Le ministère de la Santé et ses partenaires dont l’OMS ont animé une conférence de presse sur la grippe porcine, le 30 avril 2009 à Ouagadougou. Aucun cas suspect n’a été notifié au Burkina Faso, mais les autorités sanitaires affirment que les dispositifs sont mis en place pour faire face au cas où cette grippe apparaîtra.
La grippe porcine tantôt dénommée grippe mexicaine, américaine, est désormais baptisée par l’OMS, la grippe A/H1N1. Selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Adama Traoré, aucun cas suspect de cette maladie n’a été notifié au Burkina. Aussi, ajoute-t-il, le Burkina a mis un dispositif en place pour faire face au cas où la maladie surviendrait.
Il s’agit du renforcement de la surveillance épidémiologique dans des formations sanitaires et les points d’entrée, notamment les aéroports, de l’organisation d’une réunion élargie aux autres départements ministériels afin de mettre en place un dispositif d’urgence de prévention et de contrôle. Egalement, parmi les dispositions prises, il y a l’élaboration d’un plan de contingence pour faire face à d’éventuels cas de grippe dus au H1N1 et la constitution d’un stock d’antiviraux avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Ces mesures permettront de renforcer le dispositif et le plan déjà élaboré par notre pays dans le cadre de la prévention et la réponse à la grippe aviaire dont la gestion a été efficace, ce qui a permis le contrôle rapide des premiers foyers qui ont été détectés", rassure le secrétaire Adama Traoré.
Les premiers cas de la grippe A/H1N1 ont été notifiés au Mexique. Les pays les plus touchés sont le Mexique et les Etats-Unis. A la date du 29 avril 2009, 148 cas ont été confirmés dans 10 pays dont 8 décès. Le virus se propage rapidement. Et beaucoup de pays sont atteints (15 pays au moins avec 390 cas…). La grippe A/H1N1, menace le monde entier. Elle est une pandémie imminente. Et les experts de l’OMS au Burkina qui ont co-animé la conférence de presse ont expliqué que l’alerte à cette maladie est actuellement au niveau 5 sur une échelle de 6.
Cela vise à éveiller l’attention de la communauté internationale pour limiter la propagation du virus A/H1N1. Aucun pays n’est à l’abri de cette maladie et l’OMS recommande que les pays renforcent leur système de surveillance épidémiologique. Le continent africain commence aussi a enregistrer des cas suspects : deux en Afrique du Sud et un au Bénin un pays frontalier au Burkina.
Toutefois, le secrétaire général du ministère de la Santé recommande à la population burkinabè de ne pas céder à la panique. "Aucun cas n’a encore été notifié au Burkina et le dispositif de surveillance sera renforcé sur la détection précoce d’éventuels cas et leur prise en charge", a déclaré Pr Traoré.
En cas de voyage dans un pays ayant déclaré des cas confirmés ou suspects, les spécialistes conseillent de prendre des mesures suivantes : éviter les lieux de rassemblement public, respecter les règles d’hygiène élémentaire (lavage soigneux et régulier des mains, aération des pièces). Au retour du voyage, il faut prendre contact avec un spécialiste de la santé si des symptômes de grippe apparaissent dans les sept jours. Les symptômes ou manifestations cliniques de la grippe A/H1N1 ne sont pas spécifiques et s’apparentent à ceux d’une grippe classique.
Il s’agit de fièvre, de toux, d’écoulement nasal, de douleurs articulaires et/ou musculaires (courbatures), de fatigue, etc. A ces signes s’associent parfois la diarrhée et des vomissements. "La grippe dite porcine due au virus H1N1 ne se transmet pas en mangeant de la viande du porc, le virus ne survit pas à la cuisson, il est détruit à une température de 70°c. La transmission se fait en respirant les gouttelettes contenant le virus émises par un sujet malade lors de la toux ou de l’éternuement", ont conclu les animateurs de la conférence de presse, composés des autorités du ministère de la Santé et des experts de l’OMS au Burkina.
Boureima SANGA
Comment prévenir la maladie ?
En attendant, les symptômes sont une fièvre élevée, des difficultés respiratoires, une baisse de l’appétit et des courbatures, assez similaires à ceux de la grippe saisonnière qui tue chaque année dans le monde entre 250 000 et 500 000 personnes. La grippe A/H1N1, qui touche essentiellement « des jeunes adultes en bonne santé », selon les autorités mondiales de la santé, se transmet par voie respiratoire, d’homme à homme, mais pas en mangeant de la viande de porc.
A l’heure actuelle, le port du masque, le lavage des mains et la limitation des déplacements restent pour l’instant les seules recommandations des autorités sanitaires afin d’éviter la contagion, car l’isolement, voire la mise en quarantaine, n’est pas envisageable à l’échelle d’un pays.
D’autant que les informations sont encore contradictoires. « De quoi sont réellement morts les patients mexicains ? », s’interroge un médecin. Le vaccin actuel contre la grippe est-il efficace en tout ou simplement en partie ? « Il reste que le dépistage précoce est important pour un meilleur traitement, cela s’est vérifié aux Etats-Unis », explique la directrice de l’Institut de veille sanitaire (INVS) en France. Une chose est sûre, les spécialistes restent très prudents à propos de ce virus mortel au Mexique et, semble-t-il, bénin aux Etats-unis.
Il est très rare de mourir du virus de la grippe. « Les malades meurent de complications bactériennes », précise le professeur Flahault, directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Ce fut le cas des morts de la grippe espagnole en 1918. Quelle que soit la réponse à toutes ces questions, la priorité est encore et toujours d’éviter que ce virus ne se propage.
Source : MFI
Sidwaya
