La situation géographique du Burkina favorise la survenue de la méningite. Comme les années passées, le pays entre dans la période de prédilection de cette maladie. Dans la région du Nord, qui compte 5 districts sanitaires, des cas ont été enregistrés avec parfois des décès. Est-on déjà en situation d’épidémie ? Quelles sont les précautions prises pour parer à toute éventualité ? En vue d’avoir des réponses à ces questions et à d’autres, nous avons rencontré le docteur Moussa Dadjoari, directeur régional de la Santé du Nord.
"Le Pays" : Faites-nous l’état actuel de la méningite dans la région du Nord.
Docteur Moussa Dadjoari : Il faut dire qu’un peu partout, à l’image des autres régions dans le pays, la région du Nord connaît des cas de méningite. Durant toute l’année, nous avons des cas et des décès. Cela s’explique par la situation géographique du pays dont le climat est favorable à l’éclosion de la méningite. En matière de surveillance épidémiologique de la méningite, nous avons ce qu’on appelle des seuils. Il y a le seuil alerte à partir de 5 cas pour 100 000 habitants.
Pour le seuil épidémique, il faut 10 cas pour 100 000 habitants en une semaine pour dire qu’on est en épidémie. Pour le moment, il n’y a pas d’épidémie de méningite dans la région du Nord ; la situation est sous contrôle, il n’y a pas d’inquiétude. En principe, et sauf exception, on ne devrait pas connaître d’épidémie dans les 4 districts en dehors de Titao, qui n’a pas bénéficié de la vaccination, il y a 2 ans de cela.
Quelles sont les précautions prises par vos services pour faire face en cas d’épidémie ?
Vous savez que le Burkina est un pays à risque d’épidémie pour ce qui concerne la méningite. Au niveau de notre ministère, nous avons un plan de riposte et de prévention de la méningite. Il faut dire qu’en ce qui concerne la situation actuelle, il y a la vaccination sur toute l’étendue de la région, sauf le district de Titao. Mais là-bas, nous avons prépositionné les médicaments et réactivé les comités de gestion des épidémies.
Nous avons transmis aux infirmiers chefs de poste les différents protocoles de prise en charge. Je rappelle que la prise en charge est totalement gratuite. Et les médicaments peuvent être différents en fonction des structures parce qu’au niveau des formations sanitaires périphériques, il y a un médicament qui est utilisé et lorsque le patient est référé au niveau du centre hospitalier régional, il y a un autre type de médicament qui est donné. Tous ces médicaments sont gratuits.
Quels sont les conseils pratiques que vous avez pour la population ?
Comme conseils que nous pouvons donner aux populations, c’est qu’à la moindre fièvre, lorsqu’il y a des céphalées et lorsque la personne a des courbatures, il faut se présenter immédiatement au niveau de la formation sanitaire. Sur le plan individuel, il faut utiliser des crèmes pour humidifier les narines parce que c’est par là que le germe passe dans l’organisme humain. En mettant la crème, cela évite que les muqueuses ne se dessèchent et se craquellent pour donner le passage aux germes. Il faut aussi utiliser des masques de protection contre la poussière et le vent sec. Pour ce qui concerne les enfants, il faut aller directement au poste de santé pour consultation en cas de diarrhée et de vomissements accompagnés de fièvre.
Propos recueillis par Adama SINARE
Le Pays
