Actualités :: ENOK KABORE METEOROLOGIQUE : "Les forgerons ont une technique de maîtrise (...)
Enok Kaboré

La foudre est une notion qui échappe à l’entendement du commun des Burkinabè. Plusieurs interprétations sont faites à ce sujet. Pour certains, elle peut s’expliquer scientifiquement, tandis que d’autres pensent qu’elle est tributaire de forces mystiques. Pour permettre aux Burkinabè de mieux comprendre le phénomène, à l’orée de la saison des pluies, notre quotidien a rencontré Enok Kaboré, chef du centre météorologique principal.

"Le Pays" : Comment peut-on définir la foudre ?

Enok Kaboré : La foudre est un phénomène complexe qui consiste en une série de décharges électriques intenses et lumineuses. Ces décharges pouvant avoir lieu entre le nuage et le sol ou à l’intérieur d’un même nuage.

Quel est le mécanisme de formation de la fourdre ?

Le phénomène est observé en temps d’orage pendant lequel le nuage générateur de l’orage appelé cumulonimbus est constitué à sa partie supérieure de cristaux de glace qui est chargée positivement, comme le sol, tandis que sa partie inférieure est chargée négativement. Les deux types de charges électriquement opposés sont fortement attirés l’un vers l’autre. Au bout d’un moment, la couche d’air intermédiaire, isolante ne peut plus empêcher les charges de se rejoindre, et une charge électrique a lieu. Les charges négatives dans la partie basse du nuage se déplacent vers les charges positives de la terre selon un parcours aléatoire en zigzag appelé traceur par bonds qui met environ 1/100e de seconde pour arriver au sol avec une vitesse moyenne de 200 km/h.

Quels sont les dangers liés à la foudre ?

Les éclairs qui accompagnent la foudre sont très dangereux. Ils déclenchent des ondes de courant, de chaleur, de pression, ainsi qu’un effet électromagnétique à distance qui peuvent griller l’ensemble des appareils électriques ; incendier des maisons, abattre un arbre gigantesque ; catapulter des personnes en l’air sur plusieurs mètres.

Comment donc se protéger du phénomène ?

Par temps orageux, il est conseillé de s’abriter dans une maison ou dans une voiture ; de s’éloigner des arbres isolés, des sommets ; de ne pas se coucher à même le sol ; d’éteindre les appareils téléphoniques. Si quelqu’un perd connaissance par suite de foudroiement, le bouche à bouche peut le sauver car la décharge électrique atteind le cerveau primaire qui gouverne la motricité des poumons. Le bouche à bouche permet de soutenir l’action des poumons jusqu’à ce que le cerveau reprenne son fonctionnement normal.

Y a-t-il un procédé pour évaluer la distance d’un orage ?

Bien sûr ! Il faut tout d’abord compter le nombre de secondes qui séparent la vision de l’éclair et le bruit du tonnerre. Ensuite, diviser le nombre obtenu par 3. Alors vous aurez la distance qui vous sépare de l’orage en km.

On dit aussi que les forgerons maîtrisent le phénomène de la foudre. Que dites-vous à ce sujet ?

Quand il y a un foudroiement, on leur fait appel avant que quiconque ne se présente sur les lieux. J’en ai déjà vu. De toute façon, je suis avant tout un Africain. Les forgerons ont une technique de maîtrise de la foudre dont eux seuls ont le secret.

Parlons à présent de pluviométrie. Peut-on dire à partir des pluies qui sont tombées récemment que la saison hivernale s’est installée ?

Au vu de la position actuelle du front intertropical et du comportement des centres de hautes pressions des Açores et de Lybye, on peut dire que la saison des pluies est en train de s’installer.

Peut-on s’attendre à une bonne pluviométrie comme c’était le cas l’an passé ?

Le cumul pluviométrique fait dans les stations synoptiques du Burkina depuis le 1er mars jusqu’à la première décade de mai donne un minimum de 1,4 mm à Dori et un maximum de 105,5 mm à Gaoua. Si cette situation est comparée à la même période en 2008, on constate une amélioration des quantités. Je voudrais ajouter que des dates favorables de semis ont été communiquées par le service agrométéorologique du Burkina. Elles sont à titre indicatif : du 1er au 15 mai pour la région du Sud-Ouest ; du 16 au 30 juin pour la région du Centre ; du 16 au 31 juillet pour la région du Sahel. Autres informations sur la foudre. Si l’éclair est rouge, nous avons un système pluvio-orageux. Si l’éclair est bleu, il y a présence de grêle dans la perturbation. Un éclair jaune est signe de présence de quantité de poussière dans l’atmosphère. Un éclair bleu est signe d’un air contenant peu d’humidité.

Propos recueillis par Gontran ZOUNGRANA

Le Pays

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