Actualités :: QUALITE ET DELAI D’EXECUTION DES CHANTIERS : Circulez, il n’y a rien à voir (...)

On trouve à Ouagadougou et dans tout le Burkina d’innombrables chantiers en souffrance. Généralement, la première pierre de ces chantiers est posée au cours de pompeuses cérémonies. On attendra des années, voire des décennies avant de voir la pose de la deuxième pierre, si jamais elle a lieu. Rarement, il est question dans ces cas de dernière pierre, c’est-à-dire d’inauguration.

Les délais d’exécution sont rarement respectés. Prévus pour être achevés dans un délai maximum de deux ans, des chantiers durent quatre ans et même davantage, si jamais ils ont la chance de connaître une fin. Ce constat est surtout fréquent dans le secteur de la construction routière. Pourquoi de telles situations ? Il y a en premier lieu, le climat moral dans lequel évoluent les Burkinabè dans leur ensemble. Un homme qui se présente comme entrepreneur en bâtiment soumissionne pour un marché de construction d’écoles ou de collèges. Ledit marché comporte plusieurs lots. Notre faux entrepreneur obtient un ou plusieurs lots, sans que la commission d’attribution des marchés n’ait cherché à avoir la confirmation qu’il possède une bonne charrette et le matériel qu’il lui a présenté lui appartient en propre.

Au Burkina Faso aujourd’hui, avec l’argent, on devient ce que l’on veut être, on obtient tout. Notre entrepreneur ne possède pas une seule bonne pelle et il doit exécuter un marché de construction d’écoles. Par le jeu des complicités qu’il a pu tisser à tous les niveaux, il obtient du trésor le déblocage de la première tranche financière. Une fois l’argent en poche, il s’évanouit dans la nature. Et il n’y a rien, il n’y aura rien, clientélisme politique oblige. Il y a quelques années, des chantiers de construction de petits barrages avaient été retirés à des personnes pour incompétence et incapacité.

Il y a en deuxième lieu que par le jeu de ses relations, une personne emporte un grand marché sans avoir la capacité financière exigée, encore moins les capacités techniques pour exécuter correctement ce marché. Dans ce cas, ou il sous-traite avec quelqu’un plus outillé que lui, ou il vend purement et simplement le marché. Mais ses prétentions sont telles que le nouvel acheteur du marché ne peut pas s’en sortir s’il exécute correctement les travaux. Alors, il les bâcle. C’est ainsi que des écoles s’écroulent dès la première année de leur construction. Dans tous les cas, les populations n’auront droit à aucune explication. En silence, elles doivent trinquer pour que d’autres personnes s’enrichissent.

Leurs représentants, leurs leaders politiques qui sont compromis sur toute la chaîne avec ces faux entrepreneurs ne se préoccupent pas de leurs problèmes. A la prochaine échéance électorale, ils trouveront des mots pour expliquer les retards et pour justifier les mauvaises exécutions des chantiers de construction des infrastructures qu’elles attendaient. Par ailleurs, il arrive que les retards dans l’exécution des chantiers n’incombent pas totalement à l’entrepreneur. Il peut arriver que des responsables administratifs, pour des questions de pourcentages, refusent de signer les documents pour le déblocage des fonds.

Toutefois, cela devient de plus en plus rare. En tout état de cause, il faut reconnaître qu’un pays pauvre comme le Burkina Faso ne peut se permettre de financer des projets à fonds perdus. Il faut y mettre fin un jour ou l’autre. L’Etat doit, par l’organisme qui s’occupe de l’attribution des marchés publics, être plus exigeant dans l’octroi des lots. Grâce à ses services techniques compétents, l’Etat doit assurer un suivi conséquent de chaque chantier, sanctionner lourdement ceux qui contreviennent aux normes prescrites. C’est ainsi que le Faso sera construit et de manière durable, sur des bases solides. Tout le monde y gagne, les voleurs exceptés !

Le Fou

Le Pays

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