Les enseignants, regroupés au sein de la section Yatenga du SYNATEB, ont observé un sit-in dans la cour du gouvernorat du Nord, à Ouahigouya, le jeudi 13 novembre 2008. Ils entendaient ainsi protester contre, entre autres, des coupures jugées abusives opérées sur leurs salaires depuis quelques mois.
Pour protester contre ce qu’ils appellent "Coupures abusives" opérées sur leurs salaires pour fait de grèves, depuis quelques mois ainsi que contre la fiche de notation, les enseignants regroupés au sein de la section Yatenga du syndicat national des travailleurs de l’enseignement de base (SYNATEB) ont observé un sit-in devant les bureaux du gouvernorat de la région du Nord à Ouahigouya, le jeudi 13 novembre 2008. Pendant un peu plus de deux heures, ils sont restés, dans la cour du gouvernorat, la majorité sur la pointe des pieds, les autres assis sur les escaliers, pour manifester leur mécontentement à l’autorité. En arrivant sur les lieux aux environs de 9 heures, ce jeudi, ce sont des manifestants regroupés en petits cercles de causeries, dans une ambiance plutôt pacifique qu’il a été donné de voir.
Au bout de quelques minutes d’attente, pendant que les uns et les autres s’attendaient à ce que la maitresse des lieux, Viviane Compaoré, se présente pour s’adresser à eux, c’est le DPEBA du Yatenga, seydou Ouédraogo qui sort du bâtiment pour leur adresser la parole. Pendant que les uns s’empressent vers lui pour l’écouter, les autres protestent « si nous sommes venus ici, ce n’est pas pour lui, sinon, nous serions allés à la DPEBA… », Marmonne-t-on pour dire que ce n’est pas à ce dernier de venir les recevoir au gouvernorat mais au gouverneur en personne de les recevoir. Après un petit conciliabule, il s’engouffre dans le bâtiment, suivi de quelques responsables enseignants. Quelques minutes d’entretien avec le gouverneur dans son bureau, puis ces derniers ressortent. « Pour commencer, elle nous a remerciés pour la responsabilité dont nous avons fait preuve dans l’organisation de ce sit-in … ». Ainsi débute, le compte rendu de Somgalian Sawadogo, porte- parole des enseignants. Selon lui, celle–ci leur aurait fait savoir que les autorités sont sensibles à la situation vécue par les enseignants et que des démarches seraient en cours pour trouver une issue favorable.
Une rencontre tripartite (MEBA – SYNATEB – SOLDE) aurait eu lieu et des mesures correctives seraient prévues pour rétablir chacun dans ses droits. Ces propos ont provoqué des acclamations soutenues dans la foule. Mais la suite mettra un bémol à ce qui se présentait comme un début d’espoir. « Elle nous a demandé de recenser tous les cas de camarades ayant été victimes de ces coupures afin de faire une situation claire… ». Il ne pourra terminer son propos. Un tonnerre de grogne s’élève dans la foule. « Ce sont eux qui ont coupé, ils savent ce qu’ils ont coupé et chez qui ils ont coupé. Qu’ils retournent à leurs machines au lieu de nous demander ce travail inutile… », lance-t-on. Le ton s’élève quelque peu, mais les responsables calmeront les esprits. « Puisqu’ils nous le demandent, nous le ferons, nous leur enverrons ces listes. Si ce sont des preuves qu’ils veulent … », laisse entendre un autre responsable. En tout état de cause, conclut Somgalian Sawadogo,nous ferons ce qu’ils nous demandent, mais tant que le problème ne sera pas réglé, nous serons sur le terrain de la lutte… ». C’est sur ces entrefaits que les manifestants se disperseront sur le coup de 11 heures.
Par Ladji BAMA
Le Pays
