Actualités :: Planification des naissances : Les femmes recommandent une politique (...)

Le ministère de la Promotion de la femme a organisé, samedi 17 janvier 2009 à Ouagadougou, une conférence sur la planification familiale à l’intention de femmes venues des treize régions du Burkina.

La non application de la planification familiale entraîne des conséquences fâcheuses sur la population. Grossesses non désirées, avortements clandestins, infanticides, abandons d’enfants, mortalités maternelles et paupérisation sont entre autres les conséquences qu’elle engendre. Pour anéantir, éradiquer le phénomène, le ministère de la Promotion de la femme, à la faveur de la traditionnelle présentation des vœux des femmes du Burkina Faso à l’épouse du chef de l’Etat, Chantal Compaoré, organisé une conférence sur le sujet. Tenue le 17 janvier 2009 à Ouagadougou, ladite conférence a eu pour thème : “le planning familial est un droit, faisons en une réalité”. Ce thème qui est celui de la Journée mondiale de la population édition 2008, a été développé par le professeur Laurent Ouédraogo, médecin généraliste à l’Université de Ouagadougou, au profit d’un grand nombre de femmes venues des treize régions du Burkina Faso.

S’inspirant de la définition du ministère de la Santé du Burkina, le conférencier a laissé entendre que la planification familiale est un ensemble de mesures techniques, psychologiques, éducatives, qui permet, aux couples d’espacer les naissances, d’éviter les grossesses non désirées ; en un mot de déterminer le nombre d’enfants qu’ils souhaitent avoir, au moment voulu, pour constituer une famille dont la taille doit toujours correspondre aux moyens dont dispose ceux-ci. Selon Laurent Ouédraogo, la planification familiale présente de nombreux avantages. Elle empêche les femmes de mourir en voulant donner la vie “Si la planification familiale est appliquée, on pourrait éviter 30% de décès maternels qui se produisent dans les pays en développement” soutient-il.

Au Burkina Faso, le constat est encore amer. Lorsqu’on enregistre 100 000 naissances, au moins 484 femmes perdent la vie. Une bonne planification aurait permis d’éviter parmi ces décès, environ 145, souligne le conférencier. Mieux, un espacement d’au moins deux ans entre les naissances permet aux enfants de rester en bonne santé, améliorant ainsi d’environ 50% leur chance de survie. En revanche, si les naissances ne sont pas planifiées, “31 nouveau-nés sur 1000 ne survivent pas au-delà d’un mois” et “81 enfants sur 1000 meurent” avant leur premier anniversaire. Le planning familial permet également de réduire les risques d’infections sexuellement transmissibles et du VIH/Sida.

Il régule la croissance démographique, permettant ainsi à la population de satisfaire ses besoins les plus fondamentaux que sont la santé, l’éducation, l’alimentation, le logement etc. Pour Laurent Ouédraogo, si on ne freine pas la croissance démographique au Burkina Faso, la population qui est passée de 5 638 203 habitants en 1975 à 13 117 147 habitants en 2006 atteindra 30 millions d’habitants dans 25 ans. Et pour maîtriser la croissance démographique, le professeur propose comme méthodes contraceptives, les méthodes naturelles, hormonales, chirurgicales et les méthodes de barrière. La planification familiale est un droit.

“Dans les documents de politiques, normes et protocoles de santé de la reproduction adoptés par le gouvernement burkinabè en 2000, il est dit que toute personne en âge de procréer a droit aux services de planification familiale”, renchérit le Pr Ouédraogo. Mais, un droit n’est valable que si on en fait une réalité, souligne-t-il. Et pour faire de la planification familiale une réalité au Burkina Faso, le conférencier estime que l’Etat doit jouer sa partition. Il doit financer conséquemment le plan stratégique de sécurisation des produits contraceptifs.

Les besoins de financement de ces produits sont estimés à 1, 5 milliards de francs CFA en 2009 alors que l’Etat n’apporte jusque-là que 400 millions de francs CFA. Le gouvernement, selon M. Ouédraogo, doit faire en sorte que les services de planification familiale soient disponibles et accessibles à tous. Les principaux obstacles à l’utilisation des méthodes contraceptives sont entre autres, l’insuffisance d’information, l’inaccessibilité géographique des produits contraceptifs et leurs effets secondaires et le coût de ces produits malgré la subvention à hauteur de 80 à 90%, relève le Pr Ouédraogo.

A la suite de sa communication, les femmes sont intervenues massivement pour mieux comprendre le phénomène. “Y a -t-il des méthodes pour choisir le sexe de son enfant ? La contraception n’engendre-t-elle pas la stérilité ? Est-il permis d’avorter en cas de grossesse non désirée ?” A ces questions posées par des intervenantes, Laurent Ouédaogo répond sans ambages. Oui ! Aujourd’hui, il est possible de choisir le sexe de son enfant. La contraception n’entraîne pas la stérilié. L’avortement au Burkina Faso n’est pas autorisé, a-t-il indiqué.

La sensibilisation à la base à travers les associations, les groupements de femmes et les leaders d’opinion sont pour beaucoup d’intervenantes une piste tangible pour limiter le non espacement des naissances. “Faire de la maison de la femme un cadre de référence en matière de sensibilisation et d’échange sur le planning familial est une action qui pourrait apporter des résultats satisfaisants” a indiqué la ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda. En guise de recommandations, les femmes ont lancé un appel solennel au gouvernement afin qu’il fasse de la planification familiale une réalité au Burkina Faso. Pour elles, l’adoption d’une politique de planification familiale comme axe stratégique de lutte contre la pauvreté, s’avère nécessaire.

Lassané YAMEOGO, (Collaborateur)

Sidwaya

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