« Ni la répression, ni la politique de gagner du temps, ni le dilatoire, utilisés par le pouvoir de la 4e République, n’ont émoussé l’engagement et la persévérance du Collectif à poursuivre la lutte ». C’est la teneur du message que la Coordination du collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques (CODMPP) a livré aux journalistes le 9 décembre au Centre national de presse Norbert-Zongo.
13 décembre 1998 - 13 décembre 2008, voilà dix ans que les assassins de Norbert Zongo courent toujours. Le Collectif des organisations démocratiques de masse (CODMPP) se bat pour la vérité et la justice. Mais ce dossier a été clos par la justice burkinabè depuis deux ans. « Sans fébrilité, mais avec constance, lucidité et détermination, le Collectif travaillera à relever le défi que notre justice vient de lui lancer : le dossier Norbert Zongo ne sera pas classé sans suite et notre pays ne sera pas couvert d’opprobre ! ». Cette déclaration du 26 juillet 2006 du Collectif suite au non-lieu prononcé par le juge Wenceslas Ilboudo est toujours d’actualité selon les conférenciers, avec, à leur tête, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré.
Ce dernier a martelé : « Aujourd’hui, plus qu’hier, le Collectif contre l’impunité réaffirme sa détermination à se battre pour que justice soit rendue à Norbert Zongo et à ses compagnons ». C’est pourquoi le Collectif considère le 13 décembre 2008 comme le point de départ de manifestations diverses devant marquer le 10e anniversaire de la « boucherie de Sapouy » avec un programme détaillé (voir encadré).
Est-ce que le Collectif n’a pas échoué dans ses méthodes de lutte, puisque après 10 ans de lutte, ni la vérité ni la justice ne sont encore faites ? Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples pense qu’on ne peut pas parler d’échec dans la mesure où la conscience citoyenne s’est accrue et que, dès le départ, il avait été annoncé que c’est une lutte de longue haleine. Au sujet de la pétition pour la réouverture du dossier, plus de 100 000 signatures sont déjà recueillies selon les conférenciers, ce qui témoigne, selon eux, de la soif de justice des Burkinabè.
Le Collectif n’exclut pas la possibilité de saisir des tribunaux à l’échelle internationale si une solution n’est pas trouvée dans notre pays. 10 ans, c’est, selon lui, trop au regard des éléments constitutifs du dossier, clairs à ses yeux. Mais il reste réaliste, en relevant que 10 ans, c’est peu quand on sait que le régime en place travaille à faire obstacle à la lumière.
Abdou Karim Sawadogo
Les activités du 13 décembre
Port effectif du deuil par un brassard, un foulard ou autres fanions noirs ;
7h : rassemblement au cimetière de Gounghin pour les dépôts de gerbes de fleurs, le recueillement, l’hommage à Norbert Zongo et aux autres victimes ;
8h : rassemblement à la place de la Nation pour la grande marche contre le non-lieu et pour la réouverture du dossier Norbert Zongo, contre la vie chère, contre l’école au rabais et pour les libertés ;
9h 30 : meeting à la place de la Nation après la marche ;
10h 30 : concert spécial animé par la chorale du Collectif, Sam’SK le Jah, Smokey et les artistes unis pour Norbert Zongo.
A.K.S.
L’Observateur Paalga
