Actualités :: PRIX ET CONCOURS AU BURKINA : Un peu plus de respect pour les (...)

Depuis plus d’une décennie, un phénomène est en train de prendre de l’ampleur au Burkina. Il s’agit de l’organisation des spectacles, des concours, c’est-à-dire la tenue de manifestations sportives (les mille et une coupes) et culturelles et la création des prix qui les accompagnent. Il ne faut pas oublier les prix Galian, les concours de Miss Burkina, Miss université, Miss FESPACO, Miss SIAO, etc.

Alors que sous d’autres cieux les récompenses sont très conséquentes et s’évaluent en millions de francs CFA, en villa, en voiture, etc, au Burkina ce sont des misères que les gagnants récoltent.

La plupart du temps, ces manifestations sont nées d’initiatives collectives ou individuelles, et dans de nombreux cas, elles sont sponsorisées. Cela signifie que les dépenses de l’organisation jusqu’à la proclamation des résultats, les prix remis aux candidats sont totalement financés, soit par les pouvoirs publics, soit par une société, une marque, ou simplement un mécène. En général, tout se passe bien, tant pour le ou les promoteurs, mais surtout pas pour les candidats. Il peut arriver qu’à l’issue du concours, les candidats découvrent avec amertume qu’ils ont été les dindons d’une farce ignoble. Ils s’aperçoivent alors que promoteurs et autres responsables se sont évaporés dans la nature, emportant avec eux les prix et les récompenses qui leur revenaient au terme de la compétition. Il est arrivé des situations où les organisateurs étaient des ressortissants d’un pays étranger et, le temps qu’on s’en aperçoive, ils avaient franchi la frontière, laissant sur le carreau les candidats et tous les autres responsables.

Dans le langage propre à ce milieu, on dit qu’ils ont été "coupés", et les "coupeurs" ont eu suffisamment du temps pour "décaler". La profession de promoteur de spectacles est noble. Qui plus est, elle demande probité et droiture pour ne pas empocher ce qui revient aux autres. Il est un fait qu’au Burkina, les prix, que ce soit dans le domaine sportif, culturel ou autres, sont des miettes qu’on donne aux principaux acteurs. Cela est parfois dû au manque de professionnalisme, de compétence et pourquoi pas d’expérience dans le domaine d’activités dans lequel il s’engage. Le promoteur n’a pas été assez convainquant pour amener le sponsor à prendre en compte les intérêts de tout le monde, principalement des candidats. Par contre, il sait défendre âprement ses propres intérêts. Malheureusement, et ça arrive souvent, il veut aussi "couper" dans les intérêts des autres, de ceux sans lesquels la manifestation n’aurait pas pu se tenir. Ce qui fait dire à de nombreuses personnes que le monde du spectacle est un monde pourri.

C’est un monde de roublards. Des innocents sont tondus par des personnes qui s’étaient présentées comme pouvant les aider à faire une carrière d’artiste, de comédien, etc. Le milieu du spectacle fourmille de ces histoires capables de faire pleurer parce qu’une jeune fille a simplement été abusée. Pourquoi ces drames ? Ces faits sont possibles au Burkina faute d’une réglementation efficiente. A ce manque de textes clairs et applicables à tous et à chacun, s’ajoute le manque de qualification de nombreux promoteurs. Ne s’improvise pas promoteur de spectacles du jour au lendemain qui veut. L’absence de réglementation est une porte ouverte pour de petits malins de plumer des personnes honnêtes. Une réglementation doit surtout permettre de hausser le cachet des acteurs et des sportifs.

Il est incompréhensible qu’à l’issue d’une course cycliste qui a comporté par exemple 20 ou 30 tours de, on ne sait quel circuit, un cycliste se voit attribuer une prime de 10 000 CFA, parfois même moins. Plus qu’un scandale, c’est une insulte. L’institution de règles précises serait de nature à donner plus de sécurité et de confort aux acteurs, aux sportifs, aux prestataires de toutes compétences parce que le promoteur doit déposer une caution pour dédommager les candidats en cas de défaillance. Une bonne organisation du secteur des spectacles serait de nature à faire tourner un pan de l’économie en ce sens que beaucoup de corps de métiers seront sollicités. Si un sponsor doit bénéficier de la tribune d’une manifestation populaire et très médiatisée pour faire sa pub, il doit en retour miser gros pour la satisfaction des acteurs. La situation actuelle permet des évasions fiscales.

En outre, il n’est pas possible d’avoir une politique touristique nationale, sans une réglementation des spectacles et des dispositions précises pour tenir ou organiser une manifestation de quelque nature que ce soit. Il est temps que l’organisation des concours et d’autres manifestations quitte le secteur de l’informel, pour être géré avec compétence et de manière professionnelle. Tout le monde y gagnerait : l’Etat en tout premier lieu à cause des taxes et impôts qu’il peut récolter ; les acteurs et les intervenants ensuite car ils seront désormais assurés qu’ils ne seront pas escroqués. Enfin, les promoteurs qui seront pris plus au sérieux par les sponsors et les mécènes. Ils pourraient se faire rétribuer à la hauteur de leurs compétences et des efforts mis pour l’organisation de la manifestation. Il est temps qu’on mette de l’ordre dans ce milieu, si on ne veut pas le laisser entre les mains d’escrocs de tout acabit.

Le Fou

Le Pays

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