Il est 9h quand notre équipe arrive devant le poste de contrôle du grand marché. La barrière empêche tout véhicule de franchir ce qui est désormais devenu une rue piétonne. Ce n’est pas la grande foule en ce premier jour d’ouverture au public. Le marché a été plutôt pris d’assaut par des commerçants retardataires, qui pour renforcer la sécurité de son échoppe, qui pour terminer la mise en place de son ameublement .
Les plus actifs sur le site du marche ce 9 mai étaient plutôt les menuisiers. Dans tous les couloirs et les allées, ils sont omniprésents. Abdoulaye Alassane est l’un d’eux . Il a eu un contrat pour fabriquer les étagères d’une librairie : "c’est le seul que j’ai à faire pour le moment, mais je vais prospecter d’autres" nous lance-t-il en souriant. Certaines allées sont jonchées de planches et le bruit des scies et des coups de marteau se perdent dans les décibels de la sono des équipes Jumbo. L’équipe d’animation de cette structure a réussi a capter les quelques rares clients ou plutôt curieux venus en repérage. Ce 9 mai est effectivement une journée de repérage pour de nombreuses personnes.
Mariam Ouédraogo est une de ces personnes. Elle tient un papier sur lequel est marqué un numéro. Elle demande à un commerçant qui est à côté d’elle si son numéro correspond bien à celui qui est marqué sur le front de la boutique. Elle pousse un ouf de soulagement quand son interlocuteur le lui confirme « Depuis ce matin je cherche ma boutique j’étais en bas avant, cette fois on m’a attribué une place en haut ». Elle a un double soulagement d’autant qu’elle se retrouve dans le bloc des vendeurs pagnes et de produits vestimentaires. C’est le cas également de Tinoaga. Il a retrouvé sa même boutique. Seul le numéro a changé. Il a désormais le numéro 5B2 244 contre 5B2 207. C’est l’un des rares à avoir déjà installé son commerce. Lui n’attend plus que les anciens clients qui n’auront aucune peine à le retrouver.
Moumini Ouédraogo et ses fils sont quant à eux dans une colère indescriptible. Il mène pratiquement le guet devant son ancienne échoppe. Située à l’angle d’un carré de boutiques, c’est un endroit stratégique pour capter des clients. Sa nouvelle attribution est à 50 mètres de là dans un couloirs sombre. Le vieux anticipe déjà sur la fréquentation de son business. Il faut dire qu’il a l’expérience du marché. Ses premiers pas dans ce marché datent de 1960. Il a connu les premiers travaux de 1988 puis le Rood woko moderne de 1998. Des litiges en perspectives donc à gérer pour l’équipe de Souad Sondé, directeur du marché. Cette équipe est à pied d’œuvre depuis le 16 avril, date de l’ouverture officielle afin que chaque attributaire puisse s’acquitter du loyer et de la caution avant son installation.
Les litiges
Il y a en, a confirmé le directeur. Sont de ceux là, de nombreux attributaires autrefois dans la zone des légumes ou des bouchers. Ils ont été recensés comme tels, alors que beaucoup avaient transformés leurs étals à d’autres fins. Mais le directeur reste rassurant. Les différents cas seront examinés en vue d’y trouver des solutions idoines .Peut être que les membres de l’association des producteurs et vendeurs d’objets d’art. trouveront-ils satisfaction ? Eux qui se plaignent de n’avoir pas eu de place dans le Rood woko new look.
Par Abdoulaye TAO et Gontran ZOUNGRANA
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