- Le père Jacques Lacour
Le père Jacques Lacour, bien connu des lecteurs du "Pays" pour "sa" rubrique "Droit dans les yeux", quitte définitivement le Burkina mardi prochain. Il est affecté de Koudougou à Marseille en France. Le comité Forum social du Burkina a organisé le 15 mai 2009 un banquet d’au revoir en son honneur.
Les responsables des différentes structures membres du comité Forum social du Burkina se sont retrouvés le vendredi 15 mai dernier au siège de ATTAC-Burkina pour un au revoir collectif au Père Jacques Lacour, missionnaire d’Afrique en service au Burkina depuis... 28 ans ! L’homme qui a été rappelé par la congrégation des Missionnaires d’Afrique pour poursuivre sa sainte mission au nord de Marseille, dans une localité habitée par des Africains, marque la mémoire du mouvement altermondialiste Burkina, surtout pour sa participation active aux deux éditions du Forum social du Burkina (Loumbila 2006 et Ouahigouya 2007). Le coordonateur de ATTAC a salué le "remarquable travail" abattu par le Père Jacques Lacour au sein du comité Forum social du Burkina.
"En quittant le Burkina, vous laissez un vide difficile à combler", a dit le Pr Pierre Nakoulima au partant qu’il a qualifié de "pilier fort du Forum social du Burkina". Christian Darceaux de l’AMD (Amis du monde diplomatique) a indiqué que le départ du Père Lacour constitue un "vide pour le Burkina et une chance pour Marseille". Même son de cloche chez Georges Compaoré, président du Forum social du Burkina, François Guira, Françoise Gérard et les autres pour qui "Mon Père" a marqué les esprits au Burkina, avec "sa façon de voir le monde". Très touché par les hommages qui lui ont été rendus par le Forum social du Burkina, le Père Jacques Lacour a modestement avoué qu’il avait le devoir d’expliquer son départ du Burkina : "Cette affectation, explique-t-il, était en préparation depuis plusieurs années, mais j’avais demandé qu’on me laisse au moins 4 ans à Koudougou où je venais d’être nommé". Plus de 4 ans sont passés et "Mon Père" est réaffecté dans les quartiers nord de Marseille où il a déjà travaillé 4 ans (1994-1998).
En quittant le Burkina qu’il a aimé et qui l’a adopté, Jacques Lacour garde de bons souvenirs des deux forums sociaux du Burkina dont il a beaucoup concouru à la réussite. Les Burkinabè n’oublieront pas de si tôt ses poignants analyses et commentaires à travers la rubrique "Droit dans les yeux" que les lecteurs du quotidien "Le Pays" ont du plaisir à lire tous les mardis. C’est d’ailleurs un mardi (26 mai) que le Père s’envole du Burkina, son pays, pour être accueilli par sa famille à Luxembourg. Ne ratez donc pas sa dernière signature dans "Le Pays" mardi prochain. Un dernier "Droit dans les yeux" dont le titre est déjà connu : "Ce soir, je prends l’avion !" Votre journal "Le Pays" qui regrette aussi le départ du Père Jacques Lacour a décidé de lui rendre hommage ce vendredi 22 mai en fin d’après midi à travers un somptueux pot d’au revoir.
Souvenirs d’un partant
"Voilà donc pour moi une page qui se tourne après 28 ans passés au Burkina en 3 séjours. J’ai posé ma petite pierre là où je suis passé : à Zaba, Dori, Aribinda, Tansila, Koudougou ; J’ai vu naître des paroisses et des diocèses ; J’ai vu l’œuvre immense des catéchistes dans les villages ; J’ai vu grandir la foi dans le cœur d’hommes et de femmes qui ont découvert le Dieu d’Amour de Jésus-Christ ; J’ai vu l’engagement de beaucoup au service de leurs frères et de leurs sœurs ; J’ai partout été invité à donner le meilleur de moi-même, avec mes qualités et mes faiblesses ! Je sais que là où j’ai travaillé, d’autres continuent selon la grâce qu’ils ont reçue… et je rends grâce à Dieu. Merci à toutes les communautés qui m’ont accueilli, communautés chrétiennes, communautés humaines et communautés de mes confrères.
Me voilà donc en route pour Marseille, Faire mes bagages n’est pas une mince affaire… surtout que je suis de ceux qui emportent beaucoup trop de choses avec eux – on ne change pas si vite son vieux fond paysan ! Une autre page encore pour ma vie missionnaire dans une communauté nouvelle où je serai le plus jeune ! Etienne, Gérard et Jean-François m’y accueilleront en septembre. Si vous passez un jour à Marseille, n’hésitez pas à me faire signe : on pourra au moins boire un pastis ensemble…. Et rendre visite à la "Bonne Mère ". Que Dieu nous garde toutes et tous sur son chemin de Vie ! Avec toute mon affection et ma prière !"
Jacques.
Par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays
