Actualités :: Emile Ouédraogo, ministre de la Sécurité : « La libre circulation sécurisée des (...)
Emile Ouédraogo

De l’extérieur, le Burkina est un pays qui connaît une certaine stabilité politique et où depuis 1991, les échéances électorales sont respectées sans violences comme on en voit hélas, souvent sur le continent. Mais les attaques armées contre des véhicules de transports sur les grands axes routiers ces dernières années, régulièrement rapportées par les médias nationaux et étrangers, ont renvoyé l’image d’un pays miné par l’insécurité et l’aggravation de la criminalité.

Nommé ministre de la Sécurité lors du remaniement ministériel le 3 septembre dernier, Emile Ouédraogo, un lieutenant-colonel de 46 ans qui a passé l’essentiel de sa carrière dans le renseignement militaire, dévoile pour Lefaso.net, les grandes lignes de la politique qu’il entend mener pour garantir « la protection de la vie, la sûreté et l’intégrité physique » de tous ceux qui vivent sur notre territoire, comme le stipule l’article 2 de la constitution.

Au moment où, à travers le Salon internationale du tourisme et de l’hôtellerie (Sitho) dont la cinquième édition s’est tenue du 25 au 28 septembre dernier, le Burkina s’est lancé dans une politique touristique offensive, quel message a t-il à l’attention des étrangers souhaitant visiter notre pays ? Sur son site Internet, le ministère français des Affaires étrangères conseillait à la date du 21 octobre 2008, aux éventuels touristes « d’éviter tout déplacement de nuit en dehors des villes, particulièrement dans le Centre nord et l’Est du pays, en raison de la recrudescence au premier semestre, des attaques de voyageurs par des coupeurs de route armés et de plus en plus violents ». Le Burkina est-il une destination sûre, où l’on peut se déplacer en toute quiétude sur l’ensemble du pays ? Eléments de réponse avec le premier flic burkinabè

Depuis le dernier remaniement ministériel, la sécurité des Burkinabè et tous ceux qui la visitent repose sur vous. Quelles sont les grandes lignes de la politique que comptez mener ?

Comme vous le savez, la sécurité est un droit fondamental garanti par notre constitution et c’est un sujet qui occupe une place primordiale dans l’action du gouvernement. Il est évident qu’on ne peut pas parler de développement tant que la sécurité des personnes et des biens n’est pas assurée. Dès ma nomination, j’ai réuni les principaux acteurs de la lutte contre l’insécurité et ensemble nous avons défini trois axes principaux sur lesquels repose la politique que le ministère entend conduire.

Premièrement, nous allons renforcer les actions de lutte contre la criminalité, le grand banditisme et le trafic de drogue ; deuxièmement, accélérer la mise en place de la police de proximité, un concept qui est nouveau même si dans d’autres pays il a été déjà expérimenté. En fait, il s’agit d’amener la population à s’approprier le problème de la sécurité en participant à toutes les actions de lutte contre l’insécurité. Avant, on faisait la sécurité pour la population sans qu’elle y participe, mais avec la police de proximité, nous voulons faire des citoyens les acteurs de la lutte contre l’insécurité. Enfin, troisièmement, nous voulons renforcer les capacités opérationnelles des services de sécurité parce qu’on ne peut pas lutter efficacement contre l’insécurité si on n’a pas les moyens appropriés. Aujourd’hui, les bandits sont aussi bien armés que nous, sont mobiles et utilisent des gilets pare-balles. C’est vous dire à quel point ils sont équipés et en plus, ils ont des modes d’action parfois difficiles à cerner. Nous devons par conséquent renforcer les capacités opérationnelles des forces de sécurité en les dotant d’un équipement conséquent leur permettant d’intervenir très rapidement là où le besoin se fait sentir.

La mise en place de cette politique repose sur deux volets : la prévention et la répression. Pour cela, il faut agir essentiellement à base de renseignements. Dans le passé, on a essayé beaucoup de choses, mais on s’est rendu compte que le renseignement est une condition sine qua none de la réussite de ma mission dans ce département. Vous savez, les bandits sont aussi bien renseignés que nous, mais avec la police de proximité installée dans quelques provinces, les résultats comment à tomber.

Le 2 octobre dernier, le directeur général de la police nationale a rendu compte des actions menées par les forces de sécurité durant le premier semestre de cette année : interpellations de plus de 7000 personnes, des armes à feu et des tonnes de médicament saisis, des trafiquants d’êtres humains arrêtés …Ces actions vont-elles continuer ou s’agissait-il d’opérations ponctuelles ?

Ces actions ne sont pas des opérations ponctuelles, mais entrent dans le cadre d’une série de mesures que nous avons entrepris visant à sécuriser les zones urbaines. Nous nous sommes rendus compte qu’à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, les bandits avaient réussi à se constituer des territoires. Dans la capitale, la zone Zaka était par exemple infestée de bandits et il était pratiquement impossible de la traverser la nuit sans être attaqué, de même que les zones de Kossodo, Rimkiéta et Saaba. Nous y avons mené des opérations énergiques pour nettoyer et reconquérir ces zones criminogènes .Sur l’axe Ouaga-Bobo, nous avons démantelé un réseau de coupeurs de route et actuellement, je peux dire que la sécurité y règne plus ou moins. Je le dis aux populations et aux bandits, les patrouilles nocturnes jusqu’au matin vont continuer dans les mois à venir et seront de plus en plus intenses.

Il y a quelques années, la presse nationale et internationale faisait régulièrement cas d’attaques armées contre des véhicules de transports sur les grands axes routiers. Au moment où le Burkina, cherche à travers le Sitho, à attirer les touristes, quel message avez-vous à leur lancer pour les rassurer quant à leur sécurité sur le territoire burkinabè ?

J’ai dit plus haut qu’on ne pouvait pas parler de développement d’un pays tant que la sécurité n’y est pas assurée. Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture du Sitho, le ministre de la Culture et du tourisme disait que le tourisme contribuait pour près de 40 milliards de F CFA dans le budget national. Pour moi, ces chiffres montrent l’importance de la sécurité dans le développement du tourisme et la responsabilité du ministère de la Sécurité dans cette politique visant à faire du Burkina une destination sécurisée.

Bien entendu, l’insécurité zéro n’existe pas, et je voudrais qu’on relativise l’ampleur du fléau dans notre pays comparativement à ce qui se passe dans la sous région ouest africaine. Je tiens à le souligner, notre pays a quand même une tradition de paix et de sécurité qui est bien connue et qui fait que ces phénomènes donnent à réfléchir différemment. Il y a des zones touristiques, notamment dans l’Est du pays où les bandits agissaient et se repliaient dans les pays voisins. Nous avons lancé des opérations qui nous ont permis de démanteler 11 réseaux durant le premier semestre 2008. D’autres opérations sont en préparation car nous devons absolument sécuriser cette zone et comme les bandits sont mobiles, utilisent des Turaya pour communiquer, ce n’est pas facile, mais nous sommes en train de gagner la guerre contre eux. La preuve, en 2003, on avait enregistré 1089 attaques armées sur l’ensemble du territoire et en 2007, on est à 482 et pour le premier semestre, nous avons dénombré 168 attaques. Sans faire du triomphalisme, je peux dire que les mesures que nous avons prises sont efficaces et nous allons continuer à les renforcer. Je voudrais donc dire aux touristes étrangers qu’ils peuvent venir visiter notre pays en toute quiétude, sans craindre d’être attaqués. Dans nos statistiques, en dehors des pickpockets, aucun touriste n’a encore été dépossédé de son véhicule et de ses biens par des bandits armés.

Je ne suis pas en train de nier un fait qui est réel, mais j’insiste pour dire que nous avons pris le problème à bras le corps et apportons la réponse appropriée, et d’ici la fin de l’année, il deviendra très difficile pour un bandit d’arrêter quelqu’un sur un axe international. Actuellement, c’est d’ailleurs sur les axes secondaires que les bandits se sont repliés, c’est à dire, les trajets entre les villages et les marchés. Là, je reconnais qu’il est plus difficile de maîtriser le fléau, mais c’est une question de temps, car avec la police de proximité, la population commence à collaborer sérieusement grâce au 1010, le numéro vert et gratuit que nous avons mis en place et qui permet à tout citoyen d’alerter la police ou la gendarme pour signaler la présence de bandits dans une zone donnée. A plusieurs reprises, on nous a alertés sur la présence de bandits quelque part, et une fois quand nous quand nous sommes intervenus, on a les trouvés effectivement en embuscade. Ils ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre, qui ont riposté et malheureusement un a été tué, mais les autres ont été arrêtés. C’est vous dire que ce sont les axes secondaires maintenant qui restent à sécuriser, sinon, le reste, les zones touristiques sont sécurisées et à ma connaissance, il n’y a pas eu un seul un cas où un touriste a été agressé ou qui ait été victime d’attaque à mains armées.

Avec la police de proximité, n’y a t-il pas un risque dérapage, que des gens en profitent pour régler des conflits personnels ?

C’est vrai, ce risque existe, mais la police de proximité n’est pas une police bis ! Nous avons créé ce que nous appelons les Comités locaux de sécurité (CLS) qui sont des structures ayant à leur tête des gens élues par la population elle-même et qui sont encadrés par un gendarme ou un policier. Nous agissons essentiellement sur la base de renseignements, et dès qu’une information nous parvient, nous la recoupons avant d’agir. Si on nous dit qu’il y a des coupeurs de route quelque part avec des armes, on ne va quand même pas attendre qu’ils agissent avant d’intervenir, prétextant qu’il manque de preuves. Je peux vous rassurer, jusque là, les renseignements donnés par la population ont été exacts, et il n’y a pas encore eu de bavure sur l’identité des bandits d’autant plus que nous travaillons sur le flagrant délit.

Certes, nous accusons un retard dans la mise en place définitive des CLS car sur les 45 provinces que compte le pays, seulement 10 sont fonctionnels mais d’ici la fin de l’année, ce concept sera lancé dans la grande majorité des provinces. Il faut bien comprendre l’esprit des CLS. Les gendarmes et les policiers qui s’occupent de cette affaire font de la prévention, pas la répression. Les CLS émanent uniquement de la population et c’est pourquoi nous avons des rencontres avec les gouverneurs et les Hauts commissaires qui sont les acteurs décentralisés de l’Etat. Ils n’ont absolument rien à voir avec la police et la gendarmerie, mais ils sont là uniquement prévenir, conseiller, gérer les problèmes de sécurité du village, du secteur ou de la province. Pour être clair, nous n’associons pas la population aux actions de sécurité que nous menons.

L’Afrique de l’Ouest est devenue ces dernières années une plaque tournante du trafic international de drogue. Des passagers en provenance de Ouagadougou ont déjà été arrêtés à l’aéroport de paris en possession de drogue. Manifestement, la coopération sous régionale fonctionne mal…

Vous avez bien situé le problème dans son contexte ! Il faut bien l’avouer, l’Afrique de l’Ouest est devenue un carrefour du trafic international de la drogue, on ne peut pas le nier, mais il y a plusieurs raisons qui expliquent cela. Il y a les multiples crises sociopolitiques qui ont secoué la région ces dernières années, les guerres au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire qui est passe de trouver une solution, les troubles dans le Delta du Niger au Nigeria… autant de facteurs qui favorisent le trafic de la drogue.

Il ya aussi des pays qui n’ont pas connu la guerre, mais l’instabilité politique et cela a affaibli l’Etat dans ses fonctions régaliennes. Et puis, les frontières sont extrêmement poreuses, on peut partir du Nigeria jusqu’en Guinée sans être inquiété et nous avons de sérieuses difficultés pour contrôler et surveiller les frontières. Enfin, les textes réglementaires en vigueur ne sont pas aussi adaptés permettant de lutter contre le trafic de drogue. Tous éléments réunis font que la sous-région est devenue un endroit de prédilection pour les trafiquants de drogue, qui sont en train de quitter l’Amérique du Sud vers l’Afrique de l’Ouest. Si l’on ajoute la pauvreté qui fragilise de plus en plus de gens, ça explique largement la situation actuelle.

En ce qui concerne le Burkina, c’est un cas un peu particulier. Vous avez dit que des voyageurs en provenance de Ouagadougou ont été arrêtés à Roissy en possession de drogue. Il faut savoir que notre pays a une crédibilité et nous sommes en train d’être victimes de cette crédibilité. C’est très rare que des burkinabè soient mêlés au trafic de drogue et nous ne sommes pas un pays ayant une tradition de migration vers l’Europe. Nos compatriotes vivant en Europe sont reconnus comme étant des gens honnêtes et sérieux. Donc, si vous voulez, la provenance du Burkina n’est pas une provenance suspecte, et certains pensent qu’en passant par Ouagadougou, ils ne seront pas d’office suspectés puisque notre pays n’est pas notoirement reconnu comme un pays de trafic de drogue. C’est la raison pour laquelle les contrôles ont d’ailleurs été allégés, mais nous allons maintenant redoubler de vigilance pour lutter contre ce fléau. Pour cela, nous avons créé secrétariat permanent de lutte contre ce la drogue qui est directement rattaché à mon cabinet avec à sa tête un secrétaire permanent.

Malgré les frontières poreuses, nous avons enregistré des résultats encourageants. Dans le dernier semestre, 1,5 tonne de cannabis a été saisie, 14,35 kg de cocaïne et 1,5 tonne de médicaments de rue. Toutes les frontières sont perméables et vu notre position géographique, pour celui qui veut aller de la Guinée au Nigeria, le plus court chemin passe par le Burkina. Toutes nos frontières sont donc exposées et c’est ce qui complique un peu plus notre tâche. Pour venir à bout de ce phénomène, il faut donc une coopération sous-régionale et bientôt je vais entreprendre une visite de courtoisie à mes homologues de la sous-région pour voir comment nous allons travailler ensemble dans le combat contre le trafic de drogue.

Certes, en 2006 une convention a été signée au niveau de la CEDAO, et nous attendons que les Etats l’adoptent dans leur législation nationale, ce qui donnera les moyens juridiques pour lutter contre le trafic de la drogue mais aussi contre la prolifération des armes légères. Faciles à acquérir et à manier, elles constituent des menaces pour la sécurité de nos pays. Du Liberia, les armes sont passées en Sierra Leone, puis en Côte d’Ivoire, et maintenant qu’on s’achemine vers une sortie de crise, les trafiquants sont actuellement à la recherche d’autres destinations. L’Onu en est conscient et nous prenons au sérieux la lutte contre les armes légères car si nous ne réagissons pas énergiquement, il ne faut pas s’étonner qu’une autre crise éclate quelque part dans la sous région dans les mois à venir

La prostitution et le trafic d’êtres humains relèvent aussi de votre ministère. Quelles solutions envisagez-vous pour lutter contre ces deux maux ?

J’assume effectivement les responsabilités dans la lutte contre ces mauvais comportements. Pour la prostitution, et il y a une division des moeurs qui s’en occupe. Je viens de prendre mes fonctions tout récemment mais avec la Mairie de Ouagadougou, des actions sont déjà menées, et nous allons revoir comment mieux affiner notre stratégie, car voyez-vous, la prostitution est un problème très complexe. Problème fondamentalement social, il faut d’abord analyser ses causes avant de chercher à le combattre, tout comme d’ailleurs la corruption. On ne peut pas lutter contre la prostitution sans lutter contre le chômage, la pauvreté. On ne peut donc pas s’attaquer seulement à la partie visible et le gouvernement qui en a conscience, travaille à lui trouver une solution. Ce n’est cependant pas une raison pour troubler la quiétude des populations.

Je dois quand même souligner une chose assez paradoxale. Parfois, on a le sentiment que les gens veulent une chose et son contraire : un bandit vous attaque dans votre secteur, la victime préfère écrire dans les journaux au lieu d’appeler le 1010 ou le 17 pour qu’on intervienne. C’est une culture de non dénonciation qui ne nous aide pas dans le combat contre la criminalité et le banditisme. Cette attitude est contre-productive, car en agissant de cette manière, les bandits qui lisent aussi les journaux, s’informent, changent d’endroits et continuent d’opérer allègrement. Je demande donc à la presse de nous aider dans notre lutte en proposant aux auteurs d’écrits d’appeler le 1010 ou le 17 au lieu de publier des informations qui seront exploitées aussi par les bandits, alors qu’un simple coup de fil aux services de sécurité permet d’agir efficacement contre les malfrats. Il faut arrêter de dénoncer seulement le bandit du voisin tout en couvrant le bandit qui habite dans sa propre famille. Humainement, c’est un comportement tout à fait compréhensible, mais notre tâche s’en trouve davantage compliquée.

Dans le passé, des associations de défenses des droits de l’homme ont dénoncé les méthodes utilisées dans le combat contre les bandits. Comment concilier la lutte contre l’insécurité et respect des droits de l’homme ?

C’est une question qui nous habite en permanence ! Dès ma prise de fonction, j’ai vite analysé les obstacles qui peuvent saboter la lutte contre le banditisme. Pour réussir ma mission, il faut qu’on associe le ministère chargé des droits humains et celui de la Justice. J’ai donc entrepris des démarches auprès de ces deux ministères pour qu’ensemble nous puissions renforcer la loi car, c’est bien bon de prendre le bandit, mais si demain il est dehors, cela n’aura servi à rien. Le bandit n’est pas un extraterrestre, c’est un frère, un cousin et on ne peut pas comme le tuer comme ça. Nous envisageons des rencontres avec les greffiers, les officiers de police judicaire et les ONG qui défendent les droits humains afin que nous puissions ensemble trouver une solution, pour peu que nous acceptions tous que la population a le droit de vivre en paix, en toute quiétude. C’est aux bandits de changer d’activités et il faut qu’ils sachent que nous ne les laisserons pas tranquilles tant qu’ils continueront à inquiéter les paisibles populations. Nous sommes dans un Etat de droit et la sécurité est un droit constitutionnel non négociable. Il faut donc trouver un équilibre entre respect des droits de l’homme combat sans merci contre les criminels. Pour cela, nous organisons des formations au profit des officiers de police judiciaire pour éviter les abus de droit. Tout récemment, nous avons organisé un séminaire sur les mineures dans les enquêtes judiciaires pour montrer que la délinquance juvénile est inquiétante, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut les traiter mineurs comme de grandes personnes. C’est en tout cas ce que nous essayons de faire depuis des années et je ne crois que le ministère des droits humains ait quelque motif de se plaindre sur le sujet. Le Burkina n’a pas aboli la peine de mort, mais dans les faits, elle est abolie et nous ne pouvons pas passer outre.

Vous êtes-vous fixés des objectifs chiffrés dans la lutte contre l’insécurité un délai défini ?

Absolument ! Lors de ma première adresse à la presse, j’ai bien dit que la délinquance zéro n’existe nulle part au monde. Ce que nous visons, c’est réduire l’insécurité à un niveau tel qu’elle ne nuise pas au développement socio-économique du Burkina. Je me dis que dans cinq ans, si nous arrivons à faire en sorte que la population s’approprie le combat contre l’insécurité et en fait sa préoccupation, il est évident que nous l’aurons fait reculé de façon conséquente. C’est sûr, il y aura toujours des pickpockets, mais sur les axes, on ne doit pas empêcher les gens de voyager tranquillement car vu notre enclavement, ce sera dramatique pour notre économie. C’est donc une question de survie nationale. Il faut que le grand banditisme devienne le petit banditisme, de la grande, qu’on passe à la petite délinquance comme avant il y a 10-15 ans. Je le redis, c’est un phénomène social, sous-régional et pour toutes ces raisons, il faut rester modeste et humble car on n’a pas à affaire à un ennemi en face et bien identifié qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour détruire. C’est plus compliqué que ça !

Propos recueillis par Joachim Vokouma
Lefaso.net

Construction de l’aéroport de Donsin : « Globalement, nous (...)
Burkina/Produits de grande consommation : Une hausse (...)
28 avril 2024 : Journée Mondiale de la Sécurité et de la (...)
Burkina : Les syndicats des enseignants apportent leur (...)
Burkina / Canicule : Quelques conseils et astuces pour (...)
Burkina Faso : L’ONG Educo initie une journée des (...)
Résilience climatique au Burkina : Immersion dans les (...)
Burkina/ Sécurité alimentaire : Le programme PRSA veut (...)
Action de solidarité envers les personnes vulnérables : (...)
Burkina : « La principale cause de l’insécurité dérive de (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Ouagadougou : Les habitants de Silmiougou dénoncent (...)
Gaoua : Les Dozos expriment leur soutien aux forces (...)
Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Vulgarisation des pratiques agro-écologiques : La (...)
Nayala : L’association « Yawa Goulé » offre une tonne de (...)
Burkina Faso/Mesures gouvernementales de réponses aux (...)
Burkina : L’Association des consommateurs dénonce la (...)
Institut supérieur de génie électrique du Burkina : Les (...)
Projet Dewral : La deuxième réponse longue lancée à Fada (...)
Gestion des bassins transfrontaliers : 150 jeunes (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36540


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés