Asalam international qu’il dirige depuis seulement janvier 2009 se veut un cadre de promotion de la paix à travers diverses initiatives. Il décline, à la faveur de cet entretien, les grands axes de son ambitieux programme, pour une paix véritable.

Sidwaya (S.) : Pourquoi avoir créé la fédération Asalam international ?

Mohamed Doumi (M.D.) : Il faut d’abord savoir que Asalam en arabe signifie la paix. La fédération Asalam international est née en janvier 2009. Pourquoi avoir créé cette fédération ? C’est une idée mûrie depuis deux ans. Je suis partie du constat selon lequel l’Afrique a besoin de paix. C’est ainsi que des personnes venant de l’Afrique australe, de l’Afrique centrale, des pays maghrébins, de l’Afrique de l’Ouest ont été contactés pour discuter avec eux. Et les différents échanges et consultations ont abouti à la création de la fédération. Mais Asalam international ne soutient pas la paix en Afrique uniquement. Elle est pour l’avènement d’une paix dans le monde entier. Car, c’est dans la paix qu’il y a la stabilité, le développement, l’épanouissement des peuples.

Les adhérents à la fédération proviennent, pour le moment, d’une quinzaine d’Etats membres. Nous continuons de convaincre d’autres pour qu’ils viennent nous rejoindre. Des bureaux ont commencé à s’installer au Togo, Bénin, Sénégal, Mali, Niger... pour agrandir le champ d’action. Nous avons consulté les juristes du droit international et ils disent que si nous arrivons à atteindre 34 ou 35 membres dans les Etats d’Afrique, nous avons droit au statut consultatif au sein du Conseil économique et social des Nations unies, avec un soutien annuel. Nous avons aussi de bons signes du côté de l’Union africaine pour notre reconnaissance officielle et comme membre observateur. Asalam international veut surtout soutenir l’initiative du roi Abdallah d’Arabie Saoudite qui prône la paix en favorisant le dialogue inter -religieux (rapprochement musulmans-chrétiens). Car c’est une initiative noble. Dans le cadre de la paix, nous soutenons aussi l’initiative de la Quartette (USA, France, Angleterre, Russie) pour la création de deux Etats indépendants israëlien et palestinien.

S. : Quels seront les grands axes de votre intervention sur le terrain ?

M.D. : Notre objectif, c’est de promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance dans tous les pays d’Afrique et ailleurs pour un monde de paix. La fédération compte s’illustrer dans la médiation au niveau national et international, pour le dialogue, la réconciliation, la coopération entre les peuples. S’il y a par exemple un conflit ou un différend dans une province ou dans un Etat, la fédération dispose en son sein de spécialistes de la médiation qui peuvent s’y rendre afin de ramener la paix. Dans le domaine de la coopération, nous entendons mettre en contact entre eux, des Etats, des sociétés, des individus... c’est-à-dire œuvrer à l’établissement de relations bilatérales, commerciales, culturelles, etc.

Dans cette dynamique, nous sommes en train d’étudier avec l’ambassade d’Algérie au Burkina, la possibilité d’initier une semaine commerciale de l’Algérie au Burkina Faso, probablement en novembre prochain. A cette occasion, les grandes sociétés algériennes, des hommes d’affaires et opérateurs économiques algériens pourront tisser des liens avec leurs homologues du Burkina. Dans le cadre de la coopération Algérie-Burkina qui est d’ailleurs ancienne, la diplomatie des deux pays travaille à travers les commissions mixtes pour créer de grands projets. D’ailleurs, l’Algérie soutient le Burkina pour ses actions en faveur de la paix en Afrique et ailleurs. Dans ce sens, l’implication du Président du Faso, pour un retour de la paix en Côte d’Ivoire, au Togo, au Darfour... est positivement appréciée par l’Algerie.

Pour la transparence électorale, nous comptons nous investir dans l’observation des élections qui se déroulent en Afrique et ailleurs. Nos domaines d’intervention s’étendent également à la lutte contre la corruption, une gangrène sociale, et contre la peine capitale, abolie dans presque tous les pays. Asalam international veut mener aussi le combat contre la discrimination raciale. Heureusement, le Burkina a un peuple ouvert et n’est pas raciste. La protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie font partie de nos ambitions. A ce niveau, la fédération animera des séminaires et des conférences pour sensibiliser les populations sur la nécessité de préserver l’environnement et d’avoir un cadre de vie décent, afin d’éviter les maladies.

Notre programme d’activités prévoit dans le social le soutien aux orphelins et enfants handicapés. Les jeunes sans emplois dans les zones rurales ou dans les quartiers ne sont pas oubliés. Pour les jeunes ruraux, il est prévu la création de fermes biologiques. A côté de cela, il y a pour les jeunes citadins désœuvrés, des centres de formation pour leur permettre d’apprendre un métier : menuiserie, mécanique, électricité, soudure. Et pour les femmes, la fédération œuvrera à mettre à leur disposition des savonneries, des séchoirs et des forages, afin d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. Un de nos programmes ambitieux reste sans conteste, la construction d’un hôpital pour malades mentaux à Loumbila. Partout dans les rues de Ouagadougou et des autres grandes villes africaines, on rencontre des malades mentaux. Nous avons pensé à cette catégorie de personnes à cause de la paix sociale. La plupart d’entre eux, s’ils sont bien traités dans ces hôpitaux, peuvent réintégrés la vie sociale. Si tout va bien, cet hôpital de 500 à 1000 places extensible pourrait être inauguré en 2011, car beaucoup de gens nous encouragent.

S. : Vous soutenez la création des deux Etats palestinien et israélien, indépendants chacun. N’est-ce pas glisser sur le terrain politique ?

M.D. : Nous soutenons le plan de la Quartette et cela, ce n’est pas de la politique. Il s’agit de faire en sorte que Israéliens et Palestiniens vivent côte-à-côte, à travers deux Etats, dans la paix et enterre la hache de guerre. Il faut cesser la guerre, le sang des humains qui coule souvent injustement. Dieu n’est pas content que les gens meurent gratuitement. En tant que fédération pour la paix, nous avons notre mot à dire, par rapport à l’initiative de la Quartette avec en tête l’Amérique de Barack Obama. Déjà les Etats arabes sont d’accord pour discuter de la paix au Proche-Orient. Nous voulons que la vie soit pleine d’amour. Parce que les pauvres souffrent il y a trop de sang versé, de handicapés, d’orphelins, de blessés de guerre, etc. Il faut que tout cela change.

Propos recueillis par Gabriel SAMA

Sidwaya

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