Actualités :: Situation de l’éducation dans les Hauts-Bassins : Guéna s’inquiète du (...)

La caravane de presse en faveur de l’accélération de l’éducation au Burkina Faso s’est poursuivie du 26 au 30 octobre 2008 dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Dans les Hauts-Bassins, c’est le post-primaire qui cause problème dans la région de Orodara, tandis que Bobo-Dioulasso s’inquiète de l’insuffisance d’infrastructures scolaires.
Le Réseau des journalistes et communicateurs pour l’éducation /Genre et développement (REJCED) a poursuivi sa mission de plaidoyer pour l’accélération de l’éducation au Burkina Faso dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades, du 26 au 30 octobre 2008.

A Bobo-Dioulasso, les activités des caravaniers ont débuté par une prise de contact avec les autorités déconcentrées du MEBA, lundi 27 octobre 2008. Avec la directrice régionale de l’Enseignement de base, Mme Awa Traoré, les journalistes ont échangé sur le bien-fondé de la caravane de presse. Elle s’est réjouie de savoir que les caravaniers veuillent également sensibiliser les parents pour l’inscription massive des filles à l’école.

La première étape de la tournée dans les Hauts-Bassins a concerné les localités de Guéna et de Orodara. A Guéna, village distant de Orodara d’environ 25 km, c’est une foule en liesse qui a accueilli les caravaniers sur cet axe, les journalistes ont été accompagnés par le chargé du département Education de l’UNICEF, M. Mamadou Bagayoko et le directeur des Ecoles satellites, Centres d’éducation de base non formelle (ES/CEBNF), M. Adama Traoré. Le constat dans cette localité, c’est qu’il y a une évolution significative et quantitative de la scolarisation et de l’alphabétisation.

Les infrastructures socioéducatives sont en forte hausse. La première école construite en 1985 était de trois classes et fonctionnait avec le système d’enseignement des classes multigrades.
Grâce à l’appui financier et technique de l’UNICEF, Guéna dispose d’une école à six classes, d’un CEBNF, d’un Bisongo, de latrines, d’un forage. Selon le chef de la circonscription d’éducation de base de Orodara I, M. Nouhoun Sanou, la scolarisation massive des filles à l’école de Guéna donne de réels motifs de satisfaction. Les statistiques des trois dernières années font ressortir 102 filles contre 77 garçons en 2006-2007, 140 filles contre 99 garçons en 2007-2008 et 152 filles contre 111 garçons en 2008-2009.

Quand on constate les effectifs dans certaines salles de classes, il ressort par exemple que pour l’année 2008-2009, l’effectif au CM2 donne 35 filles contre 20 garçons. Cette donne s’explique par la forte sensibilisation menée par les APE/AME. Un autre fait explicatif relevé par l’inspecteur de la zone, est la forte présence d’enseignantes dans les écoles. La causerie menée avec les parents d’élèves, les autorités locales et les enseignants ont cependant révélé que Guéna a mal à son post-primaire.

Le post-primaire décourage véritablement les parents d’élèves qui n’arrivent plus à maintenir leurs filles à l’école loin d’eux après le CM2. Beaucoup de filles pour problème de grossesse précoce, de logement ou de tutorat, abandonnent l’école au désespoir des parents. Ce qui fait que le principal souci des habitants de cette localité, est de bénéficier de la construction d’un CEG à Guéna pour maintenir leurs filles à leurs côtés et avoir un regard sur elles sur la question de la sécurisation des filles à l’école, le représentant de la direction de la promotion de la jeunesse, M. Mamadou Barry a signifié que l’UNICEF projette la construction de centres dits "Maisons communautaires de la jeune fille".

La deuxième escale de la caravane a eu lieu dans la ville de Orodara. C’est toute une équipe dynamique avec à sa tête la direction provinciale, Mme Salimata Konaté qui a sonné la mobilisation dans la zone a été débattue avec les journalistes. Le cas de Orodara est tout particulier. Il existe encore trois secteurs de la ville sans école (secteur n°2, n°3 et n°5). A cela s’ajoute le fait que contrairement à Guéna, il y a une faible implication des parents dans la scolarisation des enfants due à un mauvais fonctionnement des bureaux APE/AME dans le Nord et l’Ouest de la province. On explique la situation par la pauvreté qui favorise le trafic des enfants, l’insuffisance et le mauvais état des infrastructures (il y a 75 salles de classes sous paillote, 465 enseignants non logés et 40 villages sans écoles). L’une des difficultés à Orodara tient à l’insuffisance très prononcée de tables-bancs.

Bobo-Dioulasso : situation toujours inquiétante dans les quartiers périphériques

Dans les Hauts-Bassins, la situation est inquiétante dans les quartiers périphériques de la ville de Bobo-Dioulasso. Le besoin d’infrastructures scolaires est toujours d’actualité dans ces zones où se sont concentrés la plupart des rapatriés de la Côte d’Ivoire. Grâce à l’UNICEF, des quartiers comme Sarfalao et Colma ont bénéficié d’écoles. Mais la demande dépasse largement l’offre ; ce qui fait que certains enfants ne gagnent pas d’inscription. Les effectifs par classe sont aussi ahurissants : 170 élèves au CE1 ( 67 garçons et 103 filles), 165 élèves au CP2 (95 garçons et 70 filles), 152 élèves au CP1 (67 garçons et 85 filles), ce qui fait qu’il y a très peu de places assises dans cette école de Sarfalao "F" si bien que les élèves sont obligés de s’asseoir à 4 ou 5 sur la même table.

Pour pallier un tant soit peu le problème, le bureau des parents d’élèves de l’école essaie de s’investir pour acheter eux-mêmes quelques tables-bancs chaque année. A l’école Colma, c’est le même problème d’effectif pléthorique : 736 élèves pour 6 classes dont 140 au CP1 et 81 au CM1 pour la rentrée 2008-2009. Le vœu des populations de ces zones, c’est de pouvoir encore bénéficier d’autres infrastructures scolaires pour répondre au besoin de scolarisation des enfants .
Alors que dans la ville de Bobo-Dioulasso ou Orodara, on réclame beaucoup plus d’infrastructures scolaires, à Djigouèra, village relevant de la CEB de Kourouma dans le Kénédougou, c’est la déperdition scolaire qui est constatée. L’école de Djigouèra a été ouverte sous paillote en 2004 puis normalisée en 2006 par l’UNICEF. Le village dispose aussi d’un CEBNF et d’un Bisongo. L’effectif total d’élèves est de 204 soit 29 au CP1, 25 au CP2, 47 au CE1, 51 au CE2 et 52 au CM1. Le constat est qu’il y a de moins en moins d’inscriptions.

Les raisons évoquées sont que beaucoup d’enfants n’ont pas d’extraits d’acte de naissance, l’éloignement de l’école de certains village environnants, l’éloignement du CSPS de l’école, l’absence de forage. Au niveau du CEBNF, il y a aussi des abandons. De 62 inscrits, l’effectif actuel est de 52. Le Bisongo lui-même n’est pas fonctionnel car les parents d’élèves accusent le manque de ressources pour la cantine. Les parents d’élèves ont été sensibilisés sur place sur le bien-fondé de l’école. Pour susciter davantage le goût de l’école chez les parents et les enfants, la récompense des meilleures élèves filles au CEP du Kénédougou en 2007-2008 a été faite sur place. Deux filles, Adjaratou Zagré et Béatrice Tibo ont reçu chacune un vélo et des kits scolaires.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

1er Mai 2024 : Le président Ibrahim Traoré rend hommage (...)
Fête du travail 2024 : Les journalistes de Lefaso.net (...)
1er Mai 2024 : La Section de France du MBDHP invite les (...)
Burkina/Orpaillage à Kalsaka : « J’ai eu trois millions de (...)
Bobo-Dioulasso : Inauguration du nouveau siège de la (...)
Burkina/ Enseignement supérieur : L’université Joseph (...)
Burkina/ Promotion de l’agrobusiness : « Sans accompagnement,
Burkina / Soutenance de thèse : Daouda Sawadogo (...)
Burkina/Nappe de poussière : « Protégez-vous pour éviter (...)
Burkina/Santé : Pathfinder International fait don de (...)
Mise en œuvre du projet Weoog-Paani : Les résultats (...)
Burkina/Mémoire historique et sursaut patriotique : « On (...)
Construction de l’aéroport de Donsin : « Globalement, nous (...)
Burkina/Produits de grande consommation : Une hausse (...)
28 avril 2024, Journée Mondiale de la Santé et de la (...)
Burkina : Les syndicats des enseignants apportent leur (...)
Burkina / Canicule : Quelques conseils et astuces pour (...)
Burkina Faso : L’ONG Educo initie une journée des (...)
Résilience climatique au Burkina : Immersion dans les (...)
Burkina/ Sécurité alimentaire : Le programme PRSA veut (...)
Action de solidarité envers les personnes vulnérables : (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36561


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés