Actualités :: Ousmane Sawadogo, tradithérapeute à Guilghin : Un spécialiste des maladies (...)

Ousmane Sawadogo est un tradithérapeute vivant à Guilghin dans le département de Méguet dans le Ganzourgou. Rencontré le week-end dernier à Ouagadougou lors d’un de ses passages, il soutient être un spécialiste dans le traitement des malades mentaux. Mais, à l’entendre, ses pouvoirs ont des limites.

"C’est un don de Dieu, mais je n’ose pas le dire". Ainsi a résumé, Ousmane Sawadogo, tradithérapeute basé à Guilghin dans le Ganzourgou, les pouvoirs qu’il a pour soigner les malades mentaux, communément appelés "fous". Rencontré la semaine dernière à Ouagadougou, M. Sawadogo dit ne pas savoir d’où il détient ses pouvoirs, mais : "Il y a des gens, quand ils viennent chez moi, même si je ne leur donne rien comme médicaments, ils guérissent", a-t-il laissé entendre. "Ma spécialité, ce sont les malades mentaux, ceux qui ont des troubles, qui pleurent et tombent seuls sans raison", soutient-il. Le tradithérapeute fait savoir de même que ses pouvoirs ont des limites. "Je soigne les fous qui ne se sont pas encore montrés nu dans un marché. Au cas échéant, je ne peux pas les soigner". M. Sawadogo prévient également que si quelqu’un veut emmener son malade mental chez lui, il devrait éviter de l’injecter avec des calmants. "Le malade n’est plus naturel. Il peut guérir, mais ça sera difficile", a-t-il fait remarquer.

A entendre M. Sawadogo, il existe une collaboration entre son centre et la médecine moderne. "Beaucoup de malades mentaux quittent les hôpitaux pour venir nous consulter. Nombreux sont ceux qui guérissent, mais si un malade vient et que je ne parviens pas à le guérir, c’est que c’est difficile", dit Ousmane Sawadogo. L’exception dans le centre de M. Sawadogo, "On ne prend rien aux malades car ils viennent pour recouvrer la santé. Il ne sert à rien de leur imposer un prix sans être sûr qu’ils vont guérir. C’est comme si on les chassait", a-t-il indiqué. Selon ses dires, ce sont les malades qui donnent ce qu’ils ont, même si c’est lui et ses collaborateurs qui les accueillent, les hébergent, les nourrissent et s’occupent d’eux. Et d’ajouter que si un malade arrive à Guilghin dans son centre, tant qu’il n’est pas guéri, il ne repart pas.

M. Sawadogo et ses collaborateurs disent être confrontés à quelques difficultés pour mener à bien leurs activités. "Nous avons un problème d’eau pour les malades. Pour trouver de l’eau à boire, c’est très très difficile", mentionne Ousmane Sawadogo. Il n’y aurait à leur disposition qu’un seul puits qui tarit fréquemment. Raison pour laquelle Ousmane Sawadogo et ses collaborateurs ont décidé de mettre sur pied une association baptisée "Wend la tiim de Guilghin", qui cherche pour le moment des financements afin de pouvoir mieux s’occuper des malades mentaux. L’association, selon ses géniteurs, compte plus de 40 membres, des tradithérapeutes qui cotisent eux-mêmes pour s’occuper des malades. L’objectif est de parvenir à construire un centre avec de hauts murs pour la sécurité des patients et les amener à exercer des activités pour leur réinsertion sociale.

Après tout, le tradithérapeute d’une soixantaine d’années est optimiste : "Si vous êtes malade, tant que vous n’êtes pas encore mort, continuez à chercher, vous trouverez une solution à votre mal". Il est tout aussi modeste : "C’est Dieu qui soigne, ce n’est pas moi. Je ne peux rien soigner".

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

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