Actualités :: Grève et marche contre la vie chère : Ce matin, concert de casseroles pour (...)

Les syndicats burkinabè sont en grève de 72 heures contre la vie chère depuis hier 13 mai 2008. Ils entament ce matin la deuxième journée de leur mouvement par une marche-meeting avec des casseroles vides, des cuillères, des fourchettes… Ce, pour faire du bruit à même de réveiller le gouvernement, demeuré, selon eux, sourd à leur plateforme revendicative.

Hier 13 mai, premier jour de la grève de 72 heures contre la vie chère. La Bourse du travail, dès 7 heures, fourmillait de monde. Le président du mois des centrales syndicales, Jean Mathias Liliou, était visiblement satisfait de l’affluence. « Les militants ont répondu fortement à notre appel », nous a-t-il lancé.

Car, expliquera-t-il, « lorsque je suis sorti ce matin, j’ai constaté d’abord que la circulation était fluide ; ce qui n’est pas courant les jours ouvrables... Au secteur 29, les écoles sont pleines d’enfants, mais les classes sont fermées... Dans la zone des ministères, des camarades étaient assis et les portes des bureaux closes… ».

Aux environs de 10 heures, alors que la Bourse du travail ne désemplissait pas, retentit à travers des haut-parleurs une voix. Celle-ci invitait les militants à emporter ce matin, 14 mai, deuxième journée de la grève à 7 heures, « des casseroles, des cuillères, des fourchettes… pour faire du bruit pendant la marche suivie de meeting... ».

Aujourd’hui donc, ce ne sera pas, a annoncé Jean Mathias Liliou, une marche silencieuse, comme de coutume, mais bruyante pour à appeler une fois de plus le gouvernement de la 4e République à respecter et à satisfaire les 6 points de la plateforme revendicative du mouvement syndical.

Car, les effets des mesures prises par le gouvernement pour alléger les souffrances des populations, après environ 3 mois, se font toujours attendre. Pour s’en convaincre, nous dira-t-il, il n’y a qu’à aller voir sur le marché, où le kilo de riz coûte 500 FCFA et le sac de 50 kilos de cette céréale entre 17 500 et 19 500 FCFA.

C’est, au dire de celui-ci, la preuve que les mesures gouvernementales n’ont servi à rien, sinon qu’à enrichir les opérateurs économiques « derrière lesquels se cachent des gourous du pouvoir ». Il invite le gouvernement à faire en sorte que la « force reste à la loi et non aux opérateurs économiques ».

Un gouvernement doit, selon lui, savoir anticiper pour pouvoir gérer son peuple. Il trouve que même si la vie chère est un phénomène mondial, des gouvernements y ont trouvé des solutions radicales. Le Burkina étant un pays souverain, a-t-il laissé entendre, ses autorités doivent également assumer leurs responsabilités.

Un hommage au CNR

Jean Mathias rappelle qu’il y a 20 ans, le Conseil national de la révolution (CNR) invitait à produire burkinabè et à consommer burkinabè. Alors qu’en son temps on a cru que ce slogan était vide de sens, on se rend compte aujourd’hui qu’il était la solution, de son point de vue, à la situation à laquelle le Burkina est aujourd’hui confronté. Lorsqu’on combattait l’impérialisme à l’époque, a-t-il poursuivi, d’aucuns pensaient que c’était seulement celui qui venait nous torpiller.

Mais, comme le disait le président à l’époque (Ndlr : Thomas Sankara), l’impérialisme se trouve aussi dans nos plats. Eh bien, pour le président du mois du mouvement syndical, Jean Mathias Liliou, « si nos autorités ont ainsi passé le temps à faire consommer le riz importé à leur peuple, il ne faut pas s’étonner qu’aujourd’hui le Burkina soit dépendant alimentairement ».

Nous avons par la suite fait un tour à la SGBB siège, à l’ONATEL, à la poste, à la BICIAB siège. Même si ces institutions n’avaient pas baissé les grilles, elles ne connaissaient pas l’affluence des grands jours. Quant au lycée Zinda, des élèves, certainement en classe d’examen, faisaient des exercices en maths ou en physique-chimie sur les tableaux des murs de clôture. D’autres, nous a-t-on dit, étaient en train de subir les épreuves sportives du BEPC.

Hamidou Ouédraogo

Alima Koanda (stagiaire)

L’Observateur

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