Les populations de Manga se sont réveillées, le 12 mars dernier, dans la stupeur. Et pour cause, un bébé jeté dans les WC de la mission catholique. Rosalie, une dame, la quarantaine bien sonnée, qui, à la sortie de la messe de 6h, a été alertée par des cris du bébé du fond d’une latrine où elle s’apprêtait à faire ses besoins. Situé dans l’enceinte de l’église catholique, le wc du crime est à environ une dizaine de mètres de la grotte qui abrite la Vierge Marie. Paniquée, Rosalie fera appel à un coreligionnaire qui viendra confirmer ses soupçons.
Quelques heures plus tard, les cris du bébé s’estomperont et l’on devine déjà la situation : il est certainement mort. Mais comment aurait-il pu résister dans cette fosse qui ne contient que du dioxyde de carbone ? Par la suite, les pensionnaires de la mission seront saisis et les forces de sécurité interpellées. Impuissants face à cette situation, les pandores de Manga feront donc appel à la brigade nationale des sapeurs-pompiers de Ouagadougou.
Deux heures après, une équipe de 5 pompiers conduite par le sergent-chef Amadou Congo arrive sur les lieux et se met à la tâche. Mais mission difficile pour les soldats du feu, compte tenu de la profondeur et de la largeur de la fosse recouverte d’une dalle unique. Après deux heures de vaine tentative, les pompiers se rendront compte de leur incapacité à faire sortir le corps. « Le cadavre s’est certainement posé au fond de la fosse, il faudrait attendre la putréfaction pour que le corps remonte », commente-t-on sur les lieux. Pour le chef de mission de la BNSP, « les conditions de réalisation de la fosse ne sont pas favorables à des opérations spécifiques ».
Pour le curé de la paroisse et vicaire général du diocèse, l’abbé Jacob Ouédraogo, « selon les spécialistes, nous devons prendre patience jusqu’à ce que le corps se fasse voir pour faire la vérité. Ce serait à la fois abominable et criminel qu’une mère se décide de se détacher de son enfant de cette façon ». En attendant, les interrogations et les supputations se poursuivent de plus bel. Pourquoi cette mère a-t-elle choisi de jeter sa propre progéniture dans une fosse septique ?
Pourquoi a-t-elle choisi de commettre son crime dans un lieu saint, le wc de la mission étant situé à une dizaine de mètres de la grotte de la Vierge Marie ? Traumatisée par ce qu’elle a vécu, Rosalie, le témoin, ne peut sécher ses larmes.
Dans la foule, les femmes ne décoleraient pas et disaient tout le mal de l’auteur du crime. En tous les cas, le commissaire central de la police de Manga, M. Millogo est à pied d’œuvre sur l’enquête.
Comme première piste, selon nos sources d’information, il aurait pris attache avec les responsables d’établissements secondaires et les centres de santé. Cette situation est une interpellation sur l’éducation, la sensibilisation sur le caractère sacré de la vie humaine.
Sidgomdé
Sidwaya
