Actualités :: CRISE A TOTAL BURKINA : Le travail reprend

Après 23 jours de grève, les travailleurs de Total Burkina S.A reprennent le travail ce matin après avoir obtenu à l’issue des négociations avec la direction générale de la société, un certain nombre d’acquis. Il s’agit, entre autres, de l’abandon des sanctions administratives à l’encontre des travailleurs grévistes, de l’examen et de l’adoption d’une grille salariale et indemnitaire au plus tard le 30 septembre prochain. Mais le désaccord reste entier sur la réintégration du porte-parole des délégués, licencié, Yacouba Ouédraogo, à qui Total propose toujours 36 mois de prise en charge pour son licenciement.

Yacouba Ouédraogo a-t-il été sacrifié ? C’est la question noeudale autour de laquelle les échanges se sont menés au cours de la conférence de presse convoquée par la Confédération générale du travail du Burkina Faso (CGTB) le samedi 16 mai dernier à la Bourse du travail de Ouagadougou. Prévue pour 16h, c’est finalement une heure plus tard que les choses sérieuses débuteront. Et pour cause, les négociations entre les travailleurs assistés de plusieurs responsables de la CGTB et la direction de Total Burkina ont repris le vendredi 15 mai et se sont achevés dans la soirée du samedi 16 mai pour aboutir à un protocole d’accord.

"Nous allons sauver l’essentiel", a plusieurs fois martelé le 2e secrétaire général adjoint de la CGTB, Bassolma Bazié. Pour lui, la lutte des travailleurs a été héroïque et c’est pourquoi ils ont réussi à faire reculer la direction générale de Total Burkina S.A. Ainsi, une grille salariale et indemnitaire sera examinée et adoptée au plus tard le 30 septembre avec effet à compter du 1er octobre 2009. Mieux, selon Yacouba Ouédraogo, Total Burkina ne voulait pas entendre parler d’accord d’entreprise parce que cela existe seulement en France. Mais avec les négociations, ils ont consenti à examiner et à adopter un outil de gestion des ressources humaines conformément à l’esprit du code du travail burkinabè sous l’assistance de la direction générale du travail au plus tard le 30 septembre 2009. "En 50 ans de présence au Burkina, c’est la première fois qu’on aura un texte qui régira les rapports entre les travailleurs et la direction générale de Total Burkina" a confié Yacouba Ouédraogo.

"Je n’ai pas été sacrifié"

Pour tout cela, le porte-parole des délégués du personnel, licencié depuis le 23 mai dernier, a indiqué qu’il n’a pas été sacrifié et a félicité d’ailleurs ses camarades (certains n’avaient jamais fait un seul jour de grève) pour leur détermination. Mieux, il est convaincu que sa réintégration sera un acquis, tôt ou tard. Pour la CGTB, il n’y a pas de doute, la lutte va continuer pour aboutir à une solution sur ce point. Toutes les initiatives seront menées à cet effet sur le plan judiciaire, administratif et aussi par des actions de lutte. La CGTB n’exclut pas de saisir l’Organisation internationale du travail (OIT) pour faire respecter la convention n°87 de l’organisation sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948).

Le cas de Yacouba Ouédraogo vient d’ailleurs s’ajouter à celui des délégués de Brakina licenciés depuis 1994 et pour lequel la Cour suprême avait demandé à l’Etat de contraindre la société à les reprendre. Hélas, dira un responsable syndical de la CGTB, l’Etat n’est pas en mesure de se faire respecter. Le 2e secrétaire général adjoint de la CGTB, Bassolma Bazié, lui, dira que le Burkina est toujours colonisé au vu des agissements des responsables de Total Burkina qui semblent défier les autorités burkinabè. A ce propos, il dit avoir constaté que la fermeté du ministre en charge du travail, Jérôme Bougouma par rapport à un traitement juste et légal du dossier Yacouba Ouédraogo, s’est ramollie au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise.


Les points d’accord à l’issue des négociations

1 - Les points d’accord à exécuter immédiatement

- l’abandon des sanctions administratives à l’encontre des travailleurs qui ont observé le mot d’ordre de grève depuis le 24 avril 2009
- La rédaction d’un procès-verbal de constat par poste de travail occupé par des intérimaires et signé par un huissier de justice, le titulaire du poste et la direction générale de Total Burkina S.A
- la levée du mot d’ordre de grève et la reprise du travail pour compter du lundi 18 mai 2009

2 - Les points d’accord à court terme

- l’examen et l’adoption de la grille salariale et indemnitaire au plus tard le 30 septembre avec effet à compter du 1er octobre 2009
- L’examen et l’adoption d’un outil de gestion des ressources humaines conformément à l’esprit du code du travail burkinabè sous l’assistance de la direction générale du travail au plus tard le 30 septembre 2009
- l’ouverture d’une discussion pour l’amélioration de la prime de résultat pour compter du budget 2010 en ligne avec la performance de l’entreprise
- la création d’un cadre de dialogue social entre la direction générale de Total Burkina S.A et les représentants des travailleurs.

Par Dayang-ne Wendé P. SILGA

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