Cela est loin d’être de la fiction, puisque c’est un fait réel : l’artiste-comédien bobolais F.S alias Siriki, révélé au public grâce à la série télévisée “Les Bobodioufs”, a eu maille à partir avec la justice (voir Sidwaya n° 6384 du 18 mars 2009). Il est poursuivi avec A.C. alias “Caporal”, son complice pour vol de moutons et recel de bidons d’huile, des accusations dont se serait bien passé le comédien à l’humour décalé.
Les deux accusés qui écumaient le secteur n° 17 de la ville, ont été reconnus coupables des faits à eux reprochés. F.S, absent à l’audience du 20 mars 2009, a été condamné en premier ressort par le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso à une peine d’emprisonnement de 12 mois avec sursis. Son complice A.C., plusieurs fois condamné pour vol et escroquerie, a eu moins de chance : 36 mois de prison ferme. Des peines légères comparées aux réquisitions du parquet qui avait demandé 3 mois ferme contre F.S et 5 ans contre A.C. Siriki qui a écopé d’une peine d’emprisonnement avec sursis est donc sorti de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso où il était détenu depuis la commission de son délit.
Il donne la mort à son “fils”, accidentellement
O.B, un chauffeur avec 30 ans de métier a eu l’un des plus grands regrets de sa vie. En tentant nuitamment de déplacer son camion en stationnement, il a accidentellement écrasé O.Z., un de ses apprentis qui était couché sous le véhicule. Accusé d’homicide involontaire, O.B. a reconnu les faits, exprimant par ailleurs ses regrets car son défunt apprenti, fils de son meilleur ami, était comme son propre fils. Le parquet relèvera tout de même qu’avec l’expérience de l’accusé dans la conduite, il aurait pu savoir que les apprentis ont l’habitude de se coucher sous les véhicules, la nuit et éventuellement, éviter le drame. “Il y a donc eu négligence de O. ”, selon le parquet qui a requis 3 mois de prison avec sursis contre lui. Le tribunal retiendra 6 mois de prison avec sursis contre le chauffeur. Le père du défunt a été prié de se référer à l’assureur du véhicule pour les modalités d’indemnisation.
Un procureur qui prend parti pour l’accusé
S.O, veilleur de nuit a été assigné en justice par son patron T.D. pour vol d’un carton de carreaux et des planches. A la barre, S.O. reconnaît les faits en précisant avoir agi ainsi parce qu’il ne perçoit pas un rond depuis deux ans qu’il travaille avec T.D. à raison de 20 000 F CFA, le mois. Le parquet qui, d’ordinaire, défend l’accusation a soutenu que l’accusé a été contraint de voler par “nécessité vitale ” parce que ne recevant rien de son patron et ne saurait dans ce cas être tenu responsable des faits de vol. Lequel patron a été bien inspiré de n’avoir pas assisté au procès, car le ministère public a émis l’éventualité de le poursuivre pour surexploitation de son employé, lui qui se disait plutôt victime de vol. Le tribunal a néanmoins reconnu S.O. coupable des faits et l’a condamné à 3 mois de prison avec sursis.
Le mensonge a alourdi sa peine
B.I. est revenu devant le juge après une précédente condamnation pour vol de chaises. Les circonstances sont à peu près les mêmes cette fois encore : vol de 4 chaises et de portes métalliques. Mais c’est surtout l’inconstance du prévenu qui a marqué le tribunal. Contrairement à sa première déposition, il soutient n’avoir jamais volé, mais dit qu’il n’a fait qu’accompagner l’auteur réel du vol pour vendre son butin. Qualifié “ de passionné du mensonge ”, le parquet requerra à l’encontre de B.I, 6 mois de prison ferme. Le tribunal a suivi la réquisition du ministère public. Les objets volés ayant été retrouvés B.I. aurait pu bénéficier de circonstances atténuantes, mais son inconstance a alourdi sa peine.
Rassemblés par Mahamadi TIEGNA
Sidwaya
