Actualités :: 1er mai : Fête du travail : Message du ministre du Travail et de la Sécurité (...)

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso

La commémoration de la journée historique du 1er Mai me donne l’occasion, au nom de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, de souhaiter à toutes et à tous mes vœux de bonne et heureuse fête du travail. Cette journée symbolique à plus d’un titre nous rappelle le martyr des travailleurs ayant lutté pour plus de justice sociale, au prix de leur vie.

Je m’en voudrais également de ne pas saluer la mémoire de nos illustres devanciers qui, par leur abnégation et leur esprit de sacrifice, ont contribué à perpétuer les valeurs et le sens du travail qui fait la fierté et la réputation de tout burkinabè.

Le 1er Mai est traditionnellement l’occasion pour tous les partenaires du monde du travail de dresser un bilan de leurs actions et d’envisager des perspectives pour un avenir meilleur.
La célébration de la fête du travail en cette année 2008 intervient dans un contexte socio-économique particulièrement difficile. En effet, le capitalisme mondial connaît de grandes mutations structurelles.

Les prix records du baril de pétrole et la baisse continue du cours du dollar par rapport à l’euro, accentuent la flambée des prix des produits agricoles. Les contre- coups de ces chocs affectent fortement notre pays et sont amplifiés par les aléas climatiques, les subventions injustes aux produits du Nord et le chômage notamment celui des jeunes.
La problématique de la “vie chère”, interpelle tous les acteurs de la société, qui doivent rechercher par la réflexion et le dialogue, des solutions durables et originales à une crise de civilisation à l’échelle de l’humanité qui remet en cause nos modes de production, de consommation, d’organisation et de solidarité. L’histoire nous enseigne que ce n’est pas la première fois que les prix des produits agricoles connaissent une telle explosion. Lors du premier choc pétrolier en 73-74, les prix des céréales avaient été multipliés par deux sur les marchés internationaux.

Au lendemain de la dévaluation du franc CFA en 1994, notre pays avait connu une hausse quasi généralisée des prix. Plus récemment encore, les prix du maïs et du mil ont connu une forte augmentation dans nos provinces consécutive aux résultats contrastés de la saison agricole passée. A chaque fois, les gouvernements burkinabè ont su trouver les remèdes les plus adaptés permettant au pays de sortir encore plus fort des difficultés et assurer à l’ensemble de la population un progrès continu.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso

Pour contrer les effets néfastes de la flambée des prix, le Gouvernement, toujours soucieux du bien-être des populations a pris des mesures d’urgence qui ont été par la suite adoptées par de nombreux autres pays. Il a, en effet, sur une période de six (6) mois, suspendu les droits de douane à l’importation et la perception de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur la vente de certains produits de fabrication locale. Cette mesure conjuguée aux efforts de dialogue avec les commerçants sur leurs marges ainsi que la surveillance renforcée des prix, ont permis d’assurer la disponibilité des céréales et autres produits même si les prix demeurent encore élevés. En effet, le Gouvernement ne possède aucun instrument lui permettant d’agir directement sur les prix internationaux des céréales ainsi que ceux de leur transport.

Le Gouvernement, toujours dans un souci d’apaisement et dans le but de protéger le pouvoir d’achat des populations, notamment les plus pauvres, a répondu favorablement aux préoccupations portées par les organisations syndicales. Ainsi en est-il du relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à 8 m3 et à 75 KWH pour compter de juillet 2008.

Pour ce qui concerne les augmentations de salaires, le Gouvernement a toujours réservé à ces questions la plus grande attention. Pour preuve, il a procédé à des augmentations des salaires, des pensions et du SMIG en 2005 et en 2007 chaque fois que ses capacités financières le permettaient. Cependant, il n’a pas jugé prudent, à l’étape actuelle où les finances publiques connaissent une baisse de recettes fiscales en raison de l’abandon de taxes, et au regard de la nécessité de poursuivre la vente de céréales à prix social, la lutte contre les maladies et l’exécution de son programme de développement économique et social, de procéder à un relèvement des salaires. Pour ce qui concerne l’augmentation des salaires dans le secteur privé, le Gouvernement se réjouit de l’adoption le 24 avril 2008 des travaux du comité bipartite de réflexion sur la formalisation d’un cadre de négociations salariales dans le secteur privé ouvrant ainsi la voie à l’examen de cette question par les partenaires sociaux eux-mêmes, dans le cadre des instances mises en place.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso

Malgré ces mesures concrètes, le Gouvernement est conscient que l’attente des populations demeure toujours grande.
Sur la base des instructions de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, le Premier Ministre a pris des mesures courageuses de réduction du train de vie de l’Etat et de lutte contre la fraude et la corruption. Il a réorienté les priorités du budget de l’Etat autour de choix stratégiques majeurs en vue notamment d’initier et de développer des programmes appropriés de filet social pour atténuer les effets de la vie chère avec une portée sur l’ensemble de la population en particulier les couches les plus vulnérables et de recentrer les investissements sur des priorités répondant aux exigences et aux défis du moment à savoir la production nationale.

Du reste, le Gouvernement, toujours confiant aux vertus du dialogue franc et constructif, estime que les autres points de revendication posés par les travailleurs trouveront leur juste et progressive satisfaction à travers les canaux du dialogue social que nous avons si patiemment institués. Il s’agit en l’occurrence des rencontres Gouvernement/Syndicats et des rencontres Gouvernement/Secteur privé.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso

Au cours de l’année 2007, le département du travail et de la sécurité sociale a entrepris le vaste chantier de la révision du code du travail et de ses textes d’application. Par cet acte, le Gouvernement entend faire de la législation du travail un outil au service du développement économique et du travail décent à travers la contribution à la création d’emplois en quantité et en qualité. En cela, nous nous réjouissons de la participation fructueuse des partenaires sociaux au processus d’adoption dudit code à travers deux sessions de la Commission Consultative du Travail.

Au cours de la même période, le département du travail et de la sécurité sociale a poursuivi les efforts tendant à l’élargissement de la couverture sociale à d’autres couches de la population, à l’amélioration des prestations octroyées et au renforcement de la participation des partenaires sociaux à la gestion des organismes de prévoyance sociale. Le cadre institutionnel et juridique de la sécurité sociale a été renforcé par la prise des textes d’application de la loi n°016-2006/AN du 16 Mai 2006 portant création de la catégorie d’Etablissements Publics de Prévoyance Sociale (EPPS) et ceux de la loi n°015-2006 du 11 Mai 2006 portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés.

Avec ce nouveau dispositif, il est désormais possible, sous certaines conditions, pour tous les acteurs du secteur informel, de l’agriculture et de l’élevage ainsi que ceux exerçant des professions libérales(Avocats, médecins, comptables, etc.) de bénéficier des prestations de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale. Toujours dans le même souci, il est envisagé de mettre en place un système national d’assurance maladie et de mutuelles, afin de permettre une couverture équitable en soins de santé en faveur de tous les travailleurs, qu’ils soient du secteur formel ou du secteur informel.

En matière de sécurité et santé au travail, l’accent a été mis sur la définition et l’élaboration de la politique nationale de sécurité et santé au travail, la mise en cohérence des textes et des méthodologies d’intervention en vue de l’amélioration des conditions de travail. La tenue des états généraux de la sécurité et santé au travail du 22 au 25 octobre 2007 à Bobo-Dioulasso s’inscrit dans ce cadre.

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso

Le Gouvernement demeure plus que jamais convaincu que tous doivent œuvrer à consolider les bases du dialogue social, socle de notre société, gage d’un développement solidaire.
Le Gouvernement en appelle au sens de la responsabilité de chaque acteur, car c’est dans la solidarité et à travers des actions concertées que nous parviendrons à surmonter les moments difficiles et à dissiper ces nuages qui assombrissent le climat social.

Bonne fête à toutes et à tous.

Jérôme BOUGOUMA
Officier de l’Ordre national.

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