Actualités :: 8-Mars... le prix de la reconnaissance pour le sacerdoce de la (...)

Paroles démesurées... paroles irréfléchies... paroles irresponsables ! "La femme n’est rien... la femme, c’est quoi...". J’ai souvent entendu de tels propos, de tels jugements, de telles injures à l’adresse des femmes. Cela donne des frissons ; cela indispose et provoque de l’indignation, de la colère. Réfléchissons un peu.

Jeune fille, elle est sollicitée en mariage. Convaincue de l’amour du prétendant, elle accepte, elle part. Elle part de sa maison et quelquefois de son village, de son pays et même de son continent. Elle quitte père et mère. Elle sacrifie ses habitudes, son environnement, ses loisirs, ses amis. Elle donne tout pour se donner entièrement. Elle est femme et rien d’autre. On pourrait dire qu’elle est née pour partir ; elle est née pour donner et pour se donner. Et elle est reçue par l’homme qui s’en réjouit et s’en félicite, parce qu’il se sentira désormais comblé. Ses attentes sont satisfaites, son vide est comblé et sa vie sera en couleur. Il se sent désormais homme, car tout le monde lui dira bienheureux, parce qu’il a trouvé une femme, une épouse.

Il se dira utile à lui-même et à la société. Ses parents s’en féliciteront, ses amis l’envieront, la société l’acceptera et l’accueillera parce qu’il le mérite ; mérite rendu possible par la présence de son épouse à ses côtés. On dira désormais de lui qu’il a "une maison", non pas celle-là bâtie avec du bois, avec des tôles et avec de la terre. Il a une maison parce qu’il a une épouse. La jeune fille est partie de chez elle, elle a tourné le dos à tout pour donner un sens à la vie de l’homme. Quel sacerdoce ! Quelle vocation ! Quel sacrifice ! Naître et vivre pour l’autre. Naître et disparaître à cause de l’autre. C’est cela la femme, l’épouse.

Et une fois sous le toit de cet homme, les choses vont aller vite et très vite. D’autres changements vont survenir pour elle et en elle.

Voici la jeune fille en grossesse. Une autre vie a commencé en elle et pour elle. Neuf (9) mois durant, elle doit changer de vie, d’habitudes. Les nuits et les journées ne seront plus les mêmes. Elle doit souvent perdre le sommeil. Au lit, elle tourne et se retourne à la recherche d’une position convenable pour elle - même et pour celui qu’elle porte dans le ventre. Elle sera souvent obligée de changer les habitudes alimentaires et même vestimentaires pour préserver la santé de l’autre.

Et ce n’est pas pour autant que son homme de mari sera oublié. Elle continuera d’aller chercher le bois en brousse , prendre de l’eau au puits , préparer à manger. Les travaux ménagers seront poursuivis. Pendant ce temps et à l’intérieur d’elle, le bébé se nourrira de son sang à elle, profitera de la chaleur de son ventre. La femme, la future mère aura des malaises, perdra l’appétit et connaîtra les affres des vomissements. Elle supportera tout cela, soutenue par la joie de donner la vie, une autre vie. Sa joie sera d’autant inaltérable parce qu’elle sait que sans elle il ne saurait y avoir d’autres vies sur cette terre. Elle est soutenue par sa foi de femme et de mère. Elle accepte donc souffrir du manque de sommeil, de la fatigue permanente, des charges ménagères et de la transformation de son physique. Elle garde le moral haut parce qu’elle est femme. Elle est née pour se priver et pour donner.

Et maintenant, l’enfant va naître. Il viendra au monde. Il va se défaire du ventre de sa mère, mais pas de son attention et de ses soins. Tout au contraire, les choses sérieuses vont commencer.

La femme sentira les douleurs de l’enfantement pendant une heure, un jour ou des jours. Elle va souffrir, comme si la vie n’est pas possible sans la douleur.

Donner sa vie pour donner la vie...

Tous les spécialistes du domaine de la maternité sont unanimes à reconnaître qu’au moment crucial où le bébé sort du ventre de la mère, la femme tombe dans les pommes. Elle perd connaissance. Cela peut ne durer que quelques secondes, toujours est-il que l’effet se produit. Et le bébé prend contact avec le monde extérieur. Cela se passe comme si la mère transmettait sa vie au bébé et c’est bien comme cela. La mère a pris le risque pour donner la vie. En ce domaine, elle est la seule pour le faire. Elle est mère, c’est-à-dire celle qui "meurt" pour faire vivre. C’est cela sa vocation, son sacerdoce.

Et voici bébé dans le monde des vivants. Il vit parce que sa mère a accepté le sacrifice suprême. Brave mère ! Courageuse mère ! Mais là ne s’arrête pas le sacrifice. Bébé est là avec ses besoins pour ne pas dire ses caprices qu’il faut satisfaire.

Des mois et des années durant, c’est maman qui le nourrira de son lait (une partie d’elle-même). C’est à elle de savoir s’il a soif ou faim s’il est malade ou fatigué. En véritable psychologue, elle devra interpréter ses gémissements, ses cris et ses pleurs et ses gestes. Elle seule peut le faire parce qu’elle est mère. Et le bébé grandit. Sa mère doit le porter au dos, l’habiller, le faire manger, le faire reposer et le faire dormir. Elle doit accepter se salir avec les morves de l’enfant, ses urines et autres saletés. Elle refusera souvent le sommeil et le repos et certaines réjouissances. Elle doit s’occuper de la propreté de son propre linge à elle et aussi de celle de l’enfant et de son mari.

Il nous faut souvent nous demander de quelle force et de quelles ressources physiques et morales la femme est-elle dotée pour savoir et pouvoir s’acquitter de toutes ses tâches. Ne cherchons pas loin ; elle est épouse et mère. Elle n’est pas n’importe qui et surtout pas n’importe quoi.

Comment alors oser penser un seul instant et outrageusement dire que la femme n’est rien. Si elle n’est rien, que l’on me dise qui est quelque chose. Qui est quelqu’un ?

Je crois savoir humblement que tout et absolument tout tourne autour de la femme et avec elle. L’homme n’est rien et n’a rien sans elle. Il en va de même de l’enfant. Cracher sur la femme des insanités, c’est cracher sur l’humanité, c’est cracher sur la vie. Ingratitude inqualifiable !

Celui qui pense et dit que la femme n’est rien insinue que sa propre mère n’est rien. Quelle injure à l’intelligence humaine !

La femme est quelque chose ; non pas une chose, mais une valeur. Elle est quelqu’un parce que je ne suis rien sans elle ; je ne serai pas de ce monde sans elle, non pas qu’elle est ma génitrice, mais bien plus parce qu’elle m’a donné la vie, une vie qu’elle a conservée dans son ventre, qu’elle a soignée et protégée. Si je me montre ingrat, irrespectueux envers la femme, c’est la preuve que je ne suis rien et que je ne serai rien. Je me renierai, je renierai la vie.

Née pour souffrir, pour mourir et donner la vie, tel est le sacerdoce de la femme, de toute femme qu’aucun prix ne saurait récompenser. Soyons lui simplement reconnaissants !

Rock Audacien D. DAMIBA (Email:damibashalom@yahoo.fr)
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