Déflatés ou retraités, les anciens travailleurs du Burkina ont la possibilité de s’insérer dans le monde du travail et même de porter des microprojets au lieu de se laisser gagner par le désespoir et l’oisiveté. Pour les aider à entamer une nouvelle vie active, le gouvernement a mis en place le Fonds national d’appui aux travailleurs déflatés et retraités (FONA-DR). Sur sélection de dossiers, les projets les mieux ficelés pourront bénéficier d’un financement. Les membres du conseil de gestion de ce fonds ont été installés le 16 octobre 2008 à Ouagadougou.
Le FONA-DR, c’est comme une perche tendue aux travailleurs déflatés et retraités du Burkina. Doté une enveloppe globale de 100 millions de FCFA, ce fonds va servir à financer une partie des microprojets qu’entendent porter les anciens travailleurs qui veulent toujours continuer à faire quelque chose de leurs dix doigts et gagner leur pitance à la sueur de leur front.
Le fonds va aussi intervenir pour couvrir les frais de formation de certains porteurs de projets. Même si ce n’est qu’une goutte d’eau, ce n’est pas rien si le FONA-DR parvient à soutenir et à aider à la concrétisation du rêve de quelques déflatés et retraités.
Situé à Dapoya au 3e étage de l’immeuble Burkina Clé, au-dessus de la pharmacie Louis-Pasteur, le FONA-DR est à présent fonctionnel avec cette cérémonie d’installation officielle des 16 membres de son conseil de gestion.
L’événement a été placé sous le parrainage de Birahima Nacoulma, premier vice-président du Conseil national du patronat burkinabè. Selon le directeur du FONA-DR, Jean Paul Nitiéma, ce fonds va permettre de redonner de la dignité aux travailleurs déflatés ou retraités.
De plus, l’initiative participe à la lutte contre le chômage et la pauvreté tout en valorisant le capital humain. Les prestations du FONA-DR sont accessibles à tout travailleur déflaté ou retraité pour peu que le dossier de son projet soit en béton, c’est-à-dire solide, réaliste, réalisable et viable.
Empêché, Birahima Nacoulma, le parrain de cet événement, n’a pu assister à la cérémonie. Son discours a été lu par son représentant, Joseph Parkouda, un conseiller du patronat burkinabè.
De cette allocution, on retiendra que le FONA-DR est un instrument privilégié en matière d’appui aux initiatives des groupes vulnérables. Pour le parrain, il est bon que « cet instrument qui est mis à la disposition du peuple burkinabè puisse constituer la banque des travailleurs déflatés et retraités et qu’il soit une structure de référence en matière de protection des groupes vulnérables ».
C’est pour cela qu’il a exhorté ses filleuls à bien jouer leur rôle, à bien articuler les textes régissant le FONA-DR ainsi que ses conditions et ses modalités d’intervention afin que le fonds réponde au mieux aux attentes des bénéficiaires.
C’est Somkinda Traoré, la secrétaire générale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MTSS) qui a procédé à l’installation officielle des membres du Conseil de gestion du FONA-DR. Elle les a félicités tout en les appelant à se mettre au travail.
Il est bon de remarquer qu’en fait, c’est sur les cendres du Programme national d’appui à la réinsertion des travailleurs déflatés (PNAR-TD) que le FONA-DR a pris corps. Il apparaissait urgent d’évoluer ainsi, car, semble-t-il, on a noté des avancées positives dans les réformes économiques, avec la maîtrise des processus de privatisations qui prévoient de plus en plus un volet social.
San Evariste Barro
L’Observateur Paalga
