Actualités :: VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe (...)

Ce témoignage du Pasteur Philippe Ouédraogo est une véritable leçon de vie. Il raconte comment, malgré sa grande connaissance de la Grande Bretagne, il a vécu un calvaire pour obtenir un visa d’étudiant.

Voyager dans la légalité vers l’Europe (même pour y étudier) constitue un véritable parcours du combattant pour l’étudiant burkinabè. Cette histoire vraie a été rapportée pour attirer l’attention de nos autorités politiques afin qu’elles développent enfin de nouvelles stratégies si elles veulent voir les filles et fils du Burkina compétir dans ce monde de la globalisation. Tout est bien parti avec cet étudiant-chercheur qui arrive à Londres le 13 Janvier avec un visa C-Visit valable jusqu’en août 2009. Les différents interviews ont relevé que le passager possède sa carte d’étudiant en validité et aussi une capacité financière suffisante. L’étudiant a déclaré espérer finir ses études dans une année ou deux. Mais il venait de changer de statut et est passé de mi-temps à plein-temps à partir du 1er Janvier. Finalement le visa C-Visit fut annulé. Il est retenu pendant 24h au terminal 2 de Heathrow, puis renvoyé au pays, pour avoir dit que le but de la visite était pour des études, ce qui ne correspondait pas au visa actuel.

Mais comment s’est passé le retour au Faso pour chercher un visa pour cet étudiant ? Trois visites à Accra, premièrement en avion, deuxièmement en véhicule privé, troisièmement en bus State Transport Corporation (STC), taxis et toro toro pour joindre les deux bouts, les factures des chambres d’hôtel. Vous constatez que pour postuler au visa pour le Royaume-Uni, il fallait parcourir plus de 6000 kilomètres avec un minimum d’un séjour de 6-7 jours. Le voyage aller par la route Ouaga-Accra prendra facilement 24h avec tous ses risques. En réalité les modalités qui constituent les différents déplacements et de séjour au Ghana coûtent plus cher que les frais de visa. Une fois les nouveaux documents réunis, un appel téléphonique informe l’intéressé qu’il peut seulement se présenter du lundi au Jeudi. Après avoir quitté Ouaga un mercredi par la route, le candidat se présente le lundi matin à 7h 30. Après l’accueil, il lui fut montré un guichet où il devrait attendre qu’on l’appelle en utilisant le système de sonorisation incorporée à la salle d’attente pour une éventuelle interview.

Le dossier du candiat fut oublié ou ignoré car à 12h 15 tous les autres demandeurs avaient quitté la salle, leurs dossiers ayant été traités. Le staff avait pris sa pause et c’est un élément de la sécurité qui demanda au candidat burkinabè pourquoi il reste seul dans la salle devant tous les guichets fermés ? Au vu du reçu de versement des frais de visa qui datait du 19 Janvier, les personnes en charge ont été interpellées par la sécurité au sujet de la présence de ce dernier client qui attendait toujours. A 13h, on sortit le dossier et promit d’émettre le visa en cinq minutes. En effet, à 13h 30, un visa étudiant fut remis à l’intéressé qui devrait encore prendre la route du Faso puis du Royaume-Uni. Arrivé le 1er mars à l’aéroport de Gatwick, l’officier d’immigration a demandé pourquoi on a annulé le visa C-Visit en janvier ? L’étudiant a répondu que l’argument avancé était que le visa visit ne correspondait pas pour faire des études. L’officier (elle) a donc décidé de vérifier cette réponse à la source en consultant ses archives et revint cinq minutes plus tard confirmer que l’information était correcte et cacheta le passeport.

Si telle est la démarche de tout étudiant (e) burkinabè qui veut se rendre au Royaume-Uni pour y étudier, il y a lieu que nos autorités politiques ( Affaires étrangères, Education, Economie et des Finances...) prennent une démarche appropriée pour rapprocher le Royaume-Uni au pays des hommes intègres. Cela pourrait passer par la négociation d’ouverture d’un british council au Burkina Faso et pourquoi pas une ambassade à Ouagadougou pour éviter un tel calvaire, et très souvent des humiliations. Cette suggestion qui vaut une proposition est fondée si vous considérez que l’anglais devient un "must" dans la Technologie de l’Information et de la communication (TIC). Domaine pour lequel le Burkina a exoneré les taxes de douane pour 2009. Les ministres des enseignements peuvent aussi considérer l’anglais comme une seconde langue en plus des langues nationales comme le français et l’arabe dans l’Enseignement de base.

Si le Ghana voisin qui est anglophone a une Ambassade française et que son système éducatif met l’accent sur le français depuis ces dernières années et que bon nombre de jeunes burkinabè étudient au Ghana, quoi de plus normal pour le Burkina Faso d’avoir à négocier une ambassade britanique à Ouaga pour servir les pays limitrophes au regard de son avantage géographique. Les étudiants burkinabè ont besoin d’un tel cadre politique pour émerger et contribuer au développement socio-économique du pays. Laissés à eux-mêmes, très peu pourront franchir ses obstacles administratifs et diplomatiques dans un monde stéréotypé. L’étudiant dont il est question ici visite le Royaume-Uni régulièrement depuis trente (30) ans et offre de l’hospitalité à des dizaines de Britanniques qui visitent le Burkina chaque année. Il arrive même que plusieurs d’entre eux reçoivent le visa à l’aéoroport de Ouagadougou.

La société civile et les résaux d’ONG et d’Education pourraient appuyer une telle initiative de la politique de l’Etat en faveur des jeunes garçons et filles qui veulent maîtriser l’anglais et apporter leur contribution au développement du Burkina. On peut se demander pourquoi tout cela est arrivé à cet étudiant burkinabè ? Il se pourrait que Dieu l’ait voulu pour attirer l’attention de nos autorités à développer des échanges avec le Royaume-Uni au bénéfice de la génération montante et rehausser l’image du pays des homme intègres. L’étudiant qui a vécu cette expérience n’est autre que l’auteur de cet article.

- Pasteur Philippe Ouédraogo Directeur Exécutif de l’Association évangélique d’appui au développement. Doctorant en éducation Chevalier de l’Ordre du Mérite

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