Actualités :: SITUATION A L’UNIVERSITE : Les enseignants vont-ils prendre en otage les (...)

Le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC) a organisé une conférence de presse le vendredi 21 novembre dernier à Ouagadougou pour dénoncer "la dégradation continue de la situation à l’université" et notamment les conditions de vie et de travail des enseignants. La structure menace de manifester si sa plateforme revendicative n’est pas examinée.

L’université de Ouaga renouera-t-elle avec la crise dans tous les trois prochains jours ? Ce n’est pas exclu, à écouter les premiers responsables du SYNADEC et certains de leurs militants. En effet, ils n’ont pas hésité à montrer leur colère face à l’attitude méprisante des autorités" qui n’ont plus de respect pour eux. Le SYNADEC dit avoir déposé sa plateforme revendicative le 17 juillet 2008, laquelle se résume à 3 points, à savoir, la revalorisation du statut de l’enseignant chercheur burkinabè, la liquidation des dettes sociales des universités et la mise en place d’un processus pour un aggiornamento de l’université de Ouaga. A ce jour, le président de l’Université, le Dr Jean Kouldiaty les a reçus pour parler des dettes sociales. L’Assemblée nationale leur avait promis de faire régler ce problème.

Depuis, aucune échéance n’a été respectée. Le relèvement des indemnités de sujétion et de logement pour les années 2005, 2006 et 2007 ainsi que le paiement des actes académiques (participation aux jurys de soutenance) restent cristallisés malgré les relances. "C’est la volonté politique qui manque" s’indigne le SG du SYNADEC, Magloire Somé selon qui les autorités ne respectent pas les enseignants. "C’est insultant, trop c’est trop. On a suffisamment utilisé nos salaires pour faire marcher l’université" poursuit avec le même énervement, son adjoint, Moses Kambou. En tout cas, le SYNADEC n’a pas manqué de commenter largement le manque de motivation des enseignants chercheurs dû à leurs conditions de travail inimaginables (manque de bureaux de documentation et de matériels modernes, moyens financiers accordés à la recherche trop faibles etc.) Le traitement salarial a été également largement abordé au cours de la conférence de presse.

En donnant les chiffres, ils veulent que l’opinion publique comprenne qu’ils ne sont pas bien traités et que l’université de Ouaga tient une bonne place en Afrique grâce aux multiples sacrifices des enseignants - chercheurs. Ainsi, on apprend que l’assistant a 148 000 F CFA, le maître assistant, 185 000 F CFA, le maître de conférences 301 000 F CFA et le professeur titulaire, 354 000 F CFA. A partir d’un tableau présentant la situation de certains pays voisins, ils ont fait remarquer que le professeur titulaire débutant au Burkina touche le même salaire que l’assistant du Niger. Selon les membres du SYNADEC, toutes ces frustrations expliquent pourquoi on ne se bouscule plus pour les postes d’enseignants et beaucoup d’entre eux préfèrent se consacrer aux établissements privés. Quel potentiel possède le SYNADEC pour se faire entendre ? Réponse de Magloire Somé : "Nous pouvons bloquer les examens parce que les enseignants se retrouvent dans nos revendications".

Déjà, ce qui est sûr, l’année 2008-2009 ne pourra pas reprendre en décembre. En effet, les enseignants attendent toujours l’argent des copies de la première session pour désintéresser ceux qui les ont aidés à corriger. En termes clairs, des milliers de copies restent à corriger, selon eux. Du coup, et comme nous avons pu le constater à l’unité de formation et de recherche en sciences juridiques et politiques, les étudiants défilaient pour avoir des nouvelles de leurs résultats. Que va-t-il se passer prochainement ? "Nous allons tenir une assemblée générale la semaine prochaine pour décider des actions à venir" a indiqué Magloire Somé. Ce qui est sûr, il n’est plus question pour eux de laver le linge sale en famille et de se taire...

Par Dayang-ne-wendé P. SILGA

Le Pays

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