Accusé de vol dans la nuit du jeudi 26 mars 2009, un jeune nommé D.O a été grièvement blessé par des habitants du quartier Nonsin au secteur n°10 de Ouagadougou. Il échappera à la mort grâce à l’intervention d’un militaire.
Rotule brisée, bras fracturé, l’œil droit enflé, visage tuméfié, de nombreuses contusions sur le corps, des blessures sur la tête...Tel est l’état dans lequel le jeune D. O, vulcanisateur de son état, résidant au secteur n°9 a été retrouvé, le vendredi à l’hôpital.
Ses deux grands frères venus nous raconter la mésaventure de leur jeune frère étaient toujours sous le coup de l’émotion, de la colère.
Parti récupérer de l’argent qu’un client lui devait, D.O ne pouvait pas s’imaginer qu’il allait vivre un enfer. En effet, après avoir encaissé son dû, sur le chemin de retour, il marqua un arrêt devant une cour pour ramasser une pièce d’argent tombée. C’est alors qu’il sera accusé de vol par le propriétaire de la cour, un certain "Naba". Celui-ci muni d’un pistolet et d’un bâton, alerta le quartier. Et sans laisser au petit le temps de s’expliquer, les bastonnades commençèrent. On lui refusa tout, même sa demande d’appeler son père par téléphone.
La scène se déroule non loin de la courbe sur les deux voies qui vont des rails au marché de Baskuy.
La foule décida de l’amener loin des concessions pour le tuer. Non loin des rails, racontent les frères de D.O, il sera ligoté à un poteau électrique. A partir de ce moment, tous les coups étaient permis. Très bien connu à la mosquée du secteur n°9 pour sa dévotion, D.O sera sauvé d’abord parce que ses bourreaux n’ont pas trouvé de l’essence pour enflammer les pneus qu’on a disposés autour de lui, mais surtout parce qu’un militaire est passé par là.
La police viendra par la suite, de même que les sapeurs-pompiers. La victime sera retrouvée le vendredi 27 à l’hôpital dans un piteux état.
Afin de chercher à comprendre ce qui s’est réellement passé, les parents se sont rendus au domicile de l’accusateur (le nommé Naba).
Mais ils y seront très mal accueillis. Ils ont même rencontré l’hostilité des jeunes du secteur qui voulaient en découdre avec eux.
Depuis, une plainte a été déposée à la gendarmerie et le procureur a été saisi de l’affaire.
Voilà une affaire qui pose à nouveau le problème de la vindicte populaire dans les quartiers. Combien sont-elles les personnes mortes dans de pareilles situations ?
Sidgomdé
Sidwaya
