Le Programme alimentaire mondial au Burkina Faso en collaboration avec des organisations de la société civile, a organisé le 1er juin 2008 à Ouagadougou, la quatrième édition de la Marche de solidarité contre la faim. La marche qui a mobilisé du monde venu d’horizons divers a été placée sous le patronage de la première Dame Chantal Compaoré et le parrainage du ministre en charge de l’Education de base, Odile Bonkoungou.
De la place de la Nation au rond-point des Nations unies, sous un soleil de plomb, élèves, parents, autorités et acteurs de l’éducation ont marché à l’invitation du Programme alimentaire mondial pour dire "Non à la faim des enfants à l’école". Au rythme de la fanfare, les élèves ont chanté l’hymne contre la faim, en cette journée du 1er juin dédiée par la communauté internationale, aux enfants. "La faim à l’école n’est pas une fatalité", ont-ils scandé à travers des sketchs et d’ajouter : "Les enfants demandent juste le minimum pour travailler". Alors, en cette journée, les mômes ont interpellé les adultes à plus de solidarité pour que plus jamais, aucun enfant ne soit écarté du système scolaire du fait de la faim.
Avec 100 F par jour, 17 000 F, toute l’année, on peut offrir un repas à un enfant dans une école. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé dans son programme pays 2006-2010 à assister chaque année, 55 000 enfants dans les écoles primaires de la région du Sahel. Selon la directrice-représentante du PAM, Analisa Conté, cette institution onusienne se propose d’assister 76 000 enfants en 2008, soit une augmentation de 38%. Pour atteindre ses objectifs, le PAM ne disposant pas suffisamment de moyens, en appelle à toutes les bonnes volontés. A travers la marche, le PAM compte sensibiliser l’opinion publique au problème de la faim des enfants, en vue de susciter un élan de solidarité et de mobiliser des ressources financières pour assumer le repas des élèves dans la région du Sahel.
Avec les 25 millions attendus, le PAM entend, dans ce contexte de hausse généralisée des prix, aider les parents et les élèves avec le repas et la ration à emporter, à surmonter la crise. La collecte en nature et en espèces s’effectuera jusqu’en septembre.
La cantine scolaire : un moyen de promotion de l’école
"La faim et la malnutrition sont les principales causes de marasmes", de forts taux d’échecs scolaires d’abandon précoces de l’école et de mortalité "infantile" a déclaré le ministre en charge de l’Enseignement de base, marraine de la marche. Selon Mme Marie Odile Bonkoungou, les enfants sous-alimentés perdent leur curiosité, leur motivation ainsi que le plaisir de jouer.
Pour Mme Bonkoungou, le tiers des enfants scolarisables reste en marge de l’école et plus de la moitié ne termine pas leur cursus à cause de la pauvreté. La faim est donc source de déperdition scolaire et le ministère en charge de l’Enseignement de base, aux dires de Mme Bonkoungou, s’associe à l’initiative heureuse du PAM qui vient renforcer les chances de réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. Pour lutter contre la faim, il faut que chacun mette du sien et le ministère bénéficiaire a bien voulu jouer sa partition.
Ainsi, plus de 1 500 000 F CFA ont été collectés auprès du personnel de ce département, en guise de contribution. Mme le ministre a également annoncé la contribution du gouvernement pour 5 millions de F CFA. Au-délà de cette initiative, le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation a institué les cantines endogènes pour impliquer les parents dans la prise en charge alimentaire des enfants. "La perpétuelle évolution de ces cantines traduit une prise de conscience des acteurs à la base qui, à moyen terme, engagera la communauté dans un processus de pérennisation de la cantine à l’école", a-t-elle indiqué.
L’épouse du président de l’Assemblée nationale, Sika Kaboré a, au nom de la marraine de la marche, Mme Chantal Compaoré, encouragé tous les acteurs à continuer à appuyer le gouvernement dans ses efforts de lutte contre la faim. "Il nous faut coûte que coûte relever le défi", a-t-elle laissé entendre, avant d’exprimer sa disponibilité à accompagner toutes actions en faveur des enfants. Le coordonnateur de la Marche, Alpha Yago, a signifié que la lutte contre la faim des enfants passe par un élan de solidarité et une mobilisation nationale, afin d’éloigner la faim de l’école. Les différents intervenants ont appelé la communauté nationale à suivre l’exemple de Mme Alizèta Ouédraogo, PDG de Tan Aliz qui prend en charge, 81 000 élèves de 54 écoles du pays.
Assétou BADOH
Sidwaya
