Actualités :: Les personnels de l’administration publique : Solidaires avec le (...)

Des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale à travers leur syndicat, le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), ont participé à une marche sur la voie publique en avril 2007. Ceux-ci ont été par la suite sanctionnés par le gouvernement. Les syndicats de l’administration publique, par la déclaration qui suit, dénoncent cette atteinte aux libertés syndicales dont a été aussi victime le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB).

Le 10 avril 2007, des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale à travers leur syndicat, le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangère (SAMAE), ont tenu une manifestation syndicale, en l’occurrence une marche pacifique et symbolique sur la voie publique, en vue d’appuyer leur plate-forme revendicative soumise à l’autorité. Le point prioritaire de ces revendications portait sur l’octroi d’un certain nombre d’indemnités aux agents dudit ministère qui donnent le meilleur d’eux-mêmes dans l’indigence.

Le SAMAE a entouré la manifestation de toute la légalité requise. C’est ainsi que l’information a été portée à la connaissance de l’employeur par les lettres n°0049/SAMAE/SG, n°0050/SAMAE/SG, n°0051/SAMAE/SG et N°0052/SAMAE/SG du 05 avril 2007 adressées respectivement au ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, au ministre délégué chargé de la Coopération régionale, au directeur de cabinet du minisre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale et au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Une autorisation (n°2007060/ABSK/M/SG/SAES) d’occuper la voie publique a été accordée par le maire de l’arrondissement de Baskuy. Le ministre de la Sécurité avait été régulièrement informé, par lettre n°0062/SAMAE/SG du 06 avril 2007, de la tenue de la marche avec en pièce jointe l’autorisation de manifester. L’Administration n’aura émis aucune réserve quant à la tenue de la manifestation. Mieux, le Secrétaire général du ministère, qui a reçu le mot de fin de marche, avait déclaré urbi et orbi que les manifestants n’ont fait qu’user de leurs droits constitutionnellement reconnus à tout citoyen de notre pays.

Pourtant le 23 mai 2007, le conseil des ministres décidait de sanctionner le SAMAE et ses militants : blâme et expulsion de 105 des manifestants hors du ministère des Affaires étrangères et leur reversement dans d’autres administrations, avertissement et maintien de 35 autres à leurs postes. Cette réaction des autorités de la IVe République constitue, à n’en point douter, une atteinte aux libertés syndicales et une entrave sérieuse au dialogue social tant prôné par le gouvernement. Un tel traitement est d’autant inattendu que les préoccupations des travailleurs ont été dûment portées à la connaissance des autorités du ministère depuis 2005, avec des rappels en janvier et en février 2007, restés tous sans suite.

Depuis lors, la situation des militants du SAMAE va de mal en pis ; en effet, la grande majorité des militants ont été dispersés dans les provinces les plus reculées du pays. Aujourd’hui, certains ont vu leurs salaires suspendus alors que d’autres sont en proie à toutes sortes d’exactions dans les gouvernorats, les hauts-commissariats et autres services. De sérieuses menaces pèsent également sur les membres du bureau, tous affectés en province. A Dori, à Dédougou, à Gaoua, des militants qui avaient introduit des demandes de réaffectation à Ouagadougou pour raison de santé ont simplement été qualifiés de déserteurs et des menaces sérieuses pèseraient sur leurs salaires pour la fin de ce mois de mai.

Ces pratiques et ces agissements du pouvoir de la IVe République rappellent les temps forts du CNR, qui opérait des suspensions et des licenciements des travailleurs chaque mercredi et procédait à la suspension de leurs salaires pour affamer leurs familles. C’est criminel et les syndicats dénoncent ces mesures dignes des Etats d’exception. Face à cette remise en cause des libertés syndicales qui frappe aussi le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB), dont 177 militants ont été affectés ou déchus de leurs responsabilités administratives pour activités syndicales, le monde syndical burkinabè a organisé le 18 juillet 2007 une grève de protestation à l’issue de laquelle l’autorité garde toujours le silence.

Aujourd’hui, les syndicats de l’administration publique du Burkina Faso, après avoir espéré vainement, toute une année durant, le retour du gouvernement sur ses décisions, viennent par la présente tenir l’Etat informé qu’ils s’approprient désormais la lutte du SAMAE. La base militante et les structures syndicales relevant de l’administration publique se sentent en danger. Si aujourd’hui c’est le SAMAE et le SATB qui sont victimes des graves violations de libertés syndicales, demain ce sera le tour de chacune de nos organisations.

Ce danger prend tout son sens face aux nuages qui s’amoncèlent à l’horizon du présent et la dynamique des luttes subséquentes. Considérant que les questions du pain et de la liberté sont indissociables et qu’elles sous-tendent la mobilisation générale pour les justes luttes actuelles des travailleurs, les syndicats de l’administration publique lancent par la présente un appel au gouvernement pour :
le rétablissement des salaires des militants du SAMAE abusivement suspendus ;

l’arrêt des menaces et exactions que subissent les membres du bureau et les militants dans les administrations de la Fonction publique en particulier dans certains gouvernorats et hauts-commissariats ;
la réintégration sans délai et sans conditions des 105 militants à leurs postes au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale ;
la reprise du dialogue avec le SAMAE pour un examen sérieux de sa plate -forme revendicative.

En tout état de cause, les jours à venir nous nous situeront, d’une part, sur la volonté du gouvernement à épouser les droits et libertés des travailleurs conformément aux dispositions internationales et aux textes nationaux en réglant la question du SAMAE et, d’autre part, sur l’engagement des syndicats de l’administration publique qui ont résolument endossé cette cause.

Ont signé : les syndicats des ministères relevant de l’administration publique

SYNTAS

Victor S. Hien

Secrétaire général

SYNTETH

T.L. Nakoulma

Secrétaire général

SYTTPBHA

François Ouédraogo

Secrétaire général

SYNATEB

Tahirou Traoré

SPESS

Hezouman Sanou

Secrétaire à l’information

SYNATIC

Justin Coulibaly

Secrétaire général

SATEB

Bonaventure Séguéda

SYNA-TRAD

Etienne Ilboudo

Secrétaire général

SAIB

Oussou Tarnagda

Secrétaire général adjoint S /KDG

SNEA-B

Lambert Hien

Secrétaire général adjoint

SNESS

Henri Prosper Paré

Secrétaire général

SYNAPAGER

Appolinaire Kaboré

Secrétaire général

SATB

Idrissa Kaboré

Secrétaire général

SYNATRAG

Emmanuel Siambo

Secrétaire général

SAMAE

Mamadou Ilboudo

1er vice-secrétaire général

SNAID

D. François Moyenga

Secrétaire général

SYNTSHA

Nanéma Raphaèl

Secrétaire général

SYNTER

Mamadou Barro

Secrétaire général

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