Actualités :: Grève de 72 heures des centrales syndicales : Une marche-meeting pacifique (...)

Au deuxième jour des 72 h de grève, mercredi 14 mai 2008, des syndicats et des associations de la société civile, réunis au sein de la coalition nationale contre la vie chère, ont organisé une marche-meeting à travers les artères de Ouagadougou. Cette manifestation s’est déroulée dans un esprit pacifique avec à la clef, une menace de journées villes mortes, si les revendications ne trouvent pas satisfaction.

La grève de 72 heures, décrétée par les organisations syndicales et les syndicats autonomes du Burkina Faso, a connu son clou, mercredi 14 mai 2008 par une marche-meeting. A Ouagadougou, la coalition contre la vie chère, regroupant aussi bien des syndicats que des organisations de la société civile a concocté une grande marche sur une distance d’environ 5,5 km. Les marcheurs ont fait un aller-retour sur la Bourse du travail, en passant par le rond-point des Cinéastes, l’avenue de la Nation, l’avenue Dimdolobsom, la rue Kiendrébéogo-Didier, les avenues de l’Armée et celle de la BCEAO.

En deux heures d’horloge, les marcheurs ont bouclé la boucle sans incidents majeurs.
La sécurité tant du côté de la police nationale, municipale que des marcheurs eux-mêmes, a su éviter tout débordement. Cependant, la marche a présenté du nouveau avec des "casseroleuses" et même des "casseroleurs". Il s’agit de femmes (et de quelques hommes) qui ont emporté avec eux des casseroles, marmites, assiettes et autres plats vides durant tout le parcours pour exprimer la réalité de la vie chère dans les foyers burkinabè.

"Nous avons faim, un peu de riz et de pain…", ont-ils entonné à plusieurs reprises. La marche n’a pas eu pour autant une coloration de tristesse. Par moment, au son des casseroles, des pas de danse étaient exécutés par des marcheurs. C’est dans cette ambiance assez détendue, agrémentée par un soleil clément que les militantes et militants ont rejoint la Bourse du travail pour le meeting. En attendant les premières allocutions du meeting, des marcheurs tentent d’étancher leur soif ou de récupérer de la fatigue du parcours. A la tribune dressée à l’occasion, les secrétaires généraux des organisations syndicales et syndicats autonomes, les responsables d’organisations de la société civile parties prenantes de la coalition, se sont succédé.

Dans l’ensemble, les intervenants sont restés constants dans l’expression d’une détermination à imposer au gouvernement la prise en compte de la plate-forme d’action de cette coalition créée le 12 mars dernier. La coalition a traduit son insatisfaction face aux réponses du gouvernement burkinabè contre la vie chère. C’est d’ailleurs pour cette raison, a expliqué son porte-parole, Mathias Liliou que la lutte va se poursuivre. Il a invité ses camarades à s’engager dans la lutte contre la vie chère "à s’engager dès à présent, dans la préparation des journées villes mortes que la coalition organisera si le gouvernement ne répond pas favorablement à sa plate-forme d’action".

"Les prix n’ont pas baissé"

La coalition se fonde sur le contraste entre les mesures prises par le gouvernement pour impulser une baisse des prix des produits de grande consommation et la réalité du terrain. "Non seulement les prix n’ont pas baissé, mais ils ont continué et continuent à grimper", a-t-elle constaté.

Les exemples sont légion, selon Jean Mathias Liliou : le sac de riz se négocie aujourd’hui à 20 000 F CFA et plus (contre 15 500 F CFA suggéré par le gouvernement), le litre d’huile à 900 F CFA (contre 750 F CFA), la boîte de lait Nido de 400g à 2 500 F CFA (contre 1 900 F CFA), etc. Pour certains responsables syndicaux, la IVe République et son gouvernement "sont visiblement dépassés". D’autres pointent un doigt accusateur sur des pratiques comme la fraude, la corruption, la spéculation.

Face à ces réalités, le salut du consommateur réside dans la lutte, a indiqué le secrétaire général de la CGTB, Tolé Sagnon. "Ensemble, battons-nous et les choses vont changer à notre faveur", a-t-il lancé. Dans l’optique de combat, la coalition contre la vie chère, la corruption, la fraude et l’impunité entend s’élargir avec de nouvelles adhésions, mais aussi avec la mise en place de sections régionales, provinciales et locales.

Le meeting a été mis à profit pour plaider des causes. A travers le message commun de la coalition, Jean Mathias Liliou a demandé la libération de toutes les personnes condamnées et détenues dans le cadre des manifestations violentes de février dernier contre la vie chère à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Les syndicats des ministères de la Fonction publique, quant à eux, ont pris fait et cause pour des militants du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), sanctionnés suite à leurs manifestations publiques du 10 avril 2007. De façon générale, les centrales syndicales et syndicats autonomes, crient à une volonté des pouvoirs publics de restreindre davantage les libertés de réunion et de manifestation sur la voie publique, notamment avec la nouvelle loi en la matière adoptée le 8 mai 2008 par l’Assemblée nationale. "Voilà une loi que nous dénoncions déjà parce que sa révision en 1997 a introduit des dispositions qui restreignent la liberté…", a déclaré M. Liliou.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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