Actualités :: Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

Les travailleurs de Total Burkina SA, soutenus par la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), des gérants de stations-service, des commerçants, etc ; ont effectué, samedi 9 mai 2009 à Ouagadougou, une marche de protestation contre leur direction générale.

La marche de protestation des travailleurs de Total Burkina SA a mobilisé des centaines de manifestants, le samedi 9 mai 2009. Outre les travailleurs de Total Burkina, qui attendent toujours la satisfaction de leur plate-forme revendicative, surtout la réintégration de leur délégué principal, Yacouba Ouédraogo, il y avait parmi les marcheurs, des gérants de station, des commerçants etc. La Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) a également soutenu la marche. La marche a abouti à la remise par le représentant de la CGTB et les délégués du personnel de Total, d’une lettre de protestation à la direction générale de la société.

A l’issue de la marche, s’est tenue une assemblée générale. Le point de ralliement des marcheurs a été la Bourse du travail de Ouagadougou, devant laquelle les manifestants ont débuté la marche aux environs de 10h 30 mn. Les marcheurs ont battu le pavé de certaines artères de la capitale sur une distance d’à peu près cinq kilomètres. Ils ont chanté, crié, scandé des slogans. Pendant que certains brandissaient des pancartes, d’autres tenaient des banderoles sur lesquelles, on pouvait lire, entre autres, " Unis pour la défense de nos droits", "Non à l’intimidation des travailleurs par la direction générale", "Non à l’impérialisme de la direction générale de Total Burkina". De la Bourse du travail, les marcheurs ont rejoint le rond-point des Cinéastes avant d’emprunter l’avenue de la Nation pour passer devant la maison du Peuple. Leur parcours s’est poursuivi sur l’avenue Yennenga (l’avenue Kwamé N’krumah étant déclarée zone rouge).

Malgré leur détermination, les marcheurs ont été stoppés au niveau du croisement de l’avenue Yennenga et de l’avenue de la Cathédrale par un important détachement de la Compagnie républicaine de la sécurité (CRS) qui empêche les manifestants d’atteindre le siège de Total Burkina, à moins de 500 mètres sur le côté gauche. Après une brève négociation, seuls les délégués du personnel et quelques journalistes ont été autorisés à accéder au siège de Total Burkina. Les autres devaient attendre. La plupart des journalistes qui voulaient être témoins de la remise de la lettre de protestation ont été purement et simplement refoulés par les forces de sécurité. Qu’à cela ne tiennent, après la remise de la lettre de protestation, les délégués ont rejoint le groupe et la marche s’est poursuivie avec la même détermination et la même ferveur. De l’avenue de la Cathédrale, les manifestants ont rejoint la Bourse du travail où a eu lieu l’Assemblée générale (AG) extraordinaire. L’occasion a été donnée de livrer le contenu de la lettre de protestation. Au cours de l’AG, la CGTB, par la voix du 2e secrétaire général adjoint, Bassolma Bazié, a remercié les marcheurs pour leur "mobilisation sans faille".

Il a ensuite lu la lettre de soutien de la CGTB aux travailleurs de Total Burkina, celle de l’union locale du Grésivaudan adressée au ministre du Travail et de la Sécurité sociale du Burkina Faso. Dans les deux déclarations, il ressort que la lutte des travailleurs de Total Burkina est juste et légitime. Par conséquent, la Confédération générale des travailleurs demande à la direction générale de Total, d’une part, et aux autorités burkinabè d’autre part, de prendre les dispositions nécessaires pour une sortie de crise à Total Burkina.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)


Contenu de la lettre de protestation remise à la direction générale de Total Burkina

Objet : Lettre de protestation

Monsieur le Directeur Général,
Depuis le 26 mai 2008, nous avons adopté et déposé une plate-forme revendicative qui comprend deux points :

1. Adoption d’une grille salariale,

2. Mise en place d’un accord d’entreprise.

Suite à votre volonté manifeste de ne pas examiner les points de notre plate-forme revendicative, d’abord par un mutisme puis par des propos dilatoires et des délais non respectés, vous avez contraint le personnel à observer un sit-in de 5 heures le 27 mars 2009 pour attirer votre attention sur nos conditions de vie.
En réponse à ce sit-in, vous avez choisi la voie de l’intimidation et de la répression dans l’objectif de museler l’intégrité et la liberté syndicale burkinabè à travers Total Burkina.
Ainsi donc, vous vous êtes enorgueilli en procédant au licenciement de notre délégué porte-parole tout en lui reprochant entre autres, des propos mensongers et diffamatoires qui n’en étaient pas, alors que vous en faites actuellement usage dans vos déclarations à la presse.

Malgré les tentatives de conciliation engagées d’abord par monsieur le directeur général du travail puis par Madame le Secrétaire Général du ministère du Travail ensuite par monsieur le Ministre du Travail en personne, vous êtes resté stoïque et intransigeant sur votre position de répression illégale.
Nous notons que la Direction de Total Burkina, loin de rechercher des solutions réelles pour le règlement de cette crise, a procédé à l’installation de nouveaux personnels venant de la France, du Cameroun et d’une société locale (Intérim Burkina) gérée par un Français, Monsieur Jean-Louis Serre Combe.

Nous voulons par la présente exiger la réintégration sans délai et sans conditions de notre porte-parole Yacouba Ouédraogo afin, non seulement de faire valoir notre droit de choisir librement nos représentants et notre porte-parole mais aussi de sauvegarder notre outil de travail commun qu’est Total Burkina.
Soyez rassuré, Monsieur le Directeur Général, de notre ferme détermination pour la résolution pleine et entière de nos doléances.

Le Bureau

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