Actualités :: Festivités funéraires à la chefferie traditionnelle de Zourma Kita : Et de (...)

La famille royale de Zourma Kita, dans la province du Zoundwéogo a organisé la semaine dernière les festivités funèbres du chef défunt du canton, Naba Wibga. Rites traditionnels, prédications de charlatans, sortie du cheval royal et réjouissances populaires ont marqué cette manifestation trois jours durant.

Situé à quatre kilomètres de Gom-Boussougou, le canton de Zourma Kita est orphelin de son Chef depuis le 5 mai 2008, après 26 ans de règne. Selon la coutume, l’annonce de décès du chef devrait se faire 33 jours après, soit le 6 juin 2008. Les mêmes prescriptions veulent que l’organisation de manifestations funéraires soient une étape incontournable dans la couse à la succession au trône. Ce jour vendredi 1er mai 2009, alors que les travailleurs commémoraient leur journée internationale, la famille royale de Zourma Kita était plutôt en effervescence pour satisfaire à cette exigence qui ne souffre point de dérogation.

Venues de toutes parts, villages et communes environnants, des grandes villes du Burkina pour les ressortissants, les populations ont voulu vivre de visu cet événement. Entre autres rituels, il y a eu la consultation des charlatans. Déplacés pour l’occasion au palais royal de Zourma Kita, le groupe de charlatans, sous la conduite d’un maître, avaient la lourde charge de situer les contextes du décès du chef, d’informer ses descendants sur ses dernières volontés et de proposer des sacrifices pour qu’il repose en paix et aussi, pour la paix et la prospérité sur son canton. Selon les résultats de leurs expertises, le chef défunt serait content de sa descendance. Ils ont également relevé que ce dernier s’est engagé à soutenir son futur successeur dans ses missions.

Le refus de sortir du cheval royal suscite des commentaires
Le clou de la manifestation du jour est ce que l’on appelle communément la sortie du cheval du chef. Rituel plein de sens, selon les dépositaires des savoirs traditionnels, la sortie du cheval est le point d’attraction des hôtes. Vers 15h, ces derniers ont pris d’assaut la cour royale et la devanture du palais pour vivre en direct la sortie du cheval. Un groupe de notables, enfermés dans l’écurie plus de deux heures durant, s’attèlent à préparer le cheval.

Après l’avoir habillé d’un tapis multicolore au rouge dominant, le cheval est recouvert d’une multitude de billets de banques de coupures diverses : 1000F, 2000F, 5000F et quelques billets de 10 000F. Avant la sortie du cheval, un autre groupe procède à un sacrifice sur un chien juste à la porte principale du palais. A sa sortie, le cheval, qui est précédé des veuves, courbées avec de petites calebasses à la main et avançant à marche de canard, se dirige tout d’abord vers la case de la première veuve du chef. De là, direction la porte principale pour la sortie au grand dehors. L’ambiance monte d’un cran. Les princes et princesses, facilement reconnaissables à l’uniforme cousu pour la circonstance crient, applaudissent en accompagnant les pas du cheval. Les tams-tams redoublent de sonorité et les notables parlent dans une langue dont la compréhension est réservée à une certaine classe.

A quelques mètres du portail, le cheval mit fin à son avancée. Cette situation aurait été prédite, depuis le matin par une ‘voyante’ qui était aux côtés des hommes. Comme solution, elle avait recommandé de donner de la bière de mil au cheval ; ce qui fut fait mais sans succès. Après une troisième négociation, la dernière prévue par la tradition, il fallait concéder au cheval son refus de sortir et le raccompagner à son écurie. Et voilà repartis les commentaires sur ce refus. Selon les explications d’un courtisan, le refus du cheval signifie que le chef souhaiterait encore vivre parmi les siens. « Il n’est pas content de partir nous laisser, c’est pourquoi il a refusé de sortir », a expliqué notre interlocuteur.

Qu’à cela ne tienne, les organisateurs estiment que tout s’est bien passé, en témoignent, selon eux, les prédications des voyants. Cette cérémonie marque alors une évolution considérable vers la désignation d’un nouveau chef. Selon cette chefferie, la succession se fait de père en fils, mais le neveu ou le frère du chef peuvent aussi prétendre, l’essentiel étant de répondre aux autres critères de désignation.

Zackaria BAKOUAN

Sidwaya

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