Actualités :: Etude sur les valeurs : Les Burkinabè entre patriotisme et désir de bonne (...)

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CDG) a organisé, le jeudi 13 novembre 2008à Ouagadougou, un atelier de restitution de l’étude menée en 2007 sur la valeurs au Burkina Faso.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son nouveau plan stratégique 2008-2012, le centre pour la gouvernance démocratique a opté de jeter un regard critique sur les différentes dimensions de la gouvernance à travers un suivi-évaluation des progrès et des insuffisances de la gouvervance au Burkina Faso.

C’est ainsi qu’il a convié le 13 novembre dernier ,des décideurs et des leaders d’opinion à prendre connaissance des résultats de l’enquête nationale par sondage, menée en 2007 après Wold Values Survey Association (CWVSA). Une association dont le siège est à Stockholm en Suède. L’enquête a été conduite, a précisé le directeur exécutif du CGD, Pr Augustin Loada, par une société sud-africaine de marketing et administré en "face-to-face" à un échantillon de 1 500 individus couvrant les 13 régions du pays. Les enquêteurs ont été entre autres interrogés sur les valeurs cardinales laïques, économiques, politiques et morales.
Par exemple, concernant le volet patriotisme, citoyenneté burkinabè et locale, la grande majorité des enquêtes (82%) sont très fiers d’être Burkinabè et "si une guerre venait à éclater, presque les trois-quarts des enquêtes (73%) seraient disposés à combattre pour leurs pays". Une grande majorité (92%) se voie comme membre de sa communauté locale.

Mais cela n’empêche pas que 95% des enquêtés se considèrent aussi comme citoyens du Burkina Faso. Du reste, 73% des enquêtés pensent que la diversité ethnique enrichit la vie et seuls 18% pensent au contraire qu’elle érode l’unité du pays. Concernant le type de régime qu’ils préfèrent, la grande majorité préfère le régime démocratique (85%). Une majorité absolue (56%) préfère avoir des experts, en lieu et place du gouvernement, qui prennent des décisions en fonction de ce qu’ils pensent être meilleur pour le pays. En revanche, une majorité absolue (52%) rejette le régime militaire et 42%, le pouvoir personnel : c’est-à-dire, un leader fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement et des élections.

Le Burkina Faso est-il gouverné de manière démocratique ? Sur cette question, 43% des enquêtés pensent qu’il n’est pas gouverné de manière démocratique. "On peut donc dire que les enquêtés sont partagés quant à leur opinion sur la manière dont le pays est gouverné. Ce qui reflète assez la situation ambiguë dans laquelle se trouve le Burkina, à mi-chemin entre les pays qui comme le Mali ou le Bénin ont réussi leur transition démocratique et des pays qui, comme le Togo ou la Guinée n’ont pas réussi cette transition" analyse le rapport. A propos du respect des droits de l’homme, dans l’ensemble la majorité (54%) des enquêtés pensent que ces droits sont respectés.
Pour 23%, ils ne sont pas assez respectés alors que selon 9%, ils ne sont pas du tout respectés.

Des procès pour l’exemple

Au niveau des valeurs morales, l’écrasante majorité des enquêtés trouvent injustifiables les pratiques ou comportements comme : l’homosexualité (87%), la prostitution (86%), l’avortement (85%), la suicide (83%) frauder le fisc si on en a l’opportunité (81%), l’acceptation des pots de vin dans le cadre de ses fonctions (79%), battre son épouse (72%). Par ailleurs, la majorité absolue des enquêtés (55%) sont proches de l’opinion selon laquelle, dans le long terme, travailler dur conduit généralement à une meilleure vie. Tandis que, 39% sont d’avis que travailler dur ne conduit pas généralement au succès, qui est davantage une question de chance et de réseaux.

L’atelier de restitution a été patronné par le Ouidi Naaba, président du Comité national d’éthique. Le débats ont permis au public, composé d’universitaires, de magistrats, de journalistes, de leaders politiques, religieux, traditionnels, d’organisations, d’analyser les résultats et de donner leur avis sur les valeurs à promouvoir et à protéger. Entre autres, selon le Pr Luc Marius Ibriga, des valeurs comme la loyauté et la probité doivent faire partie d’un code éthique à inclure dans la constitution et à promouvoir dans la société.
Laurent Bado constate que "beaucoup de pères de familles ne le sont pas parce qu’ils ne s’occupent pas de leurs enfants". Il estime que l’Afrique se distingue par la solidarité qui doit être traduite sur le plan politique, économique et moral.

Toutefois, "la solidarité a aussi un revers car elle peut susciter la paresse et la dépendance" a tempéré le Pr Augustin Loada. Chérif Sy estime qu’il faut promouvoir l’honneur, le respect et le mérite surtout à la tête des communautés. Mathias Tankoano a été à l’origine des tirs croisés sur la mauvaise influence des programmes de mass-médias comme les feuilletons à l’eau de rose où les valeurs familiales et communautaires sont reléguées au profit de la débauche. Les participants ont également recommandé des sanctions contre les "gros bonnets" et les agents qui enfreignent la loi. L’introduction du "délit d’apparence", des "procès pour l’exemple" ont été prônés comme des digues pour freiner l’érosion des valeurs .

Bachirou NANA

Sidwaya

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