Actualités :: ACCIDENT MORTEL SUR L’AXE OUAGA-BOROMO : Des parents de victimes et des (...)

Parti de Koudougou le vendredi 14 novembre dernier aux environs de 20h pour la Côte d’Ivoire, le car transportant près de 96 personnes n’arrivera pas à destination. Car il est entré en collision avec un camion transportant du sucre aux encablures de Boromo. Soixante-six personnes selon le bilan officiel, ont péri dans cet accident qui a aussi fait des blessés graves.

Au Boulkièmdé où sont originaires la plupart des victimes, la douleur des populations est grande. Nous avons rencontré le lundi 17 novembre 2008 les parents de certaines victimes et de certains rescapés de ce triste accident ainsi que le gouverneur de la région du Centre-Ouest. "Le véhicule a quitté ici le vendredi nuit aux environs de 20h et c’est le lendemain samedi qu’on nous a informé qu’il est entré en collision avec un camion. Nous nous sommes rendus sur les lieux et avons constaté qu’il y avait beaucoup de morts. La seule personne que j’ai reconnue c’était mon neveu Mathieu Ramdé et cela à travers son habit. Nous avons assisté à l’enterrement des victimes avant de regagner Koudougou" a déclaré Moumouni Wanga Tiono, oncle du défunt Ramdé Mathieu. Pour ce dernier, le car devrait bouger le jeudi 13 mais le nombre des passagers n’était pas suffisant.

C’est pourquoi, le départ a finalement eu lieu le vendredi nuit. C’est avec une grande tristesse qu’il a qualifié cet accident d’horrible. " Car du haut de ses 65 ans, il n’a jamais vu un tel drame. Le vieux Tiono dit n’avoir toujours pas eu les nouvelles de 6 personnes qui étaient à bord du car avec son défunt neveu. Le départ dudit car sur la Côte d’Ivoire a lieu chaque lundi a t-il confié. Le propriétaire du car, selon ses dires, est en Côte d’Ivoire. Mais le départ du dernier voyage sans retour, avait été organisé par 4 sociétés de transport de la place non reconnues officiellement. Il a salué la mobilisation des populations de Boromo, de Koudougou et des autorités grâce auxquelles les victimes ont pu être inhumées et les blessés transportés dans les hôpitaux.

Sinaré a perdu 6 proches

Pour Paul Sinaré, qui a perdu 6 de ses proches, l’accident a causé une grande douleur. N’ayant pas pu se rendre sur les lieux par manque de moyen de déplacement, Paul Sinaré a remercié tous ceux qui ont permis de pouvoir enterrer les différentes victimes. ‘’C’est la volonté de Dieu donc on n’y peut rien’’ a t-il conclu." Suite aux événements douloureux, mon papa avait perdu connaissance mais après s’être remis à l’hôpital, nous l’avons ramené à la maison, s’est exprimé Gustave Zongo, instituteur et frère de Dénis Zongo un accidenté grave. Selon l’instituteur Zongo, son frère est sous soins intensifs au CHR de Koudougou car il a eu des fractures. Il a souhaité que l’Etat leur vienne en aide afin que son frère recouvre rapidement sa santé.

"Je me suis déplacé sur les lieux du drame et j’avoue que la situation est dramatique’’. M. Zongo a affirmé avoir vu un enfant âgé d’environ 4 ans à l’hôpital de Boromo qui a perdu probablement ses parents car il était tout seul. Il a lancé un cri du cœur afin que cet enfant soit pris en charge sur le plan psychologique. L’instituteur Zongo a remercié tous ceux qui les ont soutenus et continuent de le faire. Tanga Zongo, le père de Gustave Zongo qui avait perdu connaissance suite au drame, est toujours sous le choc car il a perdu 2 de ses neveux au cours de cet accident en plus de son fils Dénis qui est admis au CHR de Koudougou pour diverses fractures. C’est un vieil homme au cœur meurtri à qui nous avons témoigné de la compassion. Son vœu le plus ardent est que son fils Zongo se rétablisse le plus vite possible. La famille Sanfo au secteur 1 de Koudougou est aussi plongée dans la douleur. Oumarou Sanfo et El Hadj Souleymane Sanfo doyens de cette famille, ont perdu leur frère Ali Sanfo lors de cet accident. Marié et père de 8 enfants, dont 3 filles, le défunt Ali Sanfo, âgé de 58 ans selon ses frères, avait décidé d’aller à Bouaké pour voir ses vieux qui ne le verront malheureusement plus ; "C’est le samedi que nous avons appris que le car dans lequel avait embarqué notre frère a eu un accident grave sur la route.

Nous avons aussitôt dépêché des gens au CHU de Bobo pour voir s’il s’y trouvait mais nous n’avons pas eu de ses nouvelles. Nous avons aussi fait de même pour Ouaga mais sans aucune nouvelle de lui. C’est après que nous avons appris qu’il figurait parmi les victimes’’ a confié Oumarou Sanfo. Il a émis le vœu qu’un tel drame ne se reproduise plus au pays des hommes intègres. Ali Sanfo laisse derrière lui beaucoup d’orphelins et deux veuves. C’est pourquoi ses frères ont souhaité qu’un appui de l’Etat ne soit pas de trop. Très attristés, les deux frères du défunt ont vivement remercié les différentes personnalités qui ont compati à leur douleur.

‘’Ce qui est arrivé à notre frère est l’œuvre de Dieu. Puisse son âme reposer en paix et qu’Allah protège ses enfants", a soutenu El Hadj Souleymane. D’une famille à l’autre, c’est la même tristesse qu’on ressent. Selon Gnounoaga Kaboré, frère du défunt Koudoureima Kaboré, c’est par un coup de fil que la famille a été informée du décès. Marié et père de 10 enfants, Koudoureima Kaboré, de l’avis de son frère Gnounoaga, partait en Côte d’Ivoire pour voir ses 2 enfants dont le bonheur vient d’être détruit par ce triste accident. "Nous sommes beaucoup attristés, il faut que les responsabilités soient situées et que l’assurance s’il y a, dédommage les familles des victimes", a laissé entendre le vieux Gnounoaga Kaboré. Il a souhaité que les autorités soutiennent les familles éplorées afin qu’elles puissent s’occuper des orphelins des victimes. Il a remercié les différentes personnalités dont l’appui a permis d’offrir une dernière demeure aux victimes. De l’aide, les familles des victimes en ont besoin car le nombre des orphelins est très grand.

Paroles de rescapés

Au CHR de Koudougou se trouvent quelques rescapés, disons les plus chanceux, même si certains souffrent de quelques blessures. Ils sont toujours sous le choc. ‘’J’étais dans le véhicule qui a fait l’accident mais je m’en suis sorti avec quelques blessures. Je ne sais pas comment l’accident s’est produit", a déclaré Tambi Kaboré un des rescapés. Pour l’instant, il demande à être pris en charge afin de recouvrer la santé. Si Tambi arrive toujours à s’exprimer, cela n’est pas le cas de Amadou Zagré.

Ce dernier est traumatisé et ne sait pas où l’accident s’est produit. "L’accident a eu lieu à Bouaké personne n’est mort’’, c’est cette phrase que ce rescapé a pu prononcer. Pour le Docteur Hubert Somé et Jean Hamadou Nabi des services de la chirurgie, la plupart des blessés souffrent de traumatisme et de factures de membres. Le docteur Somé a par ailleurs déploré le fait que certains qui ont eu des fractures commencent à signer des décharges pour quitter l’hôpital dans le but d’aller voir les rebouteurs sans se soucier des conséquences que cela peut avoir. Selon le DG du CHR de Koudougou, Gaston Tellé Béogo, c’est avec compassion que l’information a été reçue.

L’hôpital de Koudougou, a-t-il dit, a mobilisé l’ensemble du personnel pour prendre en charge les blessés. Il a demandé à la population de Koudougou de rester sereine car le CHR mettra tout en œuvre pour que les blessés recouvrent la santé. Il a lancé un appel aux autorités afin que la capacité d’accueil et le personnel du CHR soient renforcés pour assurer une meilleure prise en charge des malades. Les autorités locales dont le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Baworo Seydou Sanou a déploré ce triste accident. Il a adressé ses sincères condoléances aux familles éplorées et a témoigné de la compassion aux blessés. Pour le gouverneur, c’est un accident tragique car on n’avait pas connu auparavant un accident d’une telle ampleur.

Les causes de ce douloureux événement et les responsabilités doivent être situées, a t-il dit. Cet accident, a-t-il ajouté, rappelle aux autorités leurs responsabilités quant à la sécurité des personnes. Bien que cet accident se soit produit en dehors de sa région, il constitue pour le gouverneur un deuil régional car nombre de victimes sont originaires de la région du Centre-Ouest. Des dispositions sont en train d’être prises, a-t-il confié, pour rendre visite aux parents des victimes et s’enquérir de l’état de santé des blessés. Des informations sont en train également d’être réunies, a-t-il indiqué, en vue de dénombrer et d’identifier les victimes. Le gouverneur a demandé aux acteurs du transport en commun de prendre leurs responsabilités afin que les voyages, quelles que soient leurs destinations, obéissent à la réglementation en vigueur afin d’éviter ce qui est arrivé. Car ce voyage qui a coûté la vie à de nombreuses personnes n’avait pas été organisé dans les normes.

Dabadi ZOUMBARA

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