- Robert Sangaré, DG du CENOU
Dans la journée du dimanche 22 juin dernier, une rumeur a fait état du décès d’un gendarme, blessé lors des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre le 17 juin dernier. Et au regard de cette donne, les gendarmes auraient décidé d’opérer une descente musclée dans les cités universitaires , afin de "casser" de l’étudiant. Une information non fondée, à en croire le directeur général du CENOU, Robert Sangaré rencontré hier 23 juin.
Suite à l’information selon laquelle les gendarmes auraient décidé de "casser" de l’étudiant dans les cités universitaires, parce qu’ayant perdu un des leurs, blessé au cours des affrontements sur le campus, nous avons fait un petit tour à la cité universitaire de Zogona, la plus importante résidence des étudiants, hier 23 juin.
Sur place, un grand nombre d’étudiants arrêtés par groupes et devisant sans doute sur la situation qu’ils vivent depuis quelques jours. Sidwaya n’étant pas toujours la bienvenue sur le campus, la prudence était donc de mise.
A la conciergerie, où nous nous sommes rendus en premier lieu, le concierge nous lâche tout simplement ne pas pouvoir nous situer sans l’autorisation de la hiérarchie. Le directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), Robert Bibia Sangaré a confié que la cité universitaire s’est effectivement vidée, dimanche. "J’ai été saisi par les délégués des cités, m’informant de la descente de gendarmes pour casser de l’étudiant. Mais j’ai demandé aux étudiants de vérifier l’information", a expliqué Robert Sangaré.
Le directeur général du CENOU a indiqué être rentré en contact avec la hiérarchie de la gendarmerie qui a infirmé l’information selon laquelle, le gendarme blessé lors des affrontements étudiants/forces de l’ordre aurait succombé à ses blessures.
Au regard de cette nouvelle, le directeur général du CENOU a confié avoir effectué le tour de certaines résidences universitaires, (de même que le directeur régional du CENOU), afin de calmer les résidants étant donné que la nouvelle de la descente des gendarmes s’est révélée fausse.
"Il n’y a pas de quoi s’affoler", a lâché Robert Sangaré, qui appelle les étudiants qui ont déserté les cités à regagner leurs chambres.
"Une cité universitaire est comme une ambassade"
Zidahon Monné délégué des résidants de la cité universitaire Zogona et son adjoint, Anselme Sanou, n’ont pas confiance aux gendarmes. Voilà pourquoi lorsqu’ils ont reçu l’information de la descente des gendarmes sur la cité, ils ont exhorté leurs camarades à vider leurs chambres, pour une question de sécurité. Car, avance Zidahon Monné, lors des affrontements du 17 juin dernier, des gendarmes ont défoncé des portes des chambres universitaires et sont partis avec des étudiants. Pour le délégué Monné, la cité universitaire est comme une ambassade et ne devrait pas être "visitée" de façon musclée par des forces de l’ordre.
Très remontés contre les forces de l’ordre, les délégués des résidants, appuyés par un résidant Blaise Badiel, dénoncent l’incarcération de leurs camarades étudiants détenus à la MACO. "S’ils sont condamnés, nous irons tous à la MACO", ont prévenu les délégués de la cité universitaire de Zogona.
Les étudiants rejettent la responsabilité de la violence sur le campus, le 17 juin dernier sur le président de l’Université. "Il est responsable à 100%, car c’est lui qui a fait appel aux forces de l’ordre", ont déclaré les délégués des résidants, qui se défendent d’être des casseurs.
A l’heure où nous quittions la cité universitaire de Zogona, des chambres étaient visiblement occupées et d’autres toujours fermées et une certaine affluence au niveau du restaurant universitaire pouvait être constatée.
Gabriel SAMA
Sidwaya
