Actualités :: Lotissements au Burkina : "Un fonds de commerce pour politiciens"

De l’avis de l’auteur du texte ci-dessous, les lotissements n’obéissent à aucune logique au Burkina sinon à celle pour les politiciens de se faire de l’argent.

Le problème de logement est de plus en plus criard au Burkina Faso et de moins en moins de solutions optimales sont trouvées. Ouagadougou 1 200 000 habitants pour 2 805 km2, Tokyo 12 900 000 habitants pour 2 188 km2. En d’autres termes, toute la population du Burkina (environ 15 millions de personnes) pourrait habiter dans la ville de Tokyo ou encore plus exactement tout le Burkina Faso pourrait habiter à Ouagadougou….si la ville était mieux aménagée. Mais cela n’est pas le cas. Et à qui la faute ? A tout le monde. Chaque maire, en prenant les rênes d’une commune, pense essentiellement aux lotissements pour pouvoir s’enrichir. On aboutit ainsi à des situations où l’on procède à des lotissements sauvages ne répondant à aucun schéma préalable, preuve que beaucoup sont en panne d’idées.

Les lotissements sont ainsi des fonds de commerce pour politiciens. Le peuple n’est pas moins responsable de cette situation, lui qui dans un comportement moutonnier demande souvent aux responsables des communes de réaliser des lotissements. Ces lieux non viabilisés deviennent par la suite un lieu de calvaire pour ces mêmes populations. Les lotissements ne sont pas la panacée pour le problème de logement. Le peuple entraîné dans un comportement moutonnier par les politiciens refuse de réfléchir.

Quelques propositions :
- inciter le pouvoir central, les communes à construire des "habitats à loyer modéré" qui peuvent être mis en location ou location-vente. Avec l’économie d’échelle, on devrait aboutir à des coûts très abordables au niveau du logement ;
- inciter l’Etat à réaliser les constructions mixtes c’est-à-dire, combiner maisons d’habitations et bureaux commerciaux et administratifs, toute chose qui devrait aboutir à la réduction de la vie chère. Travailler au centre-ville et aller dormir à Pissy ou Saaba contribue à augmenter inutilement le coût de la vie alors qu’on aurait pu avoir des logements dans un centre-ville mieux aménagé. Pire, la séparation systématique zone commerciale et zone d’habitation, qui est une forme de mimétisme de l’Occident, aboutit souvent à des situations ridicules : embouteillages tous les matins pour aller au centre-ville avec ses corollaires de gaspillage d’énergie, de temps et de bonne humeur, laissant nos maisons en proie aux voleurs.

Le soir, embouteillage pour retourner à la maison laissant le centre-ville vide pour les malfrats. La nuit, le centre-ville est bien éclairé tandis que les quartiers dits lotis sont tout simplement dans le noir. Fort de ces constats, on peut véritablement se poser des questions : existe-t-il une politique sociale de logement au Burkina Faso ? Existe-t-il une politique de ville notamment pour Ouagadougou ? Ne peut-on pas réduire le coût de la vie par une meilleure organisation de la ville ?

Salam OUEDRAOGO

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