Quatre prévenus ont comparu devant le tribunal de grande distance de Ouahigouya la semaine dernière pour avoir ‘’terni’’ l’image de deux filles. L’affaire remonte à avril dernier. Deux filles se sont amusées à filmer avec leur portable une partie de danse ‘’bobaraba’’, cette danse en vogue qui met en exergue les croupes des danseuses et ce, suivant un rythme musical infernal.
‘’Nous l’avons fait juste pour nous amuser’’, ont-elles déclaré à la barre. ‘’Et pourquoi en tenue légère ?’’, leur a demandé le procureur. ‘’Il faisait chaud et nous étions couchées lorsque notre cousine entra, avec en main, un portable qui distillait justement cette musique-là.
L’idée de danser nous a alors traversé l’esprit. Nous l’avons fait en privé’’, ont–elles répondu. Irrité, le parquet a copieusement rudoyé les deux nymphettes. De quoi les dissuader de rebeloter.
La diffusion des images en ville est venue du fait que les filles voulaient entre-temps transférer leurs images de leur ancien appareil à un nouveau portable qu’une d’elle venait de s’acheter. Ne s’y connaissant en la matière, elles se confièrent à un prestataire au bord du marché central de Ouahigouya.
Ayant remarqué que des images ‘’intéressantes’’ étaient contenues dans la carte mémoire de l’appareil, le monsieur chargé de faire le transfert a alors profité de l’occasion pour les enregistrer.
Après le départ des danseuses, commença alors une diffusion large de ces images. Moyennant 1500 francs CFA le téléchargement, on est détenteur du dernier cri bobaraba made in Ouahigouya.
Convoqués à la gendarmerie par les filles, qui ont découvert par la suite la supercherie, les quatre messieurs du réseau de diffusion ont été conduits au palais de justice de Ouahigouya. Après audition des parties, l’affaire fut renvoyée au mercredi 7 mai dernier pour le verdict.
Il leur a été reproché deux chefs d’inculpation : d’avoir tout d’abord, le 19 avril 2008, téléchargé des images de filles en tenues légères sur la carte mémoire d’un téléphone portable ; ensuite, d’avoir vendu des images de filles dansant en tenues légères.
A la délibération du mercredi 07 mai 2008, ils ont écopé chacun d’une amende de 25 000 F CFA et ont été condamnés à verser tous les quatre, 100 000 mille francs de dommages et intérêts à chacune des deux victimes dans un délai de 15 jours à compter de la date du verdict.
Notons que les deux filles sont élèves dans un établissement scolaire de la place. Nombre de leurs camarades ont préféré suivre le procès que d’aller en classe durant les deux mercredis du procès.
E.A.O.
L’Observateur
