Actualités :: TRAVAILLEURS DE LA SN-SOSUCO : L’AG des vérités

Les travailleurs de la Nouvelle société sucrière de la Comoé se sont réunis en assemblée générale le vendredi 10 octobre 2008 devant l’usine sise à Bérégadougou. Ils ont dénoncé la mauvaise gestion de l’entreprise, et la direction a été vivement prise à partie.

Pour la première fois depuis neuf ans, les travailleurs de la Société sucrière de la Comoé ont tenu une AG devant leur usine. On se rappelle que depuis juillet 1999, période à laquelle les huit délégués syndicaux avaient été licenciés suite à une grève qu’ils ont menée durant 21 jours, aucune action du genre n’a été menée. Cette AG, les travailleurs disent l’avoir arrachée de force puisque la direction du complexe, dans un premier temps, avait refusé qu’elle se tienne à la SOSUCO. « C’est lorsque nous avons menacé d’aller en grève en déposant un préavis et que le problème a été posé à l’inspection du travail que la direction est revenue sur sa décision ». Là encore, poursuit Abdoulaye Tiala responsable syndical, l’heure de l’AG a été expressément fixée par la direction à 13 h, heure de descente ou de montée des travailleurs. Malgré toutes ces difficultés, les ouvriers ont fait montre d’une forte mobilisation pour tenir leur AG. A leurs côtés, il y avait quelques délégués syndicaux licenciés en 1999.

Ceux-ci ont fait le déplacement pour, disent-ils, soutenir les travailleurs visiblement inquiets quant à l’avenir de leur outil de travail. Pour Claude Palé, seule une cessation de paiement à la SOSUCO (qu’il a même souhaitée par moment pour voir quelle serait la réaction des travailleurs) pouvait de son avis mobiliser les ouvriers de la sorte. Cela, il le dit parce que depuis que des délégués syndicaux ont été licenciés pour fait de grève, le mouvement syndical est rentré dans une phase de vie ralentie à SN-SOSUCO. Ceux qui sont restés ont été pris par la peur de subir le même sort que les huit délégués ont connu en 1999. A travers sa déclaration liminaire lue par Seydou Sagnon, le bureau des syndicats dit en substance que le capital de la SN-SOSUCO n’existe plus et que la société continue de tourner grâce à l’engagement des travailleurs qu’ils sont.

Pour preuve, le remplacement des pièces détériorées est devenu difficile ; les gardiens, pour leur travail de nuit, ne reçoivent plus que quatre piles pour toute la campagne ; et les salaires, du fait qu’on attend que les acheteurs de sucre rendent l’argent disponible, sont payés souvent le 10 du mois suivant. Il (le bureau des syndicats) sera soutenu par tous les autres intervenants qui se sont succédé à la tribune. Amons Sanou par exemple a signifié en substance que le groupe IPS, repreneur de la SOSUCO après la privatisation, n’a pas respecté le cahier des charges. Pour Moussa Berthé, les dirigeants actuels de la SOSUCO ont assuré leurs arrières.

Il s’est demandé où sont passées les aides que le prince Aga Kahn a apportées à la société lors des deux visites qu’il a effectuées à la SOSUCO. Pour certains, le mauvais classement de la région des Cascades serait même une conséquence du marasme dans lequel évolue la SOSUCO. Ces ouvriers pensent qu’il y a une pléthore de directeurs et de cadres dans la société et le salaire des travailleurs expatriés est jugé trop élevé. C’est, pour certains ouvriers, le plomb que SOSUCO a dans ses ailes et qui l’empêche de se redresser. "Comment pouvons- nous, dans ce contexte, avoir de la liquidité dans nos caisses", se demandent des ouvriers. Comme solution, ils souhaitent que l’usine soit dirigée par un Burkinabè car estiment-ils, il y a des Burkinabè qui peuvent mieux diriger SOSUCO.

Les travailleurs sont également revenus sur la mévente du sucre qu’ils ont décriée le 17 janvier dernier à travers les artères de Banfora pour dire que même si la marche organisée à cet effet a attiré l’attention des autorités administratives (visite du gouverneur Legma), la situation n’a véritablement pas changé. « La pluie a battu du sucre dans la cour et nous sommes aujourd’hui obligés de louer les magasins, souvent même de ceux qui doivent enlever notre sucre pour stocker une partie de notre production ». Là et une fois de plus encore, c’est la direction de SOSUCO qui est indexée et au sein des travailleurs, on se demande ce que fait la Société de distribution du sucre (SO.DI.Sucre) qui a vu le jour aux lendemains de la marche du 17 janvier et qui devait s’occuper de la distribution de la production SOSUCO. Face à la situation, l’AG a décidé d’initier une pétition contre la direction.

Mamoudou TRAORE

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