Actualités :: Dame Perpétue en détention : Nous cherchons tout simplement à comprendre

Dans nos pays, la justice est un domaine très réservé, voire un mystère, et la majorité des citoyens ne comprennent pas grand-chose à son fonctionnement. Et c’est toujours avec joie et satisfaction que l’on voit un homme de droit, notamment le procureur, donner des explications à l’opinion publique sur certains dossiers.

La dernière sortie en date de cette institution a porté sur les cas de Salif Kossouka et de Nana Tibo. Ainsi, cette occasion a permis d’apprendre que le premier cité a eu droit à une liberté provisoire parce qu’il a un domicile fixe et que, par conséquent, on sait où le trouver.

Mais s’il y a bien une affaire qui mériterait que l’autorité judiciaire éclaire la lanterne des citoyens, c’est bien celle de l’enseignante de Kougsin, dans la province du Boulkiemdé, Mme Nana Perpétue/Kyelem. En rappel, cette dame a été arrêtée le 17 décembre 2008 et est toujours détenue à la maison d’arrêt et de correction de Koudougou, pour avoir, semble-t-il, porté des coups qui auraient entraîné la mort d’une de ses élèves, Ouili Rasmata, décédée le 3 novembre 2008. Cette affaire défraie, depuis lors, la chronique non sans déchaîner des passions çà et là.

En effet, outre les syndicats des enseignants du primaire, qui sont montés au créneau pour exiger la libération de leur collègue, une certaine opinion, faisant le lien avec la liberté provisoire accordée à Salif Kossouka, s’interroge sur les raisons de la détention de cette femme qui, en plus d’être asthmatique, attend un bébé. Sans vouloir verser dans l’émotion, il y a bien de questions, en l’absence d’explications, qu’on ne peut s’empêcher de se poser, quand bien même on sait que la justice peut avoir des raisons que la raison profane ignore.

En effet, on est en droit de se demander pourquoi Mme Nana Perpétue/Kyelem ne pourrait pas bénéficier, à l’image de Salif Kossouka, d’une liberté provisoire, puisqu’elle, autant que son mari, a un domicile fixe. On convient que ce n’est pas parce que le procureur a accordé une liberté provisoire à un certain Salif Kossouka que, nécessairement, toute personne poursuivie doit en bénéficier. Car, en justice, les dossiers se suivent sans forcément se ressembler.

Pour le cas qui nous préoccupe ici, est-ce pour des raisons de sécurité que Mme Nana Perpétue est maintenue dans les geôles ou parce que la justice, comme le pensent d’aucuns, agit aux ordres de certaines personnes ? Une interrogation d’autant plus légitime que les parents de la victime seraient revenus sur leur accusation contre la bonne dame, tout comme les femmes qui ont manifesté aux premiers jours du drame contre l’enseignante. De toutes les façons, la justice gagnerait en crédibilité à communiquer sur tout dossier qui suscite l’incompréhension et l’indignation générales.

Mais, en attendant, les enseignants et les autres parties prenantes à cette tension sociale, consécutive à la détention de Mme Nana Perpétue, doivent savoir raison garder pour une issue sereine de l’affaire. Plutôt que de faire pression sur la justice, ce serait mieux pour eux de s’attacher les services d’un avocat, qui pourrait obtenir une liberté provisoire pour leur collègue .

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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