Mariam est une jeune fille de Koudougou qui n’avait pas échappé à l’œil du jeune fonctionnaire Narcisse qui venait d’être affecté dans la province. Mariam était une fille calme, respectueuse et sérieuse. Elle ne se mêlait jamais de ce qui ne la regardait pas.
C’est ainsi que Narcisse fit des pieds et des mains, usa de tous les subterfuges et stratèges pour conquérir le cœur de Mariam. Et c’est ce qui arriva. Elle l’accepta et deux mois à peine après leur rencontre Narcisse lui proposa de venir vivre avec lui puisqu’il vivait seul avec sa mère. Elle alla donc habiter chez Narcisse. C’est ainsi que commença cette vie à deux qui n’allait durer que trois (3) mois. Ce fut aussi trois mois de calvaire, de souffrance insupportable. Narcisse lui faisait subir toutes les misères possibles. Il pouvait disparaître de la maison pendant des jours sans laisser de traces.
Cette vie amoureuse se transforma en enfer pour Mariam. Un jour, au moment où elle faisait les cent pas dans son quartier, elle fut abordée par un homme. Il lui avoua qu’il y avait longtemps qu’il la voyait, qu’il voulait lui parler mais qu’il hésitait par peur et par timidité. Mais ce jour-là, il prit son courage à deux mains. Félix, tel est son nom. Mariam se mit à réfléchir. Elle prit la résolution de se débarrasser de Narcisse. Elle retourna chez sa mère où Félix la rejoignit pour leur nouvelle aventure. Pris de jalousie, Narcisse ne supporta pas sa séparation d’avec Mariam. A en croire les propos de son entourage, son ex-copain voulut un jour casser la gueule de Félix par jalousie.
Au vu de ce comportement incorrect, Mariam lui interdit désormais toute visite. Narcisse tenta vainement une réconciliation et se promit une belle vengeance. Un matin, il se rendit chez Mariam et la trouva endormie sur un canapé. Il sortit un couteau et la poignarda lâchement en plusieurs endroits puis prit la poudre d’escampette. Alertés par les cris de la victime qui ne put jamais se relever, les voisins avertirent la police et le criminel fut arrêté par la suite et traité comme il se doit. Cette situation déplorable nous interpelle tous. Beaucoup de relations entre garçons et filles sont généralement superficielles.
Pour une raison ou pour une autre, les jeunes gens préfèrent se fréquenter et circonscrire leur amour sur eux-mêmes plutôt que de tisser des liens durables impliquant leurs familles respectives. Ces genres de relations entretenues sans aucune lueur de sincérité, plongent souvent les plus naïfs dans le désespoir entraînant parfois des suicides ou des cas de crimes passionnels. Que les uns et les autres, devant leur incapacité à se rendre utiles et aimables, acceptent et assument autrement leurs échecs.
Kibsa KARIM
L’Hebdo
