Actualités :: Circulation autour de Rood Woko : La zone piétonne est effective avec ses (...)

Depuis le début de la semaine, la mesure du conseil municipal de Ouagadougou de faire des alentours du grand marché Rood Woko une zone piétonne, est en application non sans désagréments.

Un changement assez remarquable est intervenu dans la circulation autour du grand marché de Ouagadougou (Rood Woko).

Depuis le lundi 5 janvier dernier, les voies d’accès au marché sont particulièrement bondées de véhicules et d’engins à deux roues avec des embouteillages par moments et par endroits. La raison est toute simple. Les autorités communales de Ouagadougou ont décidé l’application de la mesure faisant du pourtour du marché en reconstruction, une zone piétonne.
Il est 10 heures, mercredi 7 janvier 2009. Nous décidons de recueillir des avis de riverains, notamment les commerçants de la zone, sur les effets de l’application de la mesure du conseil municipal.

Par coïncidence, nous rencontrons le directeur de la police municipale, l’officier supérieur, Clément Ouongo sur les lieux. L’occasion faisant le larron, nous l’approchons pour lui arracher quelques mots. Il hésite et refuse même un premier temps de s’adresser à nous avant de se raviser.
"Je suis venu constater l’application de la mesure portant zone piétonne autour du grand marché Rood Woko" , a-t-il justifié sa présence sur les lieux.

De l’avis du directeur de la police municipale, depuis l’incendie de Rood Woko en 2003, la mairie de Ouagadougou a pris un arrêté, instituant une zone piétonne autour du grand marché .
Cela, selon lui, va consister à faire le pavage du pourtour du marché , à mettre en place des barrières mobiles. Toute chose visant à empêcher les populations d’y circuler avec des véhicules ou des engins à deux roues.

"Le marché sera rouvert dans quelques mois seulement. Il faut donc que nous donnions le rythme aux usagers. Nous ne voulons pas attendre le jour d’ouverture pour faire appliquer la mesure", a-t-il précisé.
Pour M. Ouongo, force reste à la loi et les autorités municipales ont tous les moyens pour la faire appliquer. En effet, depuis l’application de la mesure, un détachement impressionnant de policiers municipaux patrouillent dans la zone. Ils essaient tant bien que mal de déguerpir les commerçants ambulants qui occupent de façon anarchique la rue Urbain-Yaméogo (de la librairie au garage DIACFA).
Ces "petits commerçants ambulants" en ont gros sur le cœur à propos de la décision municipale. L’un d’eux, Rasmané Ouédraogo, tente de s’expliquer .

"Ça fait trois jours que les policiers nous dérangent ici alors que nous sommes là pour nous débrouiller. Imaginez-vous ! Nous sommes environ 800 personnes que l’on veut déguerpir de cet endroit. Qu’allons-nous devenir ? Des voleurs ? Que les autorités municipales nous comprennent et nous laissent travailler", dit-il sous les acquiescements et les applaudissements de ses collègues autour de lui.
Pourtant, à entendre le directeur de la police municipale, les jeunes vendeurs ambulants avaient été avertis. "Ils ont demandé à rester rien que pour les fêtes puisque les affaires marcheraient en ce moment. Nous les avons compris et autorisé à y rester. Les fêtes sont terminées. Qu’ils quittent les lieux pour permettre aux entrepreneurs de travailler", martèle Clément Ouongo .

Des désagréments même pour les occupants légaux

Pour l’officier supérieur de la police municipale, il a été demandé aux commerçants ambulants, d’établir des listes et de prendre attache avec la mairie. La structure habilitée à installer les petits commerçants du secteur informel dans les "yaars", grâce à cette liste, devrait s’occuper de leur installation officielle.

"Nous avons plusieurs boutiques inoccupées dans certains yaars. Par conséquent, nous ne pouvons pas accepter que des gens viennent occuper des rues sous prétexte qu’ils se débrouillent", affirme M. Ouongo.

En marge des vendeurs ambulants, il y a également, les propriétaires des boutiques aux alentours de Rood Woko, qui se plaignent amèrement. C’est le cas des responsables de la librairie DIACFA située en face du grand marché, à l’angle de l’intersection de la rue de l’Hôtel de Ville et la rue Urbain- Yaméogo. Pour le directeur général, Claude Germain, l’application de la mesure de la mairie a des inconvénients sur la librairie.

"Les clients n’ont plus accès facilement à la façade principale de notre magasin puisqu’ils ne peuvent plus avoir accès à notre parking à cause des travaux en cours", a déploré le directeur général.
Le souhait le plus ardent de M. Claude Germain est que les autorités communales aident à rendre accessible la rue Urbain- Yaméogo à proximité de laquelle se trouve le parking de DIACFA. Il veut également que l’on dégage les rues adjacentes pour que les clients puissent aisément accéder aux boutiques.

En outre, le directeur général préconise l’ouverture d’autres parkings autour de la zone commerciale.
Du côté de la boutique "Meridian Fashion", les trois vendeuses que nous y avons trouvées disent que les clients se font rares depuis que les travaux ont commencé et que la voie jouxtant le magasin est devenue piétonne. Même son de cloche chez ETABLI (Etablissement Belem Issa). Le gérant, Souleymane Belem, regrette que les commerçants n’aient pas été avertis avant l’application effective de la mesure municipale.
Toutefois, les propriétaires des boutiques riveraines savent que la décision de rendre piétonne les alentours du marché peut avoir des répercussions positives. "Cela permettra d’éviter l’occupation anarchique de l’alentour du marché, afin de nous permettre de travailler dans un cadre agréable", soutient le directeur général de DIACFA librairie.

Les uns et les autres souhaitent que les travaux finissent le plus rapidement possible. Les ouvriers de l’Association Jeunesse sans frontière-Burkina (AJSF-B) œuvrent pour le décapage des chaussées des voies qui doivent être pavées. Le pavage, à entendre le chef de chantier de l’AJSF-B, Idrissa Toguyeni, sera réalisé par une autre entreprise.
L’AJSF-B, qui a mobilisé plusieurs travailleurs sur le chantier, compte terminer le décapage d’ici à la fin de la semaine au plus tard. Le pavage, selon M. Toguyeni, va durer 45 jours.

Alban KINI (alban-_kini@yahoo.fr)

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