Actualités :: GREVE A L’ONATEL : "Seules les machines travaillent !"

Depuis hier matin, les travailleurs de l’ONATEL SA à Ouaga ont abandonné leurs postes de travail pour se retrouver à la Bourse du travail pour... jouer aux cartes et au damier. Ils observent ainsi une grève de 48 heures qui se poursuit ce jeudi 23 octobre. Cet arrêt de travail qui vise à revendiquer une augmentation de salaires est observé sur toute l’étendue du territoire national. Le syndicat estime que le mot d’ordre est suivi presqu’à 100% par les travailleurs de la nationale (privatisée) des télécommunications.

Impossible, depuis hier matin, de payer une facture de téléphone à l’ONATEL SA. Impossible également d’obtenir un nouvel abonnement, de se faire résilier un abonnement ou de faire rétablir une ligne en dérangement. Bref, les services de télécommunications à Ouagadougou tout comme dans les provinces, restent paralysés.

Et pour cause, les travailleurs du "leader" observent une grève de 48 heures pour revendiquer une augmentation des salaires, et de meilleures conditions de vie et de travail. A Ouagadougou, ce mercredi 22 octobre, toutes les agences ONATEL SA étaient hermétiquement closes. A l’agence commerciale Ouaga-sud, sise à la Patte d’Oie, il n’y avait aucun agent de bureau à notre passage. Même le parqueur du coin n’était pas de service. Assis sur un banc et adossé contre les portes barricadées de l’agence, un jeune revendeur ambulant de cartes téléphoniques avait l’obligeance d’annoncer à la clientèle qui y arrivait au compte-goutte, que les bureaux étaient fermés pour fait de grève. Au siège de Telmob, les grilles sont restées baissées.

Aucun service clientèle n’y est offert, selon un agent rencontré sur les lieux. Même morosité à la direction générale de l’ONATEL SA. A la différence que les portes de ce grand bâtiment étaient ouvertes. Quelques rares agents étaient à leur bureau. "Je suis juste réquisitionnée pour un travail", a déclaré une dame qui nous a ensuite orienté vers la direction des ressources humaines. Mais le DRH, selon sa secrétaire, était en réunion, et ne pouvait donc pas nous recevoir. Les travailleurs qui avaient ainsi abandonné leurs bureaux et postes de travail s’étaient réunis à la Bourse du travail, à l’appel du SYNATEL, pour jouer aux cartes, ou au damier sur fond de musique. Le secrétaire général du SYNATEL que nous avons rencontré s’est dit très satisfait du niveau de mobilisation des travailleurs (lire encadré).

Par Paul-Miki ROAMBA


"Seulement 14 agents sur 800 n’observent pas la grève", selon le syndicat

Quelques heures après le début de la grève, nous avons rencontré le SG du SYNATEL à la Bourse du travail, qui fait ici le point de la première journée. Souleymane So s’est dit satisfait du niveau de mobilisation des travailleurs autour du mot d’ordre.

"Le Pays" : Quel bilan à mi-parcours de la grève de 48 heures que vous observez depuis ce mercredi matin ?

Souleymane So : A Ouagadougou, toutes les agences sont fermées. Seuls quelques rares responsables sont dans leurs bureaux. Nous n’avons jusque-là dénombré que 14 agents qui travaillent sur près de 800 agents dans la seule ville de Ouagadougou.

Ces agents assurent-ils le service minimum ou sont-ils en dissidence avec votre mot d’ordre ?

Ce sont des gens qui travaillent dans le giron de la direction générale. Alors en cas de grève, il va sans dire qu’ils n’arrivent pas à se départir de la peur des pressions éventuelles.

Vous êtes en grève, mais les lignes de téléphone marchent très bien. Cela suppose qu’il y a quand même des gens qui travaillent...

Non, pas obligatoirement. Ce sont des machines qui sont de service. Et si une machine venait à tomber en panne, il n’y aurait pas quelqu’un pour la dépanner du fait de la grève et les consommateurs pourront le constater. Sinon la grève est très bien suivie, presqu’à 100% et les machines fonctionnent normalement pour le moment.

Avez-vous eu des échos de la grève dans les provinces ?

Nos différentes sections nous ont fait état de ce qui se passe chez elles. On retient que la grève est massivement suivie partout sur le territoire national et que toutes les agences sont fermées.

Un rappel des principaux points de revendication qui ont motivé cet arrêt de travail à l’ONATEL SA ?

Les principaux points de revendication sont les 40% d’augmentation des salaires, 100% d’augmentation des indemnités de logements, 50% d’indemnité de transport ; la reconnaissance de la compétence nationale, l’exportation de cette compétence.

Propos recueillis par Paul-Miki ROAMBA

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